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Jeudi, Pâques V

Jn 15,9-11

Un seul amour.

C'est dommage de couper le merveilleux texte 15, 9 à 17. Je l'appelle mon texte d'or. Il monte vers un mot sommet: la joie. «Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, une joie comblante. »

Cette joie naît de l'amour qui se vit dans la Trinité, qui nous unit au Christ et qui nous unit entre nous. C'est la célèbre cascade johannique:

«Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés; demeurez dans cet amour en vous aimant les uns les autres. » Quand il contemple ce jaillissement, saint Augustin s'exclame: «Il n'y a qu'un seul amour. »

Du Père, cet amour descend dans le Christ, et par le Christ qui nous aime, l'amour divin devient l'amour fraternel qui nous unit les uns aux autres tout en nous tenant unis au Christ et à son Père.

Cela peut paraître un peu théorique, mais les conséquences de cette unité de l'amour sont très concrètes. Nous dépassons les dilemmes du genre: faut-il aimer Dieu ou nos frères? C'est le même amour! Quand nous aimons un frère nous sommes plongés dans l'amour pour Dieu. Quand nous sommes en véritable rendez-vous d'amour avec Dieu, nous rejoignons forcément nos frères. Ce sont là des réalités objectives qui ne dépendent pas de nos sentiments.

Cette unification de notre vie dans un seul amour nous apporte une joie comblante. Il faudrait révéler très tôt aux jeunes les liens si forts entre aimer Dieu, être fraternel et être heureux. Savoir que tout effort pour aimer nous fait entrer dans la joie de Dieu est un stimulant incroyable.

 

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