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LES GRANDES RÈGLES MONASTIQUES DE SAINT BASILE

Le plus grand don de Dieu. 

Quelles paroles pourraient exposer dignement les bienfaits de Dieu? Leur nombre est incalculable. Quant à leur grandeur, elle est telle qu'un seul d'entre eux suffit pour faire de nous des débiteurs obligés à manifester toute leur reconnaissance envers celui dont nous l'avons reçu. Voici le bienfait qu'il est absolument impossible d'oublier, que tout homme, doué d'intelligence et de saine raison, ne peut passer sous silence, et dont cependant personne ne, peut parler comme il faudrait. Dieu avait créé l'homme à son image et ressemblance; il l'avait rendu digne de le connaître lui-même; il l'avait mis au-dessus des autres animaux en le dotant de la raison; il lui avait donné la jouissance des incomparables beautés du Paradis et avait fait de lui le souverain de tout ce qu'il y a sur la terre. Puis l'homme se laissa tromper par le serpent, tomba dans le péché et, par le péché, dans la mort et dans tous les maux qui y conduisent. Cependant, Dieu ne l'abandonna pas. Il lui donna d'abord le secours de la Loi; il désigna des anges pour le garder et prendre soin de lui; il envoya des prophètes pour lui reprocher sa méchanceté et lui enseigner la vertu; il brisa par des menaces ses tendances au mal, et excita par des promesses son attrait pour le bien, en montrant continuellement, par des exemples divers, l'aboutissement de ces deux chemins. Et. alors qu'après tous ces bienfaits et beaucoup d'autres, nous nous obstinions dans la désobéissance, Dieu ne s'est pas détourné de nous. Non, la bonté du Seigneur ne nous a pas abandonnés et nous n'avons pas découragé son amour envers nous, bien que nous ayons outragé notre bienfaiteur en demeurant insensibles à toutes ses attentions. Bien au contraire, nous avons été tirés de la mort et rendus à la vie par notre Seigneur Jésus Christ. Ici, la manière dont il nous a comblés de bienfaits est plus admirable encore: Lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. En outre, il a porté nos souffrances, il s'est chargé de nos maladies, il a été blessé pour nous afin que nous sovons guéris par ses plaies. Il nous a rachetés de la malédiction en devenant lui-même malédiction pour nous. Il a subi la mort la plus déshonorante pour nous ramener à la vie de la gloire.Et il ne lui a pas suffi de rendre à la vie ceux qui étaient morts : il leur a donné gracieusement la dignité divine et leur a préparé dans l'éternel repos un bonheur qui surpasse tout ce que l'homme peut imaginer. Que rendrons-nous donc au Seigneur pour tout ce qu'il nous a donné? Il est si bon qu'il ne demande rien en échange de tout ce qu'il nous a donné: il se contente d'être aimé. Quant à moi, pour dire ce que je ressens, lorsque je me rappelle tout cela, je suis saisi d'épouvante et d'une stupeur terrible: je redoute que par la négligence ou, à force de m'occuper de futilités, je ne perde l'amour de Dieu et ne devienne pour le Christ un sujet de honte. 

Gloire éternelle au Christ, gloire au Vivant, alléluia! Il est le commencement, premier-né d'entre les morts. Lui, le premier, nous a aimés: il nous a délivrés de nos péchés. Il est le premier et le dernier, le voici qui vient, nous le verrons! Dieu qui as relevé le monde par les abaissements de ton Fils, donne à tes fidèles une joie sainte : tu les as tirés de l'esclavage du péché ; fais-leur connaître le bonheur inipérissable.A toi, Seigneur notre Dieu, les choses cachées, à nous, celles que tu nous as révélées!

 

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