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Vendredi, semaine 31

Lc 16, 1-8

Vive l'intelligence!

Jésus n'a jamais été tendre pour l'argent. Un peu plus loin, il va le personnifier en le traitant de malhonnête, de menteur. Pourquoi donc invente-t-il cette histoire de malhonnêteté?

Parce que c'est une malhonnêteté astucieuse. Dans les paraboles, il faut toujours se fixer sur l'idée principale. Ici, elle est nettement indiquée: «Le maître fit l'éloge du gérant trompeur parce qu'il s'était montré intelligent. »

Et aussi très rapide dans ses décisions et leur réalisation: Jésus admire cette intelligence et ceffe promptitude. Nous sommes choqués parce qu'il va chercher cet exemple en pleine filouterie. Nous aimons que tout soit très tranché. Mais Jésus est un grand observateur de la vie, et la vie est complexe. S'en tenir à «tout ou rien» n est justement pas très intelligent. Dans le bon il y a toujours du mauvais et dans le mauvais il y a du bon. Ce conte nous apprend à nuancer: le gérant malhonnête a du bon, il est intelligent.

Nous faisons constamment appel à la foi et à l'amour, beaucoup moins à l'intelligence. C'est méconnaître un grand don de Dieu. Thérèse d'Avila disait: «Si j 'avais à choisir entre un confesseur pieux et un confesseur savant, je choisirais le savant.»

Est-ce que vraiment la foi et le coeur ne suffisent pas? Non, la parabole est là pour nous demander d'être aussi flités que ceux que Jésus appelle «les fils de ce monde».

 

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