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Mercredi, Carême III Mt 5, 17-19 «Je suis venu accomplir» « Je ne suis pas venu abolir mais accomplir.» Il n'y a que Jésus pour décrire en deux mots le plus subtil des équilibres. Nous, nous avançons entre la séduction du non à la loi - il est interdit d'interdire et la sécurité du oui - si j 'obéis, je suis tranquille. Non, pas avec Jésus! Accomplir, pour lui, ce n'est pas aborder aux rivages de la tranquillité, mais se lancer vers les extrêmes de l'amour: « Jésus, ayant aimé les siens, les aima jusqu'au bout» (Jn 13, 1). Un même mouvement s'empare des « On vous a dit » pour les hisser aux extrêmes de « Moi je vous dis». Jésus n'offre pas aux obéissants la béatitude du devoir accompli, mais l'aiguillon du « davantage ». Pour lui, la seule manière de bien vivre avec la loi, c'est de l'entraîner sur les sommets de l'amour. Alors s'opère un autre équilibre, entre les petits commandements et les grands. « Ne laisse pas tomber le plus petit iota», dit Jésus. Encouragement à la minutie et au scrupule? Ce n'est pas le souffle du Christ! Il lance toujours le même appel aux exigences sans limites de l'amour: le jour où nous aimons grandement, plus rien n'est petit. Voie royale ouverte par Thérèse, la sainte de cette petitesse qui permet à tous de mener une vie accomplie.

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