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Mercredi, semaine 4

Mc 6, 1-6

Notre crise de Nazareth.

«Jésus s'étonnait de leur incroyance.» Peut-être s'étonne-t-il de notre croyance, de notre manière de croire en lui. Pour croire en Jésus il faut constamment dépasser la connaissance que nous avons de lui en ce moment.

Il n'est pas pour nous le charpentier de Nazareth, nous n'avons pas vécu avec lui pendant les trente années de sa jeunesse, les réactions des gens de Nazareth à son égard ne sont pas notre problème. Mais nous avons probablement vécu nous aussi avec lui pendant de longues années. Nous avons connu le Jésus de nos parents, le Jésus de notre curé et du catéchisme, le Jésus de la JOC ou de la JEC, de toutes nos lectures.

Soudain, ou lentement, nous faisons notre crise de Nazareth. Qui est Jésus pour moi quand je souffre ou quand je vois souffrir? Ou quand un formidable amour-bonheur m'emmène bien loin de celui à qui je disais: tu es tout pour moi? Quand un livre puissant et troublant ébranle mes certitudes?

Il peut être encore le Jésus de ma vie, si j'apprends à le connaître autrement. N'était-il pas trop homme pour moi, ou trop Dieu? Le mystère d'un homme-Dieu est très difficile à vivre, bien des incroyances sont nées de ce qui est pourtant le roc du christianisme.

Ne pas caler dans notre recherche. Pour tout le monde il y a un Jésus inconnu à découvrir. La crise de Nazareth, ce sont nos vieilles idées sur lui.

 

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