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DANS LE VERBE FAIT CHAIR (Yves RAGUI)

« Qui me voit, voit le Père. »  

Un homme parut qui était Dieu lui-même. C'est l'événement le plus fantastique de l'histoire humaine. Pour le chrétien, il existe une certitude de foi. Dans le Christ, il peut atteindre Dieu. Jésus dit Qui me voit, voit le Père. Cela est ainsi parce que le Fils est dans le Père et que le Fils et le Père sont un. Le problème est de voir le Christ en profondeur. Beaucoup ne l'ont vu qu'en surface et l'ont pris pour un homme comme les autres, tout au plus pour un prophète. Les apôtres, eux, ont fini par le voir dans sa réalité profonde, et ainsi ils ont vu Dieu en Lui; ils l'ont vu Dieu.

Il est un chemin mystérieux, qui, de toute âme, mène à Dieu. Depuis toujours des âmes désireuses d'absolu s'y sont engagées.

Les grandes religions ont offert mille moyens d'entrer en contact avec Dieu. Ici, l'imagination humaine a tout essayé en remontant les grands courants des forces de la nature. Les splendeurs de l'univers, la vitalité des êtres, l'instinct créateur, l'amour, la pensée, tout a servi de symboles et de véhicule pour atteindre Dieu.

Mais personne parmi ces maîtres ne pouvait témoigner de Dieu lui-même. Seul le Christ venu qui s'est dit Dieu et homme, et a justifié la foi qu'il demandait en lui. Il témoigne de Dieu et donne le moyen de le joindre.

Les hommes se sauvent dans leur religion, par elle aussi, mais en fait, sur un plan plus profond, dans et par le Christ. Et la conséquence extrême est que, très certainement aussi, beaucoup seront sauvés par le Christ, malgré leur religion.

Le contemplatif chrétien possède, dans le Christ, celui qui est la forme finale et définitive de l'homme. Transformé en Jésus Christ, il se découvre, en Dieu, divinisé par la grâce. Dans le Christ, il parcourt tout ce qui existe, va de l'homme à Dieu et de Dieu à l'homme. Vivant vie d'homme, il la vit en Dieu, comme le Christ.

 

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