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Lundi, Carême III

Jn 4,5-42

«Mon pain, c'est sa volonté»

L'évangile d'aujourd'hui est long et composite. On l'appelle à juste titre l'évangile de la Samaritaine. Mais on va rarement au bout de ce texte et c'est dommage. On perd un moment précieux où Jésus livre à ses disciples les profondeurs de son être: «Ma nourriture c'est de faire la volonté de celui qui m a envoyé et d'accomplir son oeuvre.»

À méditer quand on veut vraiment vivre quelque chose avec Jésus. Il n'y a pas de Jésus seul, il y a Jésus et son Père.

C'est sa première parole publique à douze ans: «Ne saviez-vous pas que je dois être avec mon Père? » Et sa dernière sur la croix: «Père, je me remets entre tes mains. »

Il s'est toujours présenté comme l'envoyé du Père, un envoyé si fidèle que sa nourriture, ce qui le faisait vivre, c'était de coller étroitement à tout ce que le Père attendait de lui: « Je fais toujours ce qui lui plaît » (Jn 8, 28). Qui veut fréquenter le vrai Jésus doit garder cette précieuse parole qu'un seul homme a pu prononcer: «Je fais toujours ce qui lui plaît.»

Il sait ce qui plaît au Père: le dessein de notre salut, dont nous avons de la peine à imaginer l'ampleur et l'importance pour Dieu, Père, Fils et Esprit. « Ma nourriture, c'est d'accomplir cette oeuvre. »

Ce que le Père veut, voilà donc la nourriture de Jésus. Avec toute la richesse du mot nourriture: la force, la vie, la joie, le plaisir. Nous resserrons trop, parfois, l'idée de faire la volonté de Dieu sur des pensées un peu tristes d'obéissance difficile, d'acceptation résignée. Etre en pleine communion avec Dieu, être « nourri » par cette communion, est une si grande joie.

 

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