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Mercredi de Pâques

Lc 24, 13-35

Le coeur brûlant. 

Nous connaissons presque trop bien ce récit de la plus célèbre apparition du Christ ressuscité. L'important, c'est que ce texte nous brûle: «Notre coeur n'était-il pas brûlant tandis qu'il nous parlait sur la route? »

Jésus nous parle constamment. Par les évangiles, bien sûr. Mais aussi au moment même où nous essayons d'être fraternel, surtout quand c'est difficile. Si Jésus est là, notre coeur sera brûlant. Comme pendant une oraison silencieuse, quand nous sommes devenus un bloc d'attention.

Attention est le mot essentiel. Sans attention, nous perdons une inspiration de Jésus qui nous aurait poussé à bien faire ce qu'il attendait de nous à tel ou tel moment.

C'est cela, le coeur brûlant. On penserait plutôt à une sorte de brûlure de bonheur, le sentiment très chaud de sa Présence. Ce sont des grâces parfois données, mais elles sont secondaires par rapport à la grâce des grâces: avoir, un instant, un coeur de Christ. Etre Jésus en train de parler, d'agir et d'aimer. Lui donner, comme disait Élisabeth de la Trinité, «une humanité de surcroît». Ou saint Paul: «C'est le Christ qui vit en moi. »

Quand nous voulons sortir de l'orgueil, de la nonchalance, d'une envie d'être méchant, ne pensons plus à nous mais à lui : je veux être comme toi.

Le grand miracle de la Résurrection, c'est le changement des coeurs: les lâches deviennent intrépides, les durs deviennent aimants. C'est le miracle du coeur brûlant quand on chemine étroitement avec le Christ.

 

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