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Jeudi, semaine 26

Lc 10, 1-12

Deux par deux.

Dans Luc, c'est le deuxième envoi en mission. Il y a d'abord eu les Douze, et maintenant le nombre monte à, soixante-douze, signe de l'ampleur de la mission dès les débuts de l'Eglise.

Désormais, nous en avons la conviction: c'est tout le Peuple de Dieu qui doit être missionnaire, et toute collectivité, toute ville, tout quartier sont des pays de mission, selon le titre du livre qui lança cette idée: France, pays de mission?

La précision: «Il les envoya deux par deux » est plus qu'un détail. On retrouve dans les Actes, c'est-à-dire la première évangélisation, cette habitude d'accomplir la tâche missionnaire par paires: Paul et Barnabé, Barnabé et Marc, Paul et silas.

Pour une double raison. D'abord juridique: «Tout témoignage doit être donné par deux témoins » (Dt 19, 15). Mais ces tandems ont surtout une grande valeur de sollicitude fraternelle. La tâche missionnaire est difficile, exposée, on a besoin d'un réconfort permanent et d'une délicate vigilance critique.

Je crois que le plus grand reproche fait à Mgr Gaillot, c'était d'agir trop seul. Faire cavalier seul n'est sûrement pas évangélique. Jésus lui-même a voulu tout de suite l'appui d'un groupe.

Même quand on est très généreusement donné aux autres, décider seul développe une trop grande confiance en soi et un certain dédain pour les conseils. Travailler avec des frères est plus lent, mais plus riche et plus sûr.

 

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