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Le jeûne...au II siècle...

« Il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple."  

Voilà donc comment tu observeras le jeûne que tu veux pratiquer. Tout d'abord, garde-toi de toute parole mauvaise et de tout désir mauvais et purifie ton coeur de toutes les vanités de ce siècle. Si tu observes cela, ton jeûne sera parfait. Et voici comment tu feras. Après avoir accompli ce qui est écrit auparavant, le jour où tu jeûneras, tu ne prendras rien, sauf du pain et de l'eau et tu calculeras le prix des aliments que tu aurais pu manger ce jour-là et tu le mettras de côté pour le donner à une veuve, à un orphelin, ou à un indigent et ainsi tu te feras humble pour que grâce à cette humilité, celui qui a reçu (l'aumône) rassasie son âme et prie le Seigneur pour toi. Si donc tu accomplis le jeûne comme je te le prescris, ton sacrifice sera bien reçu de Dieu et ton jeûne sera inscrit et l'oeuvre ainsi accomplie sera belle, joyeuse, bien accueillie par le Seigneur. Voilà ce que tu observeras avec tes enfants et toute ta maison. Et par là tu seras heureux et tous ceux qui, après avoir entendu ces préceptes, les observeront, seront heureux et tout ce qu'ils demanderont au Seigneur, ils l'obtiendront.

...au V siècle...

Il y a trois conditions, frères, trois, pour que la foi demeure ferme, la piété solide, la vertu durable prière, jeûne, miséricorde. Ce que la prière demande avec instance, le jeûne l'obtient, la miséricorde le reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, trois réalités qui n'en font qu'une et se donnent mutuellement la vie.

Le jeûne est en effet l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Personne ne peut les dissocier, elles ignorent la séparation. Qui en possède une seulement et n'a pas les autres en même temps, n'a rien.

Que celui qui prie, donc, jeûne; que celui qui jeûne pratique la miséricorde; qu'il écoute celui qui demande, celui qui désire être écouté lorsqu'il demande; il s'ouvre l'oreille de Dieu, celui qui ferme pas son oreille à qui le supplie.

Que celui qui jeûne comprenne le jeûne : qu'il se laisse toucher par l'affamé, celui qui veut que Dieu soit sensible à sa faim; qu'il fasse miséricorde celui qui espère miséricorde.

...au XX siècle...

La faim dans le monde, problème toujours actuel...

Ce problème n'est pas illusoire, ou accessoire, s'il se pose à plus des deux tiers de l'humanité c'est qu'il est urgent.

Pour eux, le problème, ce n'est pas de maigrir, contrôler ou modérer son poids, ou d'équilibrer etiquement ses menus pour bien vivre, et longement.Ce n'est pas de faire ses courses et de calculer emplettes, afin de tirer le meilleur parti de son budget, c'est tout simplement et plus pesamment, trouver à manger pour soi, pour les siens.

Ce problème-là, il a un nom commun, un nom quotidien comme le pain : la Faim.

La faim, signe sensible et conséquence du sous développement, constitue le grand scandale du monde contemporain éperdument lancé sur la voie du progrès et jusque dans la conquête du cosmos.

Pays du dénuement et pays de l'abondance cohabitent et voisinent sur la même terre. Les devoirs des uns sont à la mesure des besoins des autres, non pas des devoirs de commisération - mais des devoirs de justice.

L'une des formes et l'un des moyens de ce devoir, c'est partager.

Le partage, c'est mettre en commun; dans son inspiration, comme dans son exercice, c'est un acte délibéré de charité.

PRIÈRE

Père très bon, comme le grain qui meurt en terre et porte du fruit, ton Fils fut broyé par la mort afin que germe la vie. Alors que nous célébrons le Pain de la vie en la personne de ton Fils Jésus Christ décuple notre capacité d'aimer; alors nous aurons peut-être davantage d'imagination pour partager avec les plus démunis et faire mourir en nous-mêmes ce qui nous empêche de vivre avec toi, en communion avec tous les hommes dans l'unité du Fils et de l'Esprit.

 

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