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Samedi de l'Avent II

Mt 17, 10-13

L'heure des angoisses.

La question de ses disciples au sujet d'Élie provoque en Jésus des pensées sur sa propre mort. Jean Baptiste n'était pas Elie, mais il a rempli la mission d'Elie: être le prophète de la dernière heure, l'heure des grandes angoisses. Ils n'ont pas reconnu Élie en Jean Baptiste et ils l'ont fait souffrir, ils ne reconnaissent pas en moi le Messie et ils vont me faire souffrir.

Gethsémani commence, l'angoisse d'une mort horrible alors qu'il est encore si jeune. Désormais il va répéter l'annonce qui l'obsède je serai livré, ils me condamneront, ils me feront mourir.

La pensée de la mort fait partie de sa condition humaine, mais l'angoisse l'envahit quand cette mort devient proche et qu'il peut en imaginer l'horreur, car Jésus avait vu des crucifixions.

Il est le frère de ceux qui doivent affronter une très dure angoisse: le cancer, le sida, la maladie d'Alzheimer... Et aussi l'éloignement ou la mort d'un être aimé.

Devant toute terrible fin, Jésus nous donne d'abord le droit de dire comme lui: Père, pas cela! Mais à chacun de ses moments d'angoisse il se redresse. Il a pu vivre intensément ses dernières semaines en continuant d'enseigner, de guérir et de discuter avec ses adversaires.

Qu'il nous permette d'avancer ainsi vers ce qu'il appelait «son heure ». En recevant de Dieu et en développant nous-même jusqu'à l'extrême la force anti-angoisse: la confiance d'amour.

 

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