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A Jérusalem pour la Pâque,

Jésus réalise la Nouvelle Alliance

LE REPAS D'ADIEU DE JÉSUS - LE REPAS

DE LA NOUVELLE ALLIANCE

Comme au temps de Moïse, les Juifs continuaient à célébrer la Pâque, chaque année, avec fidélité. C'est pour cette raison que Jésus dit à ses apôtres : « Montons à Jérusalem. Eux préféraient ne pas y aller à cause de ce que Jésus leur avait annoncé sur la route. Pourtant Jésus décide de s'y rendre malgré tout.

Il envoie Pierre et Jean préparer le repas pascal.

Il sait que c'est la dernière fois qu'il va partager ce repas avec eux.

Quand l'heure fut venue, Jésus se mit â table, et les apôtres avec lui. Il leur dit:

« J'ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous avant de souffrir

car je vous le déclare jamais plus je ne la mangerai jusqu 'à ce qu 'elle soit pleinement réalisée dans le Royaume de Dieu ».

Il prit alors une coupe, il rendit grâce et dit: « Prenez, partagez entre vous » car je vous le déclare, je ne boirai plus du fruit de la vigne jus qu 'a' ce que vienne le Règne de Dieu.

Puis Jésus prit du pain; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant:

« Ceci est mon corps donné pour vous, Faites ceci en mémoire de moi. »

Et pour la coupe, il fit de même àla fin du repas, en disant:

« Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. »

Luc 22, 19-20

1. Quel est le grand désir de Jésus ? Comment comprenez-vous le geste de

Jésus ? Quand il parle de Royaume, de quel Royaume s'agit-il ?

2. Jésus dit ensuite : « Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang. Avez-vous déjà entendu parler de cette Nouvelle Alliance ? Par qui ? Comment Ezékiel en parle-t-il ?

3. Quand Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi » que veut-il nous dire?

LA COUPE DE LA NOUVELLE ALLIANCE

Personne n'est jamais totalement fidèle à l'Alliance avec Dieu. Personne ne peut aimer complètement et toujours. Jésus seul à aimé Dieu son Père et tous les hommes de toutes ses forces et jusqu'au bout, jusqu'à accepter de donner sa vie. Il réalise la Nouvelle Alliance annoncée par les prophètes.

Comprends-tu mieux combien il est important de partager le Repas du Seigneur pour vivre dans son Alliance ? Si tu n'as pas encore commencé à communier, tu peux demander à ton animateur comment t'y préparer.

AUJOURD'HUI L'EUCHARISTIE

Pierre et ses compagnons n'ont pas bien compris ce soir-là toute l'importance du geste de Jésus.

Et pourtant après sa mort et sa résurrection ils se sont souvenus, ils ont fait ce que Jésus leur avait demandé : ils ont fait mémoire du geste de Jésus pour vivre de sa vie.

Depuis, les chrétiens n'ont jamais cessé de célébrer le Repas du Seigneur, l'Eucharistie.

Voilà pourquoi nous sommes ici, rassemblés devant toi, Père.

Nous rappelons ce que Jésus à fait pour nous sauver.

Nous célébrons sa mort et sa résurrection.

A la messe, Jésus est là, avec nous.

En nous partageant sa Parole et son Corps en nourriture, c'est Son Amour qu'il nous donne pour que nous devenions capables d'aimer Dieu et les autres avec lui.

Par l'Esprit-Saint, Jésus ouvre nos yeux et nos oreilles. Il change notre coeur, alors nous arrivons à nous aimer et nous reconnaissons que Dieu est notre Père et que nous sommes ses enfants.

Avec Jésus, nous venons chanter Dieu notre Père et lui dire merci:

C'est lui qui nous à aimés le premier, qui nous a proposé son Alliance c'est l'action de grâce.

Dieu notre Père, tu nous as réunis et nous sommes devant toi pour te fêter, pour t'acclamer et te dire l'émerveillement de nos coeurs.

Le pain et le vin que nous apportons à la messe, c'est notre vie telle qu'elle est.En les prenant pour en faire son Corps et son Sang, Jésus-Christ donne à notre vie toute sa valeur pour Dieu. Mais ce que nous avons de plus beau à offrir à Dieu, c'est l'amour de Jésus.

Nous avons apporté ce pain et ce vin, qu'ils deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus ressuscité. Alors nous pourrons t'offrir ce qui nous vient de toi.

FIDELITE A JESUS

Pierre dans l'épreuve de Jésus. L'Alliance vécue par Jésus n'a pas été une partie de plaisir. L'épreuve à été rude pour Jésus qui à tenu bon jusqu'au bout. Pour ses disciples, l'épreuve fut insupportable, même pour Pierre, surtout pour lui, son refus à été à la mesure de sa générosité : catastrophique. Il à renié son ami, lâchement, par peur de mourir. Et pourtant Pierre a été un des premiers à croire au ressuscité. Timidement d'abord - c'était tellement « incroyable » - puis de plus en plus résolument quand il s'est rendu compte que Jésus n'était pas redevenu vivant « comme avant », mais qu'il vivait avec eux encore plus qu'avant. Quand il à compris que lui, Pierre, vivait de Jésus-Christ, de son Esprit.

Nous-mêmes, nous vivons l'épreuve de la foi. Comme Pierre, nous sommes tentés de « lâcher » Jésus-Christ car il nous demande de « perdre notre vie », nos intérêts, tout ce à quoi nous tenons pour vivre. Nous ne sommes pas plus forts que Pierre : comme lui nous avons peur de suivre Jésus... mais, comme Pierre aussi, nous sommes certains de vivre de l'Esprit du Christ.

OBJECTIF

En suivant Pierre et ses compagnons, découvrir avec les enfants jusqu'où va l'engagement de Jésus dans l'Alliance quand il se donne totalement au Père et aux hommes.

L'Eucharistie est pour nous le signe voulu par Jésus-Christ pour nous permettre de vivre dans l'Alliance Nouvelle.

Les enfants ont un peu découvert que Jésus vit la Nouvelle Alliance, nous les aidons à mieux comprendre le récit de l'institution de l'Eucharistie qui est inséparablement le repas d'adieu de Jésus, et le repas de la Nouvelle Alliance.

C'est un repas d'adieu. Jésus sait qu'il va mourir.

Jésus annonce clairement sa mort; c'est la dernière fois qu'il célèbre la Pâque avec ses disciples.

Il exprime aussi son espérance : la venue du Royaume.

Il s'agit de permettre aux enfants d'entrer davantage dans la compréhension de l'Eucharistie.

Ce sera sans doute le moment de rappeler aux enfants l'importance de la messe pour les chrétiens.

Face à la mort qu'il sait inéluctable, la fidélité de Jésus est totale. Il puise sa force dans la prière au Père qu'il sait présent.

Le Seigneur Jésus est celui qui peut nous aider à vivre ces moments dans la confiance au Père.

Découvrir que Pierre, apôtre de Jésus, affronté à la difficulté n'est pas fidèle à l'Alliance. A sa suite, nous prenons conscience que nous sommes pécheurs, aimés de Dieu et pardonnés.

· pourquoi Pierre dit-il qu'il ne connaît pas Jésus ?

· que fait alors Jésus ?

- pourquoi Pierre pleure-t-il ? e qu'a-t-il compris ?

· comment prend-il conscience de la gravité de son acte ? C'est le regard d'amour de Jésus, le rappel de sa parole qui font que Pierre prend conscience d'avoir trahi Jésus; mais aussi il comprend que Jésus lui pardonne et lui garde sa confiance.

Continuer

- par un temps où chacun s'interroge sur ses infidélités à vivre l'Alliance,

· par une prière de demande de pardon et d'action de grâce pour le pardon que Jésus nous donne.

Ensemble, ils regardent la Croix.

Chacun peut exprimer ce que la croix lui rappelle.

En lisant avec les enfants le récit de Pierre et Jean au tombeau, découvrir que le tombeau vide est le signe de la Résurrection de Jésus et les préparer à un acte de foi.

· Le tombeau vide est le signe que Jésus n 'est pas à chercher parmi les morts. Il n'y à plus rien à voir.

Nous sommes invités à voir avec les yeux de la foi: à croire.

· Ce passage du voir au croire se fait pour chacun d'entre nous de manière différente.

A partir des témoignages proposés, il s'agit d'accompagner dans leur recherche, leurs difficultés à croire.

· ce que les chrétiens croient de Jésus ressuscité,

· ce qui les à aidés à croire.

Demandons-nous

Qu'est-ce que les enfants ont découvert de l'Eucharistie ?

Quelles ont été leurs réactions par rapport

· au reniement de Pierre ?

- à l'attitude de Jésus ?

Ont-ils perçu qu'eux-mêmes ne sont pas toujours fidèles à l'Alliance, mais que Dieu, lui, est toujours prêt à nous pardonner ?

Avons-nous abordé avec eux une préparation au sacrement de la Réconciliation ?

LIRE ET COMPRENDRE

LUC 22, 14-20

1. LA COMPOSITION DU TEXTE

Le récit se présente comme la succession de deux repas.

a) Il y à d'abord le repas pascal qui devient en fait un repas d'adieu : «jamais plus je ne mangerai la Pâque », «jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne ». La raison de cet adieu en est la mort prochaine de Jésus avant de souffrir » (par cette expression Luc entend la mort de Jésus : voir Luc 24, 26-46).

b) Un autre repas lui fait pourtant suite : Jésus prend du pain et une nouvelle coupe dont il venait de dire qu'il n'en boirait plus jamais (v. 19-20).

c) L'affirmation : «jamais plus (désormais)... jusqu'à » (v. 16 et 18), laisse entendre que Jésus mangera à nouveau la Pâque et boira à nouveau du fruit de la vigne dans l'avenir. Cet avenir est ainsi précisé : « jusqu'à ce que la Pâque soit pleinement réalisée dans le Royaume de Dieu » (v. 16), «jusqu'à ce que vienne le Règne de Dieu » (v. 18). Il y à donc un troisième repas en perspective.

2. CE QUE LE TEXTE VEUT FAIRE SAISIR

a) Le repas eucharistique s'est déroulé en fait au cours du repas pascal d'adieu, comme on peut le lire en Matthieu (26, 26-29) et Marc (14, 22-25). Luc est donc original lorsque, dans sa présentation littéraire, il distingue ces deux repas l'un de l'autre. Cette présentation littéraire est au service d'un enseignement catéchétique sur la portée de l'Eucharistie.

b) Dans le premier repas, Jésus ne se contente pas de dire adieu à ses apôtres : il leur donne rendez-vous au repas qu'il prendra avec eux à l'avenir dans le Royaume de Dieu, au jour où le Règne de Dieu sera venu en plénitude.

Alors la Pâque juive que célèbre le repas pascal sera pleinement réalisée par la Pâque que Jésus s'apprête à vivre : souffrir, mourir en croix par amour pour tous les hommes et ressusciter au matin de Pâques pour les sauver. Elle sera pleinement réalisée pour tous les hommes qui auront librement accueilli l'amour sauveur de Jésus pour eux. Le rendez-vous que donne Jésus exprime son espérance de la réussite du projet de Dieu ; nous comprenons qu'il ait ardemment désiré manger ce repas d'adieu (v. 1 5).

c) Le repas eucharistique se place entre le repas d'adieu et le repas dans le Royaume de Dieu. Il est comme un avant-goût de ce repas, une anticipation de la fête du Royaume. Déjà, en effet, nous sommes en communion avec le Père, attablés avec Jésus, son Fils, comblés du don de l'Esprit Saint. L'Eucharistie est le signe, le sacrement, de la grande fête du Royaume, et il nous la fait réellement vivre déjà, en partie du moins.

d) Car l'Eucharistie n'est qu'un avant-goût, elle n'est pas encore la Pâque pleinement réalisée dans le Royaume de Dieu. La preuve, c'est qu'elle doit être renouvelée tout au long de l'histoire humaine : « Faites cela en mémoire de moi » (v. 1 9). Elle doit l'être pour nous maintenir en haleine, pour aiguiser notre espérance dans l'accomplissement plénier du Règne de Dieu. Elle doit l'être pour nous engager à prier et agir pour que « vienne le Règne de Dieu » (v. 18). La présentation littéraire de Luc veut souligner cette tension féconde entre le déjà-là que donne l'Eucharistie et le pas-encore qu'elle évoque. Cette tension est, pour Luc, à la source de l'activité apostolique : il est le seul des évangélistes à appeler « apôtres » les convives de Jésus à son dernier repas.

e) Le récit de l'institution de l'Eucharistie en Luc est très proche de celui que rapporte l'apôtre Paul en I Corinthiens 11, 23-26.

A PROPOS DE : LUC 22, 39-46

Jésus à tremblé devant la souffrance et la mort qui approchaient, et il à prié le Père de lui épargner cette heure. Il est vulnérable, comme nous, il n'est pas un super-homme. Il est même davantage vulnérable que nous, car c'est aussi le coeur qui souffre, et celui de Jésus est Si aimant, lui qui à su accueillir et porter la souffrance de tous ceux et celles qu'il a rencontrés.

Pourtant, malgré la peur qui le saisit, Jésus veut accomplir jusqu'au bout la volonté d'amour de son Père : il à donné Jésus, son Fils, aux hommes, et il ne le reprend pas quand ceux-ci se préparent à le tuer. Jésus entre dans cette volonté et sa prière devient confiance.

Luc à encadré cette scène par la même phrase de Jésus adressée à ses disciples : « Priez pour ne pas entrer en tentation » (22, 40-46). Pour l'évangéliste, la prière de Jésus au jardin des Oliviers montre comment ses disciples doivent prier dans les moments d'épreuve (voir Luc 8, 13). Nous savons qu'alors Jésus est proche de nous et prie avec nous, mais qu'il ne dort pas comme ses disciples.

A PROPOS DE LUC 22, 54-62

Toute la scène se passe de nuit, dans la cour de la maison du grand prêtre où Jésus est retenu prisonnier. Le reniement de Pierre précède, chez Luc, la comparution de Jésus devant le Sanhédrin qui le condamnera à mort.

Au jardin des Oliviers Jésus avait dit : « Priez pour ne pas entrer en tentation. » Mais Pierre avait dormi. Maintenant, à l'heure de l'épreuve, de la tentation, il tombe. Au tribunal du Sanhédrin, ses juges demanderont à Jésus : « Si tu es le Messie, dis-le-nous. » Pierre, le premier, avait reconnu en Jésus le Messie. Mais il n'est plus là pour le dire, il à renié Jésus.

Jésus est donc seul devant ses juges et devant la mort. Personne n'a pu le suivre jusque-là : un seul sauve tous les hommes.

Le regard de Jésus posé sur Pierre lui rappelle l'annonce de sa trahison : « Je te le déclare, Pierre : le coq ne chantera pas aujourd'hui avant que, par trois fois, tu aies affirmé que tu ne me connais pas » (Luc 22, 34). Mais il lui rappelle aussi sa mission : « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (22, 32). Le regard de Jésus n'est pas seulement celui d'un pardon qui pourrait paraître condescendant, mais celui d'une confiance renouvelée pour la mission confiée. C'est toujours ainsi que Jésus pardonne.

A PROPOS DE JEAN 19, 17... 30

Trois scènes sont retenues du récit de la mort de Jésus dans l'évangile de Jean. La première correspond à ce qu'écrivent les autres évangélistes, mais Jean omet l'épisode de Simon de Cyrène réquisitionné pour porter la croix de Jésus. En écrivant : « Jésus, portant lui-même sa croix », Jean veut rappeler la détermination de Jésus qui donne librement sa vie par amour : « Ma vie, personne n'a pu me l'enlever: je la donne de moi-même» (Jean 10, 18). Dans la deuxième scène, Jésus confie sa mère au disciple qu'il aimait (au sujet de ce disciple, voir le commentaire sur Jean 20, 1-8, au § b). Il lui demande de la prendre sous sa protection, comme l'indique le v. 27 : « le disciple la prit chez lui ». Mais le sens de l'épisode ne s'arrête pas là. En effet, en disant au préalable : « Femme, voici ton fils », Jésus demande à sa mère de considérer ce disciple c'est-à-dire tous ses disciples, car Jésus les aime tous - comme son fils. Jésus nous donne sa mère comme notre mère ; Marie est ainsi la figure de l'Église qui enfante les disciples bien-aimés de Jésus.

Dans la troisième scène, la soif de Jésus est compréhensible chez un homme suspendu à la croix. Cependant, les pauvres, souffrants ou malades, ont souvent crié leur soif, dans les psaumes bibliques (Psaumes 68, 22 ; 21, 16). En partageant leur soif, Jésus mène à son accomplissement la prière des pauvres de la Bible. Une boisson vinaigrée, composée d'eau et de vin aigre, était emportée par les soldats romains en campagne, pour étancher leur soif. L'hysope à servi à asperger les portes des maisons israélites avec le sang de l'agneau, lors de la nuit de la libération d'Égypte (Exode 1 2, 22); Jean veut souligner par là que Jésus est le véritable Agneau pascal (voir Jean 1, 29-36 ; 19, 14-36). En écrivant « Jésus remit l'esprit », l'évangéliste rappelle que l'Esprit Saint sera donné par Jésus lorsqu'il aura été glorifié (Jean 7, 37-39 ; 20, 22). L'élévation de Jésus sur la croix prélude à son élévation dans la gloire.

LIRE ET COMPRENDRE

JEAN 20, 1-8

1. LA COMPOSITION DU TEXTE

Le récit met en scène trois personnes : Marie-Madeleine, Simon-Pierre et l'autre disciple. Il est situé dans le temps : « le premier jour de la semaine », à l'aube, avant le lever du soleil, car il fait encore sombre. Il est aussi situé dans l'espace tout tourne autour du tombeau (terme répété sept fois).

Chacune des personnes est le sujet du verbe voir ou regarder. Marie-Madeleine voit que la Pierre à été enlevée <v. 1); l'autre disciple voit que le linceul est resté là (v. 5); Simon-Pierre regarde le linceul resté là et le linge roulé à part (v. 6-7).

Deux de ces personnes tirent une conclusion de ce qu'elles ont vu. Marie-Madeleine pense qu'on à enlevé le Seigneur (v. 2); l'autre disciple aboutit à un acte de foi : il crut( v. 8). La réaction de Simon-Pierre n'est pas signalée.

2. CE QUE LE TEXTE VEUT FAIRE SAISIR

a) La découverte du tombeau vide est susceptible de plusieurs interprétations. Marie-Madeleine en déduit qu'on à enlevé le Seigneur de son tombeau. C'est une hypothèse plausible : au cours du I-er siècle les empereurs de Rome ont dû prendre des mesures contre les violateurs de sépulture. Mais la conclusion de Marie-Madeleine est trop hâtive : elle n'a vu que la pierre enlevée, elle n'est pas allée jusqu'au bout du « voir », peut-être parce que l'obscurité l'empêchait de discerner l'intérieur du tombeau.

Simon-Pierre et l'autre disciple, arrivés plus tard, quand le jour s'est levé, vont jusqu'au bout du « voir ». Le Seigneur n'est pas là, mais les linges qui enveloppaient son corps ont été laissés sur place, l'un d'eux soigneusement roulé, semble-t-il. Cela contredit un enlèvement précipité du corps. Mais alors ?

b) L'autre disciple passe de ce « voir » au « croire ». Pourquoi lui et pas Simon-Pierre qui à pourtant vu la même chose que lui ? Le récit qualifie ce disciple comme « celui que Jésus aimait » (v. 2). Il est tout près de Jésus lors de son dernier repas (Jean 13, 23-24); peut-être est-ce lui qui introduit Pierre dans la cour du Grand Prêtre (18, 15-16); il est le seul disciple au pied de la croix (19, 25-27), et sans doute le témoin du coup de lance (19,

34-35). Ces indications laissent entendre qu'il répondait à l'amour de Jésus pour lui par un amour et un attachement fidèles. C'est pourquoi il est le premier à passer du « voir » au « croire ».

c) En effet le passage du «voir» au « croire » n'est pas mécanique. Il réclame la rencontre de deux amours : celui de Jésus pour nous; de cet amour nous sommes toujours sûrs - et le nôtre pour lui. Notre amitié pour lui nous permet de comprendre les signes qu'il nous fait et d'y répondre par la foi et avec amour.

d) Le texte ne veut pas diminuer la foi et l'amour de Marie-Madeleine et de Simon-Pierre pour Jésus, mais montrer la priorité du disciple que Jésus aimait; il arrive avant Pierre et il croit avant lui. Ce ne sont pas les plus malins, les plus intelligents ou les plus forts qui « voient» le mieux, mais ceux qui aiment le plus.

 

 

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