Vite ou Guy (mort vers 300 en Lucanie)
Patron des malades des nerfs
Un martyr dont le culte et le patronage ont pris des directions imprévues.
Bien que son culte soit ancien, il est difficile de regrouper les données historiques qui le concernent. On pense qu'il était le fils d'un sénateur sicilien païen et qu'il fut converti au christianisme à l'âge de douze ans par sa nourrice Crescence et son mari Modeste qui était aussi son précepteur.
Lorsque la proclamation de sa foi et les miracles qu'il accomplissait vinrent aux oreilles du gouverneur de Sicile, Valérien, Vite fut amené devant lui pour se rétracter. Le jeune chrétien refusa tout net et réussit à quitter le pays avec Modeste et Crescence. Ils arrivèrent en Lucanie, puis à Rome. Vite y exorcisa le fils de l'empereur Dioclétien mais son geste de pitié allait amener sa ruine.
Alarmées par ce miracle, les autorités romaines exigèrent de Vite des sacrifices aux dieux païens. Avec son refus, son miracle devint un acte de sorcellerie. Vite, Modeste et Crescence furent torturés et exécutés. Des légendes fantaisistes racontent qu'ils s'en sortirent sains et saufs et qu'ils s'enfuirent au cours d'une violente tempête, un ange les guidant jusqu'en Lucanie.
Les reliques de saint Vite ont été revendiquées par Saint-Denis et par Corvey-en-Saxe où l'on pense qu'elles furent transférées en 836. Il est possible que deux groupes de saints aient été réunis dans la même vénération populaire car on est sûr qu'il existait déjà un culte en l'honneur de saint Vite en Lucanie avant celui des saints Vite, Modeste et Crescence en Sicile.
Son culte
Sa célébrité due à la guérison du fils de l'empereur d'une possession démoniaque en fit le protecteur de ceux qui souffraient d'épilepsie et de maladies nerveuses (la dénomination populaire de la chorée de Sydenham est la danse de Saint-Guy). On y ajouta l'invocation contre les morsures de serpents ou de chiens enragés. Puis, plus tard, selon la même logique, on en fit le patron des danseurs, des acteurs et des comédiens. Son culte se répandit particulièrement en Allemagne après la translation de 836 et il est l'un des quatorze Saints Auxiliateurs. Son emblème est le coq, et il est fréquemment représenté avec la palme du martyre, une épée, un livre ou un chien.
La confusion qui règne dans l'iconographie des saints Vite, Modeste et Crescence en ce qui concerne leurs relations de l'un à l'autre a provoqué une confusion semblable dans la légende et dans le culte. Aussi il n'est pas rare qu'on honore l'un de ces saints tout en omettant l'autre ou les autres. En tout état de cause, ils partagent la même fête.
Fête : 15 juin