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JESUS ET LES PAUVRES.(Jean-François Six) «Lui, ayant passé parmi eux, allait son chemin. »   Jésus a manifesté qu'il est Dieu en manifestant l'amour extrême : l'extrémisme de l'amour répond d'abord à ce qui était perdu, à ce qui était éloigné ; quand Foucauld, après son ordination,est parti dans le désert, il voulait aller sans cesse vers les plus éloignés, vers les gens qui sont loin, il est pris par cette dynamique del'amour qui est en Dieu et que Jésus a manifestée. Notre Dieu est celui qui est aussitôt auprès des pécheurs-comme le montre le Livre de la Genèse: Il cherche Adam: Où es-tu? Dieu est celui qui s'approche pour être aussitôt avec eux - et j 'allais dire : celui qui est aussitôt à l'aise avec eux. Le vrai critère de la charité fraternelle :c'est - de même nature- critère de la véritable charité de Dieu :c'est aller aux extrêmes. C'est d'aimer, non pas seulement ceux qui nous aiment, mais d'aimer ses ennemis : c'est là l'extrême et le renversement. C'est laisser là le culte religieux pour faire le premier pas vers le frère qui a quelque chose contre nous; non pas le frère envers qui l'on a quelque chose, mais le frère qui a quelque chose contre nous. Les derniers seront les premiers. Ce sont les derniers qui ont droit d'avoir la première place. On ne peut découvrir Jésus Christ chez les pauvres que si on va aux plus pauvres. On ne peut dévoiler autour de nous la réalité de Jésus, sa divinité, si on ne manifeste pas son adhésion au Christ en allant d'abord aux plus pauvres. Être chrétien, c'est réaliser cet excès évangélique comme le Christ; c'est participer au mouvement du Verbe qui se fait chair, et à ce mouvement du Verbe fait chair qui, dans son existence humaine, se porte sans cesse vers les plus pauvres. Il vient fonder le primat de l'amour du plus pauvre, la priorité aux pauvres. Il est celui qui accepte la mort dans ce sens-là, qui accepte d'aller jusqu'au bout de la pauvreté des hommes, qui ne veut pas y échapper. Il a tout pris sur lui, de l'homme, pour abolir le péché, parce que justement le péché est l'inacceptation de notre pauvreté, l'inacceptation par orgueil - un peu par cet orgueil luciférien - l'inacceptation que Dieu est pauvre. Comme Pierre qui devient obstacle à Jésus, qui devient Satan (Satan, en hébreu Shatan, pierre d'achoppement) quand Jésus, après s'être manifesté dans sa gloire, lui dit qu'il faut que le Fils de l'homme souffre et meure. Pas de cela, répond Pierre; parce que Pierre ne veut pas que Jésus meure; parce que Pierre ne veut pas la pauvreté de Dieu. PRIÈRE  Seigneur!Ton coeur se penche vers ce qui est petit, insuffisant en soi; ton royaume est destiné aux enfants, aux pauvres. Toi-même, aussi, ta es devenu vulnérable et de peu d'importance, telle une parole humaine, tel un morceau de pain, un nom qui doit mourir. Nous te prions: permets-nous de te ressembler, permets-nous, dans notre imperfection, d'être tes enfants, en ton Fils bien-aimé.

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