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HOMÉLIE DU II SIÈCLE

«Soyez fermes, la venue du Seigneur est proche». 

Voyons parmi ceux qui rendent grâce, qui sont les serviteurs de Dieu, et non parmi les impies qui sont condamnés. Car moi-même, qui suis entièrement plongé dans péché, qui n'échappe pas encore à la tentation, et qui demeure empêtré dans les pièges du diable, je m'efforce craindre à la justice, afin de pouvoir au moins m'en approcher; car je crains le jugement futur, aussi, mes frères et mes soeurs, après la parole du Dieu de vérité, je vous lis cette exhortation pour que vous prêtiez attention aux Écritures et que vous vous sauviez vous-mêmes, avec celui qui vous les a lues. Le salaire que je demande, c'est que vous vous convertissiez de tout votre coeur pour vous procurer le salut et la vie. En nous conduiainsi, nous proposerons un but à tous les jeunes gens qui veulent se dévouer à la piété et à la bonté de Dieu. Ne soyons pas mécontents, ne nous indignons pas, nous qui ne sommes pas des sages, si l'on nous avertit, si l'on veut nous amener de l'iniquité à la justice. Parfois, en effet, nous agissons mal sans nous en apercevoir, parce que nous avons des coeurs partagés et incrédules et que notre esprit est la proie des ténèbres par suite de nos vains désirs. Pratiquons donc la justice pour être sauvés quand la fin viendra. Heureux ceux qui obéissent à ces préceptes! Même s'ils ont à souffrir un peu de temps en ce monde, ils récolteront le fruit impérissable de la résurrection. Que l'homme religieux ne s'attriste donc pas si, pour le temps présent, il souffre misère : le temps du bonheur lui est réservé. Là-haut, après être revenu à la vie, il se réjouira avec ses pères, dans l'éternité où il n'y a plus de tristesse. Il ne faut pas non plus laisser troubler notre esprit parce que nous voyons les méchants dans la richesse, et les serviteurs de Dieu dans l'angoisse. Ayons la foi, mes frères et mes soeurs: le combat que nous menons est l'épreuve que nous impose le Dieu vivant, et nous luttons dans la vie présente pour être couronnés dans celle qui vient. Parmi les justes, aucun n'a recueilli un fruit précoce: il faut savoir attendre. Si Dieu donnait immédiatement aux hommes justes leur récompense, ce serait bientôt un marché que nous pratiquerions, et non le culte de Dieu. Nous aurions l'apparence de la justice en recherchant non pas la religion, mais notre profit. Et c'est pourquoi le jugement divin frappe l'esprit qui n'est pas vraiment juste et l'accable d'entraves. Au Dieu unique et invisible, au Père de vérité qui nous a envoyé le Sauveur pour nous conduire vers l'immortalité, qui nous a manifesté par lui la vérité et la vie céleste, à lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 

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