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Jeudi de Pâques

Lc 24, 35-48

« Vous serez mes témoins »

On aimerait échapper à cette fin des évangiles presque obsessionnelle: «Vous serez mes témoins. »

On est dans la joie de Pâques, la vie est belle, Jésus a terminé un rude parcours qu'on a envie d'oublier. Non, dit Jésus, vous devez être témoins de ce qui s'est passé: mes souffrances, ma résurrection, la conversion du monde.

Pâques n'est pas le retour à une vie où il suffirait de multiplier les alléluias. Le vrai refrain de Pâques c'est: «Vous serez mes témoins. »Pourquoi restons-nous généralement allergiques à cette mission? On a longtemps pensé que cela concernait seulement les spécialistes de l'apostolat, particulièrement les missionnaires.

On admet maintenant que la mission est partout, dans notre immeuble comme en Papouasie. Mais se dressent alors deux obstacles: la pudeur et l'incompétence.

Pudeur. Révéler ma foi? Pénétrer dans la foi des autres? Peut-être pouvons-nous sauter un peu mieux sur les occasions de porter témoignage, par exemple à propos d'une émission télévisée ou d'un article de journal.

Survient alors la question de la compétence. Parler actuellement de la religion devient difficile. Livres sur Jésus, position du pape au sujet de l'ordination des femmes ou des théologies de la libération, indifférence des jeunes...

On n'est pas témoin quand on lance seulement des affirmations passionnées mais peu solides. Etre témoin exigera de plus en plus un bon recyclage permanent.

 

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