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Sainte Faustine - Héléna Kowalska
Le Petit Journal
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560. Un jour je vis cette image dans une petite chapelle inconnue qui devint ensuite un grand et beau sanctuaire. Dans ce sanctuaire je vis la Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus dans les bras. A un certain moment l’Enfant Jésus disparut des bras de Sa Mère et je vis l’image vivante de Jésus crucifié. La Saine Vierge me dit de faire comme elle, malgré la joie, de fixer toujours mon regard sur la Croix et Elle ajouta, que les grâces que Dieu m’accorde ne sont pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres âmes.

561. Quand je vois l’Enfant Jésus durant la Sainte Messe, ce n’est pas toujours de la même façon, parfois Il est joyeux, parfois il ne regarde pas du tout la chapelle. Pour le moment Il est très joyeux quand notre confesseur célèbre la Sainte Messe. Je suis extrêmement étonnée que le petit Enfant Jésus l’aime tant. Parfois je Le vois revêtu d’une petite pèlerine rayée multicolore.

562. Avant de venir à Wilno et de connaître ce confesseur, j’ai vu une fois une église pas très grande près de laquelle vivait cette Congrégation. Le couvent avait douze cellules : chaque religieuse devait habiter séparément. Je voyais le prêtre qui m’aidait à arranger ce couvent et dont je ne devais faire la connaissance que quelques années plus tard. Mais par ma vision, je le connaissais déjà. Je voyais comment il arrangeait tout dans ce couvent, aidé par un autre prêtre que je n’ai pas encore rencontré. J’ai vu les grilles, couvertes de drap sombre et les Soeurs n’allaient pas dans cette église.

563. Le jour de la fête de l’Immaculée Conception, j’entendis le bruissement d’une robe et je vis la sainte Vierge dans une très belle clarté, vêtue d’une robe blanche et d’une écharpe bleue qui me dit : « Tu me cause une grande joie, quand tu adore la Sainte Trinité pour les grâces et les privilèges qu’elle m’a accordées. » Elle disparut aussitôt.

564. Sur la pénitence et les mortifications.
En premier lieu il y a les mortifications intérieures. Mais il faut aussi pratiquer des mortifications extérieures, strictement déterminées, afin que toutes puissent les pratiquer. Ce sont : trois fois par semaine, les mercredi, vendredi et samedi un jeûne strict. Chaque vendredi, la discipline pour le temps que dure la récitation du psaume 50, toutes à la même heure chacune dans sa propre cellule. L’heure choisie : trois heures à l’intention des pécheurs agonisants. Pour les deux grand jeunes, les Quatre Temps, les veilles de Fête, il y aura le repas suivant : une fois par jour un morceau de pain et un peu d’eau. Que chacune s’efforce de remplir ces mortifications qui sont prescrites pour toutes, mais si l’une des Sœurs désire quelque chose de plus, qu’elle en demande la permission à la Supérieure.
Encore une mortification générale : il n’est permis à aucune Sœur d’entrer dans la cellule d’un autre sans la permission spéciale de la Supérieure. Mais  la Supérieure est obligée d’entrer à leur insu dans les cellules de Sœurs, non pas comme une sorte d’espionnage, mais dans l’esprit de charité et de responsabilité qu’elle a devant Dieu. Aucune n’enfermera rien sous clé, le règlement sera la clé pour toutes.

565. Un jour, après la Sainte Communion, je vis soudain l’Enfant Jésus debout à coté de mon prie-Dieu s’y tenant de Ses deux petites mains. C’était un petit enfant, et mon âme fut pénétrée de timidité et de crainte, car je vois en Lui mon Juge, Mon Seigneur et mon Créateur, devant la Sainteté de qui tremble les Anges.

Mais d’autre part mon âme était inondée d’un amour inouï, sous l’influence duquel il me semblait mourir. Je me rends compte maintenant que Jésus fortifie d’abord mon âme et la rend capable d’entrer en commerce avec Lui, car autrement, je n’aurais pas pu supporter ce que j’éprouvais à ce moment-là.

566. Relations entre les Sœurs et la Supérieure.
Que toutes les Sœurs respectent la Supérieure, comme le Seigneur Lui-même. Comme je l’ai mentionné en parlant du vœu d’obéissance, quelles aillent à elle avec une confiance d’enfant, qu’elles ne murmurent jamais, ni ne blâment ses ordres, car ceci ne plaît pas du tout à Dieu. Que chacune s’oriente selon l’esprit de foi dans ses relations envers la Supérieure.. Quelle demande avec simplicité tout ce dont elle a besoin, Dieu nous préserve d’être cause de tristesse et de larmes pour une Supérieure. Que chacune sache que, comme le quatrième commandement oblige l’enfant à honorer ses parents, de même il oblige la religieuse envers sa Supérieure. Seule une mauvaise religieuse se permet de juger sa Supérieure. Quelles soient sincères envers leur Supérieure. Quelles lui parlent de tout et de ce dont elles ont besoin avec la simplicité d’un enfant. Les Sœurs s’adresseront à elle de la façon suivante : «  Sœur Supérieure ». Elles ne lui baiseront jamais la main, mais à chaque rencontre dans le corridor et quand elles se rendrons dans sa cellule, elles diront : « Loué soit Jésus-Christ, » en inclinant la tête. Les Sœurs, en se parlant mutuellement diront « Sœur, » en ajoutant le nom. Dans leurs rapports avec la Supérieure, qu’elles se laissent diriger par l’esprit de foi et non par la sentimentalité ou par la flatterie, car c »est indigne d’une religieuse et cela l’abaisserait beaucoup. La religieuse doit être libre comme une reine. Elle ne le sera que si elle vit dans l’esprit de foi. Nous devons aimer et respecter la Supérieure non parce qu’elle est bonne, sainte, prudente, mais seulement parce qu’elle tient la place de Dieu, et qu’en lui obéissant, c’est à Dieu lui-même que nous obéissons.

567. Rapports de la Supérieure avec les Sœurs.
La Supérieure doit se faire remarquer par son humilité et sa charité envers chaque Sœur, sans aucune exception. Qu’elle ne se laisse pas influencer par la sympathie ou l’antipathie, mais par l’esprit du Christ. Qu’elle sache que Dieu va lui demander compte de chacune. Qu’elle ne leur fasse pas la morale, mais qu’elle donne un exemple de profonde humilité et d’oubli de soi. Ce sera la leçon la plus efficace  pour ses inférieures. Qu’elle soit ferme mais jamais brusque, qu’elle ait de la patience si on l’importune par les mêmes questions ; même si elle devait répéter cent fois la même chose, qu’elle garde toujours la même égalité de caractère. Qu’elle tâche de comprendre les besoins des Sœurs et qu’elle n’attende pas qu’elles lui demandent telle ou telle chose, car les âmes sont différemment disposées. Si une Sœur est triste ou souffrante, qu’elle tâche par tous les moyens de l’aider et de la consoler. Qu’elle prie beaucoup et demande la lumière pour agir avec chacune, car chaque âme est différente. Dieu a diverses manières de communier avec les âmes. Pour nous elles ont souvent incompréhensibles et impénétrables. C’est pourquoi, la Supérieure doit être très prudente pour ne pas gêner l’action de Dieu dans certaines âmes. Qu’elle ne fasse pas de remarque aux Sœurs quand elle est énervée et que ses réprimandes soient accompagnées d’encouragements. Il faut faire comprendre à chaque âme qu’elle doit reconnaître sa faute, mais sans la briser.

La Supérieure doit témoigner d’un amour actif envers les Soeurs. Qu’elle porte tous les fardeaux pour alléger les Sœurs, qu’elle n’exige aucun service des Sœurs. Qu’elle les respecte comme des épouses de Jésus et soit toujours prête à leur rendre service de nuit comme de jour. Quelle leur demande plutôt que de leur ordonner. Qu’elle ait le cœur ouvert aux souffrances des Sœurs et qu’elle-même apprenne et médite le livre ouvert, c’est-à-dire, Jésus Crucifié.

Qu’elle prie ardemment pour obtenir la lumière surtout quand elle a quelque décision importante à prendre, concernant les Sœurs.

Qu’elle se garde d’empiéter dans le domaine de leur conscience, car cette grâce appartient seulement  au  prêtre. Il arrive cependant que quelque âme éprouve le besoin de s’épancher devant sa Supérieure, celle-ci pourra alors l’accepter mais elle devra en garder le secret, car rien ne blesse plus une âme que lorsqu’on répète ce qu’elle avait  dit en confidence ou en secret.

Les femmes ont toujours la tête faible à cet égard, ce n’est que rarement qu’on rencontre une femme avec un esprit masculin. Qu’elle tâche donc de s’unir profondément,  et Dieu gouvernera par elle. La Sainte Vierge sera la Supérieure de ce couvent et nous serons ses filles fidèles.

568. 15.XII.1935. Dès ce matin, une force étrange me porte à l’action, ne me laissant aucun répit. Une étrange ardeur à l’action s’est allumée dans mon cœur que je ne puis maîtriser. C’est un martyre secret, connu seulement de Dieu. Mais qu’Il fasse de moi ce qu’Il Lui plaît, mon cœur est prêt à tout. O Jésus, mon Maître le plus cher, ne me délaissez pas un seul instant. Jésus, Vous savez bien que ma faiblesse Vous oblige à être continuellement avec moi.

560. Une fois je vis le Seigneur vêtu d’une tunique claire, c’était dans un jardin d’hiver. « Ecris ce que Je te dis : Mon délice est de M’unir à toi. Avec grand désir, J’attends et Je soupire après le moment où sacramentellement Je pourrai habiter dans ton couvent. Mon esprit s’y reposera et Je bénirai particulièrement la région qui l’environne. Par amour pour vous, J’en éloignerai tous les châtiments que la justice de Mon Père envoie à juste titre. Ma fille, J’ai incliné Mon Cœur vers tes demandes.
Ta tâche et ton devoir sont d’implorer la miséricorde pour le monde entier. Aucune âme ne trouvera justification, tant qu’elle ne s’adressera pas avec confiance à Ma Miséricorde. C’est pourquoi, le premier dimanche après Pâques sera la Fête de la Miséricorde et les prêtres doivent ce jour-là, parler aux âmes de Ma Miséricorde insondable. Je te fais la dispensatrice de Ma Miséricorde. Dis à ton confesseur que cette image doit être exposée dans l’église, et non dans la clôture de ce Couvent. Par elle beaucoup de grâces seront accordées aux âmes, il faut donc qu’elle soit accessible à tous. »
O mon Jésus, Vérité éternelle, je n’ai peur de rien, d’aucune difficulté, d’aucune souffrance. Je ne redoute qu’une seule chose ;  c’est de Vous offenser. Mon Jésus, je préférerais ne pas exister que de Vous attrister, Jésus,Vous savez que mon amour ne connais personne que Vous, en qui mon âme s’est noyée.

571. Oh ! Quelle ne doit pas être l’ardeur des âmes vivant dans ce couvent si Dieu désire venir habiter avec nous !
Que chacune se souvienne que si nous, âmes religieuses n’intercédons pas auprès de Dieu, par notre prière, qui le fera ? Que chacune se consume comme un pur sacrifice d’amour devant la Majesté de Dieu. Mais pour Lui être agréable quelle s’unisse intimement à Jésus. Avec Lui, en Lui et par Lui seulement nous pouvons plaire à Dieu.

572. 21.XII.1935. Mon confesseur vient de me demander de venir voir une maison pour savoir si c’est celle que j’ai vue dans ma vision. Quand je suis allée avec lui voir cette maison (ou plutôt ces ruines), au premier coup d’œil, je reconnus celles que j’avais vues dans ma vision. A l’instant où j’ai touché les planches qui étaient clouées à la place  des portes, une force pénétra mon âme tel un éclair me donnant une pleine assurance. Je m’éloignais vite de ce lieu, l’âme remplie de joie, mais il me semblais qu’une force me clouait sur place.  Je me réjouis infiniment de trouver une entière concordance avec ce que j’ai vu en vision.

Quand le confesseur me parla de l’arrangement des cellules et d’autres choses, j’ai reconnu tout ce que me disait Jésus ; je me réjouis profondément que dieu agisse par lui Mais je ne m’étonne guerre, car c’est dans un cœur pur et humble que Dieu, qui est la lumière même, habite.. Et toutes lrs souffrances et les contrariétés servent à monter la sainteté des âmes. A mon retour à la maison, je suis entrée tout de suite dans notre chapelle pour me reposer un instant. Tout à coup j’ai entendu dans l’âme ces paroles ; « N’aie peur de rien. Je suis avec toi. Je prends cette affaire en main et J’en disposerai selon Ma Miséricorde. Rien ne peut s’opposes à Ma volonté. »

573. Année 1935. Veille de Noël.
Dès le matin, mon esprit fut plongé en Dieu. Sa présence me pénétrait  Le soir avant le souper, j’entrai un instant dans la chapelle, voulant partager aux pieds du Seigneur J »sus le pain azyme avec ceux qui sont au loin, que Jésus aime beaucoup, et à qui je dois tant. Au moment où je partageais le pain azyme avec une certaine personne, j’entendis dans l’âme ces paroles : « Son cœur est pour Moi un Ciel sur terre. » - A l’instant où je sortais de la chapelle la Toute Puissance de Dieu m’enveloppa. Je reconnus alors à quel point Dieu nous aime. Oh ! si les âmes pouvaient le comprendre , ne serais-ce qu’en partie !

574. Le jour de Noël

Pendant la messe de Minuit, à nouveau je vis le Petit Enfant Jésus extrêmement beau. Il tendait avec joie, ses petites mains vers moi.
Et après la Sainte Communion, j’entendis ces paroles : « Je suis toujours dans ton cœur et non seulement au moment où tu Me reçois dans la Sainte Communion mais toujours. » Je passais ces fêtes dans une grande allégresse.

575. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, mon esprit est noyé dans votre beauté. Les siècles ne sont rien devant Vous, Vous êtes toujours le même. Oh ! comme Votre Majesté est grande,  Jésus, pourquoi la cachez-Vous, pourquoi avez-Vous quitté le trône du ciel et demeurez-Vous avec nous ? Le seigneur me répondit : « Ma fille, l’amour M’a conduit. L’amour Me retient. Er si tu savais, Ma fille, comme sont grands le mérite et la récompense pour un acte de pur amour envers Moi, tu mourrais de joie. Je te le dis pour que perpétuellement tu t’unisses à moi par amour, car tel est le but de la vie de ton âme : cet acte est un acte de volonté. Saches-le, l’âme pure est humble. Quand tu t’humilies et t’abîmes devant Ma Majesté, alors je te poursuis de mes grâces. J’emploie Ma Toute Puissance à t’élever. »

576. A un certain moment, il arrivait à mon confesseur  de réciter comme pénitence le « Gloire au Père ». Cela me prenait beaucoup de temps,  et souvent je commençais et ne finissait pas, mon esprit s’unissait à Dieu et m’échappait alors. Plus d’une fois, je me suis sentie, malgré moi, enveloppée par la Toute-Puissance de Dieu, entièrement plongée en lui par amour et alors, je ne sais plus ce qui se passe autour de moi.
Quand j’ai dit au confesseur que cette courte prière me prenait souvent beaucoup de temps et que même je ne pouvais la terminer, le confesseur m’ordonna de la dire tout de suite dans le confessionnal. Mon esprit se plongea en Dieu et je ne pouvais pas penser ce que je voulais malgré mes efforts. Cependant le confesseur me dit : « Veuillez répéter avec moi. » J’ai répété chaque mot, mon esprit se plongeait en la Personne que je nommais.

577. Un jour, Jésus me dit d’un certain prêtre que ces années seraient l’ornement de son sacerdoce. Les jours de souffrances semblent toujours plus longs, mais ils passent aussi, quoiqu’ils s’écoulent que souvent ils nous semble qu’ils reculent plutôt. Cependant leur fin est proche, et après, viendra l’éternelle et l’incompréhensible joie. L’éternité ! Qui pourrait comprendre ce seul mot qui provient de Vous, O Dieu inconcevable, c’est l’éternité.

578. Je sais que les grâces que Dieu m’accorde, sont souvent exclusivement pour certaines âmes et cette pensée me remplit d’une grande joie. Je me réjouis du bien d’autres âmes, comme si je le possédais moi-même.

579. A un certain moment le Seigneur me dit : « Je suis plus profondément blessé par les petites imperfections des âmes choisies que par les péchés des âmes vivant dans le monde. »  J’ai eu de la peine que Jésus éprouve des souffrances de la part des âmes choisies, et Jésus me dit : « Ces petites imperfections ne sont pas tout. Je te découvrirai le secret de Mon Cœur : ce que je souffre de la part des âmes choisies. Leur ingratitude pour tant de grâces fait la continuelle nourriture de Mon Cœur. Leur amour est tiède, Mon Cœur ne peut pas le souffrir.  Ces âmes me forcent à les rejeter loin de Moi.

D’autres ne croient pas à Mon amour et ne veulent pas en ressentir la douce familiarité dans leur propre cœur. Et elles Me cherchent quelque part dans le lointain et ne me trouvent pas. Ce manque de foi dans Ma bonté Me blesse beaucoup. Si Ma mort ne vous a pas convaincues de Mon amour, qu’est ce qui vous convaincra. Souvent une âme Me blesse mortellement et ici personne ne Me consolera.
Elles emploient Ma grâce pour M’offenser. Il y a des âmes qui méprisent Ma grâce , ainsi que toutes les  preuves de Mon amour. Elles ne veulent pas répondre à Mon appel, elles vont dans le gouffre infernal.. Cette perte d’âme Me plonge dans une tristesse mortelle. Ici, Je ne puis porter secours à l’âme, quoique Je suis Dieu. Elle Me Méprise. Car profitant du libre arbitre, on peut Me mépriser ou M’aimer. Toi, dispensatrice de Ma Miséricorde, parle au monde entier de Ma bonté et ainsi tu consoleras Mon Cœur.

580. Je t’en dirai davantage quand tu Me parleras dans les profondeurs de ton cœur. Là personne ne peut empêcher Mon activité. Là Je Me repose comme dans un jardin fermé ».

581. L’intérieur de mon âme est comme un monde grand et magnifique où Dieu demeure avec moi. En dehors de Dieu, personne n’y a accès. Au début de cette vie avec Dieu j’étais aveuglée et transie de frayeur. Sa clarté m’aveuglait,  je pensais qu’Il était absent de mon cœur et cependant, c’était des moments dans lesquels Dieu travaillait mon cœur. L’amour se purifiait et se fortifiait et le Seigneur amena ma volonté à se conformer strictement à Sa Sainte volonté.

Personne ne comprendra ce que j’éprouve dans ce magnifique palais de mon  âme où je demeure avec mon Bien-Aimé. Aucune chose extérieure ne m’empêche de communiquer avec Lui.  Si j’employais les plus fortes expressions, ce ne serais même pas l’ombre de ce que mon âme éprouve enivrée de bonheur et d’un amour inouï, aussi grand et pur que la source dont il découle, c’est-à-dire de Dieu Lui-même. Mon âme est tellement imprégnée de Dieu que je Le sens physiquement et le corps a sa part dans ces joies, quoiqu’il arrive que les souffles de Dieu soient différents dans une même âme, bien que provenant d’une même source.

Je vis, un jour, Jésus assoiffé et s’évanouissant. Il me dit : « J’ai  soif. » Quand je donnais de l’eau au Seigneur, Il l’accepta, mais ne but pas et disparut tout de suite. Il était habillé comme pendant Sa Passion.

583. « Quand tu médites ce que Je te dis dans les profondeurs de ton cœur, tu en retires plus de profit que si tu lisais de nombreux livres. Oh ! si les âmes voulaient écouter Ma voix quand Je parle dans les profondeurs de leur cœur, elles parviendraient rapidement aux sommets de la sainteté. »

584. 8. 1.1936. J’ai été chez l’Archevêque pour lui dire que le Seigneur Jésus exige de moi que je prie pour implorer la Miséricorde de Dieu pour le monde, et qu’une Congrégation soit créée à cet effet qui implorerais la Miséricorde de Dieu pour le monde. Je le priai de me donner l’autorisation pour tout ce qu’exige de moi le Seigneur Jésus.

L’Archevêque me répondit : « Quant à prier, je vous permets et même je vous encourage, ma Sœur, à prier le plus possible pour le monde et à implorer pour lui la miséricorde de Dieu, car nous avons tous besoin de miséricorde. Je suppose que votre confesseur ne vous interdit pas de prier à cette intention. Quant à cette Congrégation, attendez un peu, ma Sœur, que tout s’arrange plus favorablement. La chose est bonne en elle-même, mais il ne fat pas se dépêcher. Si telle est la volonté de Dieu, un peu plus tôt ou un peu plus tard, cela se fera. Pourquoi cela ne se ferait-il pas ? Il y a tant de congrégations différentes,  celle-ci existera si Dieu l’exige. Le Seigneur Jésus peut tout. Tâchez d’obtenir une union intime avec Dieu et ne perdez pas courage.» Ces paroles me remplirent d’une grande joie.

585. Quand je suis sortie de chez l’Archevêque, j’entendis en mon âme ces paroles : « Pour fortifier ton esprit, Je te parles par Mes remplaçants, en accord avec ce que J’exige de toi, mais sache qu’il n’en sera pas toujours ainsi. On va s’opposer à toi en beaucoup de choses. Mais Ma grâce se montrera en toi et l’on verra que cette affaire est Mienne. Quant à toi, ne crains rien, Je suis toujours avec toi. Sache encore une chose, Ma fille : toutes les créatures, quelles le sachent ou non, quelles le veuillent ou nom, accomplissent toujours ma volonté. »

586. Une fois je vis soudainement le Seigneur Jésus en grande Majesté qui me dit ces paroles : « Ma fille, si tu le  veux, Je créerai à ce moment un nouveau monde, plus beau que celui-ci et tu y vivras le reste de ta vie. »  J’ai répondu : Je ne veux pas d’autres mondes. Je Vous veux, Jésus, je veux Vous aimer du même amour que Vous avez pour moi. Je Vous prie seulement de rendre mon cœur capable de Vous aimer. Je m’étonne beaucoup, mon Jésus, que Vous me posiez une telle question. Que ferais-je de ces mondes, même si vous m’en donniez mille ? Vous savez bien que mon cœur se meurt de langueur pour Vous. Tout ce qui n’est pas Vous n’est rien pour moi. »  A ce moment je ne voyais plus rien, mais une force s’empara de mon âme, un feu étrange s’alluma dans mon cœur et j’entrai dans une sorte d’agonie pour Lui. Soudain j’entendis ces mots : « Avec aucune âme Je ne m’unis aussi étroitement qu’avec la tienne et cela en raison de ta profonde humilité et de l’ardent amour que tu as pour Moi. »

A un autre moment, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Chaque mouvement de ton cœur M’est présent. Saches-le, Ma fille, un seul de tes regards, tourné vers quelqu’un d’autre Me blesserais plus que beaucoup de péchés commis par une autre âme. »

588. L’amour chasse la peur de l’âme. Depuis que j’ai aimé Dieu de tout mon être, de toute la force de mon cœur, la peur a cédé. Et quoique l’on me parle de Sa justice, je n’ai pas du tout peur de Lui. Car par expérience, je sais que Dieu est amour et que son esprit est paix. Et je vois maintenant que mes actes inspirés par l’amour sont plus parfaits que ceux accomplis par crainte. J’ai mis ma confiance en Dieu et je n’ai peur de rien, je m’en suis remise à Sa sainte volonté. Qu’Il fasse de moi ce qu’Il veut :je l’aimerai quand même.

Quand je reçois la Sainte Communion, je prie et supplie le Seigneur qu’Il guérisse ma langue pour que, par elle, je ne pèche jamais contre l’amour du prochain.

590. Jésus, Vous savez combien je désire ardemment me cacher pour que personne ne me connaisse, sinon Votre Cœur si doux, si aimant. Je veux être une petite violette cachée dans l’herbe, inconnue dans un magnifique jardin fermé où croissent des lys et de belles roses. On voit de loin une belle rose, un lys merveilleux, mais pour voir une petite violette, il faut se pencher, elle se trahit seulement par son parfum. Oh ! que je me réjouis de pouvoir me cacher ainsi ! O mon divin époux, pour Vous est la fleur de mon cœur et la senteur de mon pur amour. Mon âme s’est noyée en Vous, Dieu éternel dès le moment où  Vous-même m’avez attirée vers Vous, O mon Jésus, plus je Vous connais, plus ardemment je Vous désire.

591. J’ai connu dans le Cœur de Jésus que pour les âmes choisies, il y a dans le Ciel même, un ciel uniquement aux âmes élues. Le bonheur dans lequel l’âme sera noyée est incroyable. O mon Dieu, que ne puis-je le décrire même en partie ! Les âmes pénétrées de Sa divinité passent de clarté en clarté. C’est une lumière toujours égale et cependant jamais monotone, toujours nouvelle mais sans aucun changement. O Sainte Trinité, faites-Vous connaître des âmes.

592. O mon Jésus, il n’y a rien de meilleur pour l’âme que les humiliations Le mystère du bonheur est dans le mépris. Quand l’âme reconnaît que, d’elle-même, elle n’est que nullité et misère, que tout ce qu’elle a de bon en elle est un don de Dieu et que tout lui est donné gratuitement, alors qu’elle n’est que misère, elle s’abîme en un constant acte d’humilité devant la Majesté de Dieu. Et Lui, voyant l’âme  dans une telle disposition, la poursuit de Sa grâce. Quand l’âme approfondit le gouffre de sa misère, Dieu emploie Sa Toute Puissance à l’élever. S’il y a sur terre une âme vraiment heureuse, c’est seulement l’âme humble au commencement son  amour-propre en souffre beaucoup, mais après une lutte courageuse, Dieu lui accorde une si grande lumière, qu’elle reconnaît combien tout est misérable et plein d’illusions.
Dieu seul habite son cœur. L’âme humble ne se fie pas à elle-même, mais place sa confiance en Dieu. Dieu défend l’âme humble et Lui-même s’occupe de ses affaires à elle. L’âme possède alors un très grand bonheur que personne ne pourra comprendre.

593. A un certain moment, une religieuse décédée qui était déjà venue me trouer plusieurs fois, m’est apparue. Quand je la vis pour la première fois, elle souffrait la torture, puis graduellement ses souffrances diminuèrent et cette fois, je la vis rayonnante de bonheur.
Elle me dit qu’elle était déjà au Ciel, et alors je me dis que Dieu a éprouve cette maison par la souffrance parce que la Mère Générale a éprouvé des doutes, comme si elle ne croyait pas ce que j’ai dit à cette âme. Comme signe qu’elle est seulement au Ciel, Dieu va bénir cette maison. Puis elle s’est approchée de moi et me serrant cordialement, elle m’a dit : « Je dois déjà partir. » J’ai compris à quel point la communication est étroite entre les trois étapes de la vie de l’âme, c’est-à-dire : la terre, le Purgatoire et le Ciel.

594. J’ai remarqué plusieurs fois que Dieu éprouve certaines personnes à cause de ce qu’Il me dit, car la méfiance ne plaît pas à Jésus. Quand une fois je remarquai que Dieu éprouvait certain Archevêque, car il avait une aversion pour cette affaire et ne pouvait y croire… j’ai éprouvé de la pitié et j’ai prié Dieu pour lui et Dieu allégea sa peine. Dieu n’aime pas qu’on se méfie de Lui et plus d’une âme et plus d’une âme perd beaucoup de grâces à cause de cette méfiance. Le doute blesse Son Très Saint Cœur qui est empli d’une bonté incompréhensible pour nous.
Un prêtre doit souvent avoir des doutes pour qu’il puisse se convaincre plus profondément de la vérité des dons ou des grâces de certaines âmes. Quand il les éprouve, pour pouvoir mieux diriger l’âme vers une plus profonde union avec Dieu, sa récompense est grande et inouïe. Mais s’il éprouve du dédain et du doute envers les grâces de Dieu aux âmes pour la seule raison qu’il ne peut, avec l’aide de sa raisin, les approfondir et les comprendre, cela ne plait pas au Seigneur. J’ai beaucoup de pitié pour les âmes, qui ont affaire à des prêtres sans expérience.

595.  A un certain moment, un prêtre, me demanda de prier à son intention. J’ai promis de prier, mais je lui demandai une mortification.  Quand je reçus la permission pour une certaine mortification, je ressentis dans mon âme une inclination à céder en ce jour toutes les grâces que la bonté divine me destinait, au profit e ce prêtre. Je priai  Jésus  que Dieu daigne m’accorder toutes les souffrances et toutes les afflictions, que durant ce jour, ce prêtre avait à souffrir. Dieu accéda partiellement à mon désir. Et tout de suite commencèrent à surgir,on ne sait d’où, toutes sortes de difficultés et contrariétés, au point qu’une sœur dit à haute voix que Dieu y était pour quelque chose si tout le monde tourmentait Sœur Faustine. Et les faits qu’on avançait tait tellement sans fondements qu’une partie des Sœurs les affirmait et l’autre les niait. Et moi, j’offrais tout cela en silence pour ce prêtre.
Mais ce n’était pas tout. J’éprouvais des souffrances intérieures et pour commencer, un certain découragement et une antipathie envers mes consoeurs. Puis des doutes commencèrent à me troubler. Je ne parvenais plus à me  recueillir pendant la prière. J’étais préoccupée  par différentes affaires. Et quand fatiguée, j’entrais à la chapelle, un mal étrange  oppressa mon âme et je commençais à pleurer tout bas. Alors, j’entendis dans mon âme ces paroles : «  Ma fille, pourquoi pleures-tu ? Tu t’es offerte toi-même à ces souffrances. Saches que ce n’est qu’une petite partie de ce que tu as accepté pour cette âme. Elle soufre bien plus encore. »  Et je demandai au Seigneur : « Pourquoi agissez-vous ainsi avec ce prêtre ? »  Le Seigneur me répondit que c’était en vue de la triple couronne qui lui était destinée : de la virginité, du sacerdoce et du martyre. Au même instant, une grande joie envahit mon  âme à la pensée de la grande gloire qu’il connaîtrait au Ciel. Aussitôt je dis un Te Deum pour cette grâce particulière de Dieu. C’est ainsi que Dieu agit avec eux qu’il aura près de Lui et par conséquent toutes les souffrances ne sont rien en comparaison de ce qui nous attend au Ciel

596. Un certain jour, après avoir assisté à la Sainte Messe, je vis soudain mon confsseur, qui célébrait la Sainte Messe dans  l’église Saint-Michel, devant le tableau de la Sainte Vierge. C’était au moment de l’offertoire et je vis le Petit Enfant Jésus se serrer contre lui cherchant auprès de lui un abri comme s’il fuyait devant quelque chose. Quand vint le moment de la Sainte Communion,  Il disparut comme toujours. Alors je vis la Très Sainte Mère qui le couvrait de son manteau et disait : « Courage, mon fils, Courage » et autre chose encore que je n’ai pas entendu.

597. Je désire ardemment que chaque âme glorifie Votre  Miséricorde. Heureuse l’âme qui invoque la Miséricorde du Seigneur. Elle éprouvera ce qu’a dit le Seigneur. Il va la défendre comme Il défend <sa gloire, et qui oserait lutter contre Dieu ? Que toute âme glorifie la miséricorde du Seigneur par sa confiance en Sa miséricorde durant toute la vie et surtout  à l’heure de la mort. Ne crains rien, chère âme, qui que tu sois.. Plus un pécheur est grand, plus il a droit à Votre miséricorde, Seigneur. O bonté inouïe, Dieu se penche le premier vers le pécheur. O Jésus, je désire glorifier Votre miséricorde pour des milliers d’âmes. Je sais bien, ô mon Jésus, que je dois publier cotre bonté, Votre miséricorde inconcevable.
598. Un jour qu’une personne me demandais de prier pour elle, j’ai rencontré le Seigneur et je Lui dit « Jésus, j’aime particulièrement ces âmes que vous aimez. » Jésus me répondit : « Et Moi aussi, j’accorde des grâces particulières aux âmes pour lesquelles tu intercède auprès de Moi. »

599. Jésus me défend étrangement, vraiment c’est une grande grâce de Dieu que j’expérimente depuis longtemps.

600. Un autre jour, une de nos Sœurs tomba mortellement malade. Toute la Communauté se rassembla autour d’elle. Il y avait aussi le prêtre qui donna l’absolution à la malade. Tout à coup, je vis une multitude d’esprits des ténèbres. . Aussitôt, oubliant que j’étais en compagnie des Sœurs, je saisis le goupillon, je les aspergeai et ils disparurent immédiatement. Mais quand les Sœurs passèrent au réfectoire, la Mère Supérieure me fit la remarque que je ne devais  pas asperger la malade en présence du prêtre,car c’est à lui que cela incombait. J’acceptai cette réprimande en esprit de pénitence, mai l’eau bénite apporte un grand secours aux mourants.

601. Mon Jésus,Vous voyez bien je suis faible par moi-même, veuillez donc diriger Vous-même toutes mes affaires. Sachez, Jésus, que sans Vous je ne ferez rien, mais avec Vous, j’aborderai les situations les plus difficiles.

602. 29.1.1936. Je me trouvais un soir dans ma cellule, quand soudain je vis une vive clarté, et tout en haut dans cette clarté,  une grande croix d’un gris sombre. Emportée soudain près de cette croix, je la fixai des yeux sans comprendre et je priai me demandant  ce que cela voulait dire. A ce moment je vis le Seigneur Jésus et la croix disparut. Jésus était assis dans une grande clarté. Ses pieds et Ses jambes baignant jusqu’aux genoux dans cette clarté à tel point que je ne les voyais pas. Jésus se pencha vers moi me regarda et me parla de la volonté du Père céleste. Il me dit que l’âme la plus parfaite et la plus sainte est celle qui fait la volonté du Père. Mais il n’en existe pas beaucoup. Le Père considère l’âme qui vit de Sa volonté avec un amour particulier. Et Il me dit que moi, j’accomplissais la volonté de Dieu d’une manière parfaite. C’est pourquoi je m’unis à Lui et je communique avec Lui d’une manière privilégié. Dieu embrase d’un amour ineffable l’âme qui vit de Sa volonté.
Je compris que Dieu nous aime tant, qu’il est tellement simple (quoique incompréhensible), qu’il est facile de communiquer avec Lui malgré la grandeur de Sa majesté. Avec personne, je n’éprouve autant de facilité ni autant de liberté qu’avec Lui. Même la mère qui aime sincèrement son propre enfant, ne comprend pas aussi bien que Dieu ne comprend mon âme.  Alors que je demeurais ainsi en communion avec Dieu, je vis deux personnes. Et le triste état de leur intérieur me fut dévoilé. Mais j’espère qu’elles aussi vont glorifier la miséricorde de Dieu.
 

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