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Vendredi, semaine 6

Mc 8,34-9, 1

«Qui perdra vie» 

« Qui perd sa vie pour moi la sauvera.» Je pense à Soeur Emmanuelle. Professeur dans un établissement scolaire de haut standing, elle ne se sentait pas vivre. Enfouie chez les pauvres, logeant dans une cabane de chiffonniers infestée par les rats, elle a vécu intensément. Il suffit de la rencontrer pour savoir ce que cela veut dire, une femme heureuse.

Nous ne pouvons pas tous vivre parmi les rats, mais nous pouvons choisir la vie puissante en décidant d'aimer. Le jour où l'on comprend bien (c'est-à-dire par expérience!) qu'aimer c'est vivre, on voit pourquoi Jésus dit qu'il faut perdre sa vie pour la sauver.

On perd sûrement des choses quand on veut aimer, mais on gagne tout. On gagne Jésus. C'est le sens du mot clé: « Pour moi.» On est pour Jésus quand on aime, même si on ne le connaît pas. C'est lui qui nous l'a dit:

« Quand tu faisais du bien, c'est à moi que tu le faisais.

- Mais je ne t'ai jamais rencontré!

- J'étais celui que tu aidais.»

Dans l'énigme de « Qui perd sa vie», trois mots sont synonymes: la vie, Jésus et l'amour.

Personne n'échappe donc à la grande loi de la vie: tu gagnes ta vie quand tu aimes, tu la perds quand tu es égoïste.

Si nous trouvons cela un peu simplet, c'est que nous n'avons pas mesuré l'égoïsme. Il est l'anti-Jésus. Jésus est pour les autres, quand nous sommes égoïste, nous sommes pour nous. Dès que nous vivons loin de l'amour nous vivons loin de Jésus, nous perdons pour rien notre vie.

Le monde ne s'y trompe pas. Il plébiscite l'Abbé Pierre, Mère Teresa, Soeur Emmanuelle, le P. Tritz, parce qu'il sent bien que la vie est là, quand on prend le risque de la perdre pour aimer.

 

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