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Mardi, semaine 8

Mc 10,28-31

Avons-nous tout quitté?

«Nous avons tout quitté pour toi, dit Pierre.

- Vous recevrez le centuple», dit Jésus.

Drôle de commerce. Tout quitter pour Jésus, est-ce un bon placement? Non, c'est une folie. Et pourtant, personne, jamais, n'a regretté cette folie.

Mais nous sommes en pleine expérience. Inutile de se demander: si je fais ceci ou cela, qu'est-ce que je vais gagner? Fais-le, dit Jésus, et tu ne te poseras plus de questions.

S'il a l'air, aujourd'hui, d'entrer dans des marchandages, c'est qu'il est question de bonheur. Il sait que Dieu nous a faits pour être heureux, il n'aura cessé de dire: « Vous êtes heureux si...»

Il veut notre bonheur pour tout de suite: «Le centuple ici-bas.» Et pour l'éternité: « Dans le monde à venir, la vie éternelle.»

Tout de suite, cela pourra être parfois coûteux («Avec des persécutions», glisse Marc). Mais Paul balaie l'objection d'un revers de main:

« J'estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous.»

Paul rêve, pense-t-on; ouvrez donc les yeux et vous verrez que suivre Jésus, ce n'est pas toujours la joie. Si, quand on le suit vraiment. Encore une fois, il s'agit d'expérience. Pensons aux saints que nous connaissons: tous, des abonnés au centuple.

Seulement, voilà. Le mot capital dans l'évangile d'aujourd'hui c'est: « Nous avons tout quitté.» Pas seulement des biens, mais l'orgueil, les susceptibilités, les peurs. Tant que nous n'avons pas fait ce plongeon, nous n'avons pas tout quitté.

 

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