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Samedi, semaine 12

Mt 8,5-17

«Dis seulement un mot!»

Cet évangile raconte un des bonheurs de Jésus. Il a dû être très surpris puis blessé par les défiances et les haines qu'il suscitait, alors qu'il venait apporter tant d'amour. Et voici que se dresse devant lui un beau caractère.

L'officier se fait beaucoup de souci pour son serviteur, signe de noblesse de coeur. Déjà, Jésus est touché: «J'y vais!» Mais retentit la parole qui le remplit de joie et d'espoir: «Dis seulement un mot!»

Il y aura donc partout, bien au-delà de ses frères juifs, si peu confiants et même hostiles, des foules païennes qui viendront à lui avec la même confiance simple et forte: «Dis seulement un mot!»

Nous oublions le miracle, nous oublions le temps, nous sommes ce païen devant Jésus. Pouvons-nous lui donner autant de joie? Nous cherchons des pensées, des prières. Nous avons entre nos mains une belle prière: «Dis seulement un mot!»

Oraison, offices, sessions, méditation de l'Évangile, désirs de sainteté, tout devrait être rempli de la même obsession: avoir enfin cette confiance.

C'est tout de même quelque chose, la venue du Fils de Dieu chez nous! Un païen l'a compris. Sa vie était pleine d'ordres et d'obéissances. Mais rencontrer quelqu'un qui pouvait commander à la vie! Des millions n'ont pu croire une chose pareille. «Chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi.»

Je traîne dans les mondes de la petite foi. Jésus, donne-moi au moins la conviction que tout est secondaire à côté de l'élan du centurion: «Dis seulement un mot! »

 

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