169

Mercredi de l'Avent III

Lc 7, 18-23

Le chemin des signes.

D'après Jean, Jean Baptiste n'a aucune hésitation au sujet de Jésus. Il lui envoie ses disciples les plus chers: suivez-le! « C'est lui, l'Agneau de Dieu.» Luc nous révèle au contraire un Jean Baptiste troublé: « Allez lui demander: es-tu celui qui doit venir?»

Cette contradiction peut nous troubler nous aussi, d'autant plus que l'Évangile nous présente bien d'autres affirmations difficiles à concilier. Jésus le sait, il nous offre même une béatitude tirée de nos troubles: heureux celui qui ne vacille pas dans ses recherches sur moi!

Pour mériter cette béatitude acceptons un préalable: avec Jésus rien ne peut être simple. Il est le mystère des mystères. Jusqu'à la dernière minute de ma vie, je me demanderai comment Dieu a pu se faire homme. À lui de nous le révéler. À nous de peiner, non pour construire notre Jésus mais pour avancer vers Jésus tel qu'il se révèle dans le chemin qu'il veut prendre.

A Jean Baptiste qui demande: « Es-tu le Messie ?», il fait répondre:

« Dites-lui quels signes j'accomplis. » signes! On admet mieux maintenant la valeur des signes. Personne ne peut prouver la conception virginale de Jésus ni ses miracles, ni sa résurrection. Nous ne sommes pas dans le monde des preuves mais dans celui des signes. La preuve serait une contrainte, le signe nous éclaire en nous laissant libre.

Cela ne veut pas dire que le signe est une preuve faible. Non, c'est un autre chemin, le chemin choisi par Jésus pour nous conduire à lui.

Heureux celui qui ne va pas à Jésus en dominateur - explique-toi clairement! -, mais avec une modestie aimante: je veux te connaître, comme toi, tu veux te révéler.

 

169