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* LE PAUVRE C'EST MOI. (Antonio FRAGOSO, évêque)

« Si les chrétiens veulent être de vrais chrétiens, le signe auquel on les reconnaîtra ne sera pas la liturgie, ni la messe, ni les sacrements. A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : Si comme je vous ai aimés, vous vous aimez les uns les autres, et cela jusqu'au sacrifice. Voilà le signe. Or l'amour fraternel a un nom moderne il s'appelle développement. » (Paul VI, au Cardinal Duval, 1967.)

Si notre foi nous fait voir le Christ dans le pauvre, nous sommes entraînés dans la lutte pour une justice qui naîtra du développement.

Tout le monde n'a pas la foi. Pour cette raison, tout le monde ne peut pas lire les signes qui entraînent la foi, mais tous peuvent déchiffrer les signes qui parlent à l'espérance humaine la plus profonde, à l'espoir de libération. Si nous, chrétiens, nous sommes audacieusement unis sur le front de la justice, en première ligne, sans craindre rien ni personne, alors nous serons un signe que tous, et Surtout les pauvres, les faibles, les opprimés, pourront lire. Ils découvriront alors la figure du Christ, la face miséricordieuse de Dieu; ils découvriront la Bonne Nouvelle de la libération totale. Où naît ce Signe visible? dans la lutte pour la justice. Pour cette raison, le chrétien doit être, surtout s'il est fidèle à l'Évangile, un homme d'espérance. L'homme d'espérance est un homme qui ne recule pas. Ayons peur, cela oui, de trahir l'Évangile, de trahir la justice sociale, de trahir la confiance de nos frères. Mais n'ayons pas peur d'être appelés « subversifs », si notre conscience nous affirme que nous voulons seulement renverser le désordre moral dont nous sommes les témoins. Le chrétien qui ne lutte pas contre l'injustice est un chrétien médiocre, il est une caricature de l'image du Dieu Créateur, de la bonté du Père et de la miséricorde du Seigneur.

Faisons donc tout pour que ce soit la dignité et la fraternité des enfants de Dieu qui grandissent.

 

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