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19 décembre

Lc 1, 25

L'annonce à Zacharie.

Le rideau s'ouvre, le drame du salut va se jouer. Nous sortons de l'Ancien Testament pour entrer dans le Nouveau, ce que nous font sentir par contraste les deux annonces de naissance: à Zacharie, et à Marie.

Pour l'annonce à Zacharie nous sommes encore dans le Temple et sa somptueuse liturgie: l'encens, la grande offrande du soir, le peuple suivant de loin le cérémonial de la caste sacerdotale.

L'annonce à Marie va se faire en pleine vie ordinaire, dans la modeste maison où loge la jeune fille. De la cérémonie au grand déploiement extérieur on passe à la secrète liturgie des coeurs sur laquelle Jésus insistera tant: Tout se joue, dira-t-il, à l'intérieur. Aucune foule ne saura que dans une des maisons de Nazareth l'Incarnation vient d'avoir lieu.

L'annonce à Zacharie nous fait franchir un autre seuil: entre le monde de l'attente et le monde de l'accomplissement. L'enfant qui va naître s'appellera Jean, c'est-à-dire: Dieu fait grâce. Il devra préparer au Seigneur « un peuple capable de l'accueillir. » Il est fini, le temps où tout était au futur. Surgit le temps où il faut se hâter de saisir les grâces présentes.

Et pourtant, jusqu'au bout de nos existences terrestres, nous resterons dans la double exigence des choses à vivre tout de suite intensément et l'attente de la si mystérieuse éternité. « Dans l'aujourd'hui de ton appel, dit une hymne du jour, prépare en nous le face-à-face.»

Descendu chez nous pour l'annonce, l'ange Gabriel est celui, comme il le dit fièrement, « qui se tient en présence de Dieu». Un nouvel âge commence où la Terre et le Ciel ne cesseront plus de se toucher, Gabriel descendra aussi pour nous des mondes de Dieu.

 

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