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Samedi, semaine 11 Mt 6, 24-34 Le mauvais souci. Pour que ce merveilleux texte sur le souci passe bien, je crois qu'il faut éviter de l'absolutiser. Dire que Jésus condamne tous les soucis, c'est faux, il condamne les mauvais soucis. Le mauvais souci regarde trop loin: «Ne vous tourmentez pas pour demain», dit Jésus. Nous le faisons si souvent. Si l'événement redouté ne se produit pas, on se dit: c'était bien la peine de me faire tant de souci! Nous pouvons déjà balayer la moitié de nos soucis en refusant les craintes hypothétiques. Le mauvais souci, c'est celui qui envahit notre vie. «Marthe, disait Jésus, tu te tracasses trop !» Il voyait que cela éloignait Marthe de la meilleure part: rester envahi par Dieu. Sans pouvoir l'écouter, Marthe aurait pu penser à Jésus. C'est là que le souci devient mauvais, quand il fait concurrence à la présence de Dieu en nous. Parfois il va même plus loin: il tue Dieu en tuant notre confiance. Qui n'a plus confiance en Dieu, on n'a plus de Dieu. Voilà pourquoi Jésus est si véhément. Mais les petits oiseaux et les lys, c'est bien joli tant qu'on n'est pas au chômage et tant que les yeux tristes des petits du Sahel ne nous disent pas: j'ai faim. Ce texte reste quand même l'un des plus importants de l'Évangile parce qu'il nous place au pied du mur de la confiance: croire que Dieu nous aime quand tout nous dit le contraire. |
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