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Lundi, semaine 10

Mt 5, 1-12

« Heureux les artisans de paix! »

Être un artisan de paix est une béatitude difficile, compliquée. Elle exige une très grande maîtrise de soi pour rester un non-violent sans être un lâche. La paix à tout prix n'est qu'un slogan irréfléchi. Jésus lui-même a dit: « Je suis venu diviser, dresser les uns contre les autres» (Mt 10, 34-36). Il y a des oppositions inévitables et légitimes.

Qu'exige alors très exactement cette béatitude? Tout d'abord d'être un fort, un solide, qui ne se laisse pas aller à ses impressions, ses humeurs et ses peurs. Rien que par cela, déjà, partout où il vit il est créateur de paix.

Il faut y ajouter une certaine intelligence qui discerne les chemins de paix et les concessions possibles. Elle cultive une grande prudence pour ne jamais jeter de l'huile sur le feu.

Mais, très profondément, cela demande un grand amour de la paix. Il faut oser s'examiner sur ce point. Nous sommes peut-être de ceux qui ne détestent pas le combat personnel et les guérillas entre les autres. C'est un fait, il y a des bagarreurs-nés, toujours prêts à s'opposer et àpassionner les débats.

Ils cultiveront plus opiniâtrement cette béatitude en méditant sur ce que Jésus leur promet: « Vous serez appelés fils de Dieu.» Le passif indique toujours une action de Dieu. C'est Dieu qui dit à un artisan de paix: « Tu es mon fils». Il ne s'agit pas seulement d'un beau compliment, mais du renforcement de notre filiation. Cela vaut la peine de se lancer dans la vocation d'artisan de paix.

 

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