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Jeudi, Pâques VI

Jn 16, 16-20

« Vous me verrez»

Pendant trois ans, les apôtres ont vu Jésus sans vraiment le voir, car ils n'ont pas compris qui il était.

Son départ imminent les rend tristes et Jésus veut leur faire comprendre qu'ils vont retrouver une présence bien plus forte: « Vous ne me verrez plus, et vous me verrez ! »

C'est le grand mystère de la vie chrétienne. On souffre de ne pas voir Jésus tant qu'on n'est pas arrivé au véritable « voir » donné par l'Esprit: comprendre que Jésus est en nous.

On souffre de sentir le poids de la vie et la lourdeur du monde, alors que Pâques semblait nous offrir une existence heureuse. On attendait trop d'un changement extérieur, mais le changement ne peut venir que du changement de notre regard intérieur: « Vous me verrez.» Voir Jésus en nous et dans le monde, c'est le véritable don de Pâques.

Don qui est lié à la Pentecôte, puisque cette venue de l'Esprit permet à tout croyant de faire l'expérience de la présence en lui de Jésus. « Vous serez tristes mais votre tristesse se changera en joie.»

Les tristesses et les joies du croyant dépendent de son expérience de la présence de Jésus. Le cardinal Decourtray disait: « Plus je suis habité par la joie dc vivre déjà maintenant dans l'intimité du Christ, plus il me paraît loin des mots et des expériences à travers lesquels je le rencontre. » C'est comme une double brûlure joyeuse et douloureuse, de présence et d'absence. Une absence ardente.

 

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