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Mardi, semaine 19

Mt 18, 1-14

Humilité, la mal-aimée.

Les disciples semblent hantés par l'idée du rang. «Qui est le plus grand aux yeux de Dieu ? » demandent-ils à Jésus.

Réponse? Une leçon de choses. Jésus appelle un enfant et le place au milieu de ces adultes en quête de grandeur. Il faut bien imaginer le spectacle! A lui seul, il bouscule déjà leurs idées sur la grandeur.

Alors, Jésus peut leur dire: dépêchez-vous de changer de mentalité. C'est celui qui se fera petit comme ce petit qui sera grand dans le Royaume.

Une parole très difficile à passer. Qui veut se faire petit? Qui voudrait renoncer à briller, à se pousser à la première place, à avoir toujours raison?

Il suffit d'évoquer n'importe quelle conversation pour constater que l'humilité est la grande absente. Le mot, déjà, nous agace, il évoque des attitudes débiles, un peu ambiguès.

Pourquoi, dans ce domaine, sommes-nous si rebelles à Jésus qui dit nettement: «Mettez-vous à mon école, je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos de vos âmes» (Mt 11, 29).

Le repos! Nous savons bien que l'orgueil est fatigant pour l'entourage et pour l'orgueilleux lui-même. Que la vie devient douce quand se taisent les amours-propres! Que notre coeur est tranquille quand il n'écoute pas la vanité!

Si Jésus insiste tant, c'est qu'il voit bien qu'on ne peut pas observer son grand commandement: «Aimez-vous», sans déblayer d'abord les chemins barrés par l'orgueil.

 

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