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Mercredi, Pâques V

Jn 15, 1-8

Notre vitalité de sarment.

La vigne est l'image biblique de notre vie collective, telle que Dieu l'a voulue. Il nous aime en peuple et nous connaissons bien les trois formulations de notre unité en Christ: l'Église, le Peuple de Dieu, le Corps eucharistique.

Aujourd'hui, Jésus nous offre une autre image. Nous sommes les sarments d'un unique tronc, le Christ. C'est dire la forte unité entre Jésus et nous, et entre nous.

Six fois, Jésus va marquer cette unité par l'expression «en moi ». Notre vie de sarment dépend entièrement de notre union au cep. Jésus dit cela très rudement: coupés de moi, vous ne pouvez rien faire, on ne peut que vous jeter dehors, où vous vous dessécherez et vous ne serez plus bons qu'à être brûlés.

Au contraire, le sarment uni au cep donne du fruit, surtout si le vigneron l'émonde. Ici apparaît le Père en vigneron attentif aux nécessaires sacrifices qu'exige une véritable vitalité.

Ce symbole de la vigne s'oppose à une conception de plus en plus individualiste de la vie chrétienne. Une vie puissante ne se déploie que selon la trilogie johannique: le Père, Jésus et les sarments, nos frères.

L'individualisme conduit souvent à des solitudes ou à des vies qui se développent mal. La conscience de faire partie d'un ensemble est une grâce et une promesse de santé chrétienne.

Même si cela comporte des exigences qui nous gênent, cherchons notre épanouissement au coeur de la vigne où Jésus nous communique la sève filiale et la sève fraternelle.

 

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