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Lundi, Pâques IV

Jn 10, 1-10

Où est la vie puissante?

Je suis venu, dit Jésus, faire de vous de puissants vivants. Saint Irénée a repris cette idée dans une affirmation célèbre: «La gloire de Dieu c'est un homme bien vivant.»

Ça nous enchante, ça nous paraît même évident. Et pourtant un pénible malentendu ne cesse de s'aggraver. «L'Église mutile la vie, l'Évangile se dresse souvent contre la vie», entend-on dire.

Depuis Vatican II, on prêche moins une morale du péché et de la peur. Mais les soupçons restent: oui ou non, la morale empêche-t-elle de vivre à fond?

Dans une interview, j 'ai posé la question au P. Thévenot, moraliste réputé. Il m'a répondu très fermement que la morale issue de l'Évangile, et donc la volonté de Jésus, est toujours un chemin de vie: «Je suis venu pour vous faire vivre.»

Malheureusement, a-t-il ajouté, cette morale est mal connue et trop souvent mal présentée par ceux qui ont mission de le faire - des parents, des prédicateurs maladroits, des conseillers spirituels qui ne s'acharnent pas assez à chercher la vraie vie.

C'est certain, la morale impose parfois des choix mutilants, au moins dans le court terme, mais la vie peut ensuite s'épanouir autrement, et de toute façon elle s'épanouira en vie éternelle.

En attendant, dans les discussions et dans les conseils où on attend la voix chrétienne, gardons bien le réflexe fondamental: où est vraiment la vie puissante?

 

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