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Lundi, semaine 12

Mt 7, 1-5

Jugez bien!

Comment ne pas juger? Nous ne faisons que ça du matin au soir. La seule façon d'obéir ici à Jésus, c'est de mettre son commandement au positif: jugez bien.

Comment? En essayant de ne pas sortir de l'amour. C'est assez difficile, mais c'est possible.

D'abord, en ne confondant jamais une personne avec ses actes. Une personne est un monde complexe. Le seul comportement évangélique envers quelqu'un, c'est de vouloir le regarder et l'aimer dans sa globalité: sa clarté et son mystère, ses apparences et sa profondeur. C'est d'ailleurs bien comme cela que nous voulons nous-même être aimé et jugé: ah! si vous me connaissiez mieux!

Rester dans cet amour global ne doit pas nous empêcher de juger des actes. Nous sommes même parfois obligé de le faire. Trop fermer les yeux, ce n'est pas aimer.

Aimer va nous permettre d'éviter la dramatisation et même de l'inverser: nous jouerons la bienveillance. Au lieu d'écraser, nous excuserons le plus possible.

L'amour nous poussera aussi vers un merveilleux jugement: croire que la personne en question peut évoluer, progresser. Rien n'est plus dévastateur que d'étiqueter quelqu'un à vie: c'est un égoïste, c'est un menteur, il est trop jouisseur, trop méchant... Non, c'est quelqu'un qui souffre en ce moment de ses défauts. Comme nous! Et quelqu'un qui voudrait bien s'en sortir! Comme nous! si, près de nous, il a envie d'être meilleur, c'est qu'il se sent bien jugé.

 

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