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6 janvier, avant l'Épiphanie

Mc 1,6-11

Les deux solidarités de Jésus.

Jésus est là, au milieu des gens, sur le bord du Jourdain. Il va faire ce que font tous les autres: entrer dans ces eaux et recevoir le baptême de Jean. Baptême de pénitence et de conversion.

Nous ne pouvons pas accepter cela! Jésus, Fils de Dieu, le très pur, le très saint. Il n'a pas besoin de se convertir et de faire pénitence. Pourquoi est-il là?

Pour être parmi nous. Pour marquer sa solidarité avec nous. Le baptême qu'il reçoit, c'est un baptême de foule. En s'enfonçant ainsi dans les eaux de l'humanité il nous dit : je viens vraiment parmi vous.

Le ciel se déchire et l'Esprit descend. Nous découvrons l'autre solidarité de Jésus, avec le Père. Il reçoit son investiture: « Tu es mon fils bien-aimé, en toi j' ai mis tout mon amour. » En réponse il va vivre à l'affût, pour ainsi dire, des volontés de son Père: « Tout ce qui lui plaît, je le fais. » Au plus dur de sa vie, à Gethsémani, il trouvera la force d'exprimer sa totale solidarité avec son Père: « Pas ce que je veux, mais ce que toi ni veux. »

Ces deux solidarités de Jésus sont aussi les nôtres. Notre baptême nous a fait entrer dans un peuple. Comment tant de chrétiens peuvent-ils être si farouchement individualistes? La vision de Jésus se mêlant étroitement à la foule du Jourdain doit réveiller en nous la conscience de faire partie d'un peuple.

Le baptême de Jésus nous rappelle aussi notre solidarité si mystérieuse avec notre Père des cieux. Sur nous tombe la bouleversante rôle: « Tu es mon fils bien-aimé. »

Un homme tout près de mourir accueille sa jeune femme à l'hôpital avec une joie qui inquiète celle-ci. Est-ce qu'il délire? Non, il vient de lire l'évangile du baptême de Jésus. «Tu te rends compte, Christine?

Le Père me dit en ce moment que je suis son fils bien-aimé. Nous avons à vivre des moments difficiles, mais tout se passera dans son amour. »

 

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