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Jeudi, semaine 12

Mt 7,21-29

La force d'inertie.

Pratiquez! Et vous bâtirez votre vie sur le roc. Cette conclusion du Sermon sur la montagne nous plaît. Jésus a bien raison: quand on sait ce que l'on doit faire, il faut le faire!

Et pourtant. Nous voyons bien, nous décidons fermement, et nous ne le faisons pas! Où est la faille? Elle s'appelle la force d'inertie.

Parfois, il s'agit de fatigue. Alors, pratiquer, c'est patienter, accepter très simplement un manque provisoire de force. Savoir patienter, c'est aussi bâtir sur le roc. En jouant avec les interstices: dès qu'un peu de force revient, agir. Surtout ne pas déprimer: je ne peux plus rien faire. C'est faux. Rien de grandiose, d'accord, mais on peut toujours accomplir le minimum. Je pense aux mamans: même très fatiguées, elles arrivent à accomplir l'essentiel.

Autre visage de l'inertie: remettre à plus tard. Que de choses nous aurons manquées à cause de ce «plus tard». Plus tard, c'est maintenant.

Inertie plus subtile: croire que parce qu'on a bien vu ce qu'il faut faire, tout va bouger. Non. Les choses ne bougent qu'à partir du moment où on fait le premier pas. Ce fameux premier pas, c'est le grand vainqueur de la force d'inertie.

Nous hésitons beaucoup devant un premier pas, et pourtant nous sommes si heureux quand nous nous dégageons de l'inertie, quand nous réalisons quelque chose. Agir est divin. Mon Père agit toujours, dit Jésus, et moi aussi.

 

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