181

30 décembre

Lc 2, 36-40

Les yeux de Noël.

Dans les jours de Noël surgissent les premiers regards prophétiques sur l'enfant Jésus. Après le vieillard Syméon, c'est la très vieille prophétesse Anne. La vieillesse de l'Ancien Testament contemple l'enfance du Nouveau.

Anne est le modèle des saintes veuves de tous les temps: long veuvage dans la chasteté, le jeûne et la prière. Elle ne s'éloignait pas du Temple; aux aurores, elle arrivait pour sa garde patiente. Ce jour-là, avertie par l'Esprit, elle éclate en louanges: le bébé que Marie et Joseph viennent présenter est celui qu'Israël attendait!

Elle le prophétisait déjà par ses trois noms qui l'auréolent: Anne veut dire grâce. Elle est la fille de Phanuel: Dieu est lumière. Et de la tribu d'Aser, un nom qui signifie: bonheur. Elle répète tout cela aux gens: ce petit est le libérateur, la faveur de Dieu, sa lumière et sa joie. Ils n'ont pas l'air de s'émouvoir.

L'incroyable de l'Incarnation, ce n'est pas seulement qu'elle est incroyable, c'est qu'elle passe inaperçue. Même notre Noël se dilue dans la joie des petits et plus de bonté pour les pauvres. Il n'est pas ce que la prophétesse voyait, l'amour même de Dieu dans les bras de Marie, sous le regard fasciné de Joseph.

Nous avons besoin de tous ces yeux de Noël, Marie, Joseph, les bergers, les mages, Syméon et Anne. Ils nous aident à aller jusqu'au plus profond du mystère: Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné son Unique.

 

181