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Mercredi, semaine 3

Mc 4, 1-20

Le cent pour un.

Ce n'est pas la parabole du semeur, sinon Jésus nous donnerait l'exemple d'un semeur farfelu qui jette le précieux grain n'importe où. Ce serait une parabole d'échec, tandis que c'est une histoire de réussite triomphale: le cent pour un. On voit alors quelles sont les deux vraies vedettes: le grain et la bonne terre.

Le grain, bien sûr, c'est la Parole. Jamais semence n'aura été aussi parfaite: les mots de Jésus! Pas ces révélations qui pullulent en ce moment: Jésus m'a dit... La sainte Vierge m'a dit... Tout n'est pas mauvais là-dedans, mais seulement dans la mesure où ces paroles très humaines sont l'écho de la seule vraie Parole: la Bible et l'Evangile. Comment peut-on préférer à cette Parole des imitations et des délayages?

La terre, c'est nous. Quand sommes-nous une bonne terre? Quand nous sommes des gens bien réveillés, avidement attentifs. La grande malchance de la Parole, c'est de tomber sur notre indifférence.

Mais l'attention d'un moment ne suffit pas pour être une bonne terre. Doit s'y ajouter l'enracinement qui rend la Parole fructueuse.

L'enracinement se fait par la répétition et la générosité. N'ayons pas peur d'entendre dix fois le même texte. Un jour il devient si lumineux qu'il est désormais notre bien propre, solidement planté en nous. Ce qui exige alors cette générosité que Jésus appelle la pratique. Qui écoute la Parole et la met en pratique lui fait donner du cent pour un.

 

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