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Lundi de Pâques

Mt 28, 8-15

Quand découvrons-nous le Jésus de Pâques?

La semaine après Pâques est la partie la plus heureuse et la plus étrange des évangiles: le récit des apparitions du Christ.

Pourquoi ces récits sont-ils si déconcertants? Parce qu'il fallait nous mettre en contact avec l'indescriptible. Il ne s'agit donc pas d'un reportage! Une caméra n'aurait rien enregistré. Le réalisme des prédicateurs et des peintres peut nous égarer. Il faut se redire constamment que nous sommes devant une catéchèse qui veut décrire des rencontres de foi.

On emploie d'ailleurs de plus en plus le mot «réel » au lieu d'« historique ». Historique caractérise ce qui est connaissable par la science; réel, ce qui tut d'abord connaissable par la foi et qui a eu ensuite un impact historique: la stupéfiante transformation des apôtres et la naissance du christianisme. Ce réel-là est bien du réel. Ceux qui nient la résurrection de Jésus sont très embarrassés pour expliquer ce qui s'est passé après.

Malgré leurs différences, qui vont jusqu'à la contradiction, les récits d'apparitions sont construits selon un même schéma: les apôtres commencent par douter, puis ils reconnaissent le ressuscité et celui-ci les envoie en mission.

Le double objectif des apparitions, c'est d'habituer les apôtres à une nouvelle présence du Christ pour les envoyer évangéliser le monde entier.

Il ne s'agit donc pas simplement d'un supermiracle: en réalité, avec cette Résurrection naît un monde nouveau. Les apôtres vont découvrir que Jésus est à la fois le même et tout autre, il les habite désormais plus fortement qu'avant sa mort, et il leur communique une force extraordinaire: celle de l'Esprit.

Quand rencontrons-nous à notre tour le Christ de Pâques? Quand nous découvrons que la nouvelle présence du Christ nous donne davantage de force pour affronter la vie dans un plus grand souci des autres. Sinon Pâques n'est que du folklore.

 

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