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Jeudi, semaine 17

Mt 13, 47-53

L'ancien et le nouveau.

On est routine ou mode. On ne changera guère, mais on peut surveiller l'excès. À la fin de ses paraboles, Jésus nous donne comme modèle un scribe qui, tout en étant voué à l'ancien, a pu accepter le nouveau.

Il était le maître qui sait les choses immuables et le voici disciple d'un jeune rabbi qui bouscule ses certitudes: «On t'a dit,... mais moi je te dis...»

Au vieux trésor de l'Ancien Testament il ose ajouter le jeune trésor des évangiles. Il n'a pas peur d'enrichir une sagesse éternelle avec des vues toutes fraîches: «Il faut renaître», dit le nouveau prophète.

Nous pouvons être ce scribe. Nous puisons de l'ancien dans la tradition, mais les changements du monde nous obligent à réviser et à ajouter.

Tout va dépendre de notre tempérament. Très conservateur, nous nous dresserons tout de suite contre la nouveauté. L'excès, ici, est d'être tellement anti-nouveauté qu'on ne veut même pas examiner ce qu'elle pourrait avoir de bon.

Mais trop gourmand de nouveauté, nous brandissons la hache dédaigneuse du: c'est dépassé! Peut-être. Le nouveau est une lumière cruelle, mais utile sur l'ancien. À condition de ne pas toujours confondre ancien et périmé, et d'oser se dire que telle nouveauté très emballante risque d'être jugée demain comme une simple mode.

La sagesse serait de tout ranger dans notre trésor sans étiqueter «Ancien» ou «Nouveau», mais: «Bon».

 

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