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« S'il m'appelle, je lui réponds, je reste près de lui dans son épreuve.»

Tu es le maître. (Un chrétien huron du XVIIe siècle sur le point d'être martyrisé)

Seigneur Dieu, enfin donc, je te connais, à la bonne heure maintenant je te connais.

C'est toi qui as fait cette terre que voilà, et ce ciel que voilà. Tu nous as faits, nous autres, qui sommes appelés hommes. Tout ainsi que nous autres sommes maîtres du canot que nous avons fait canot, et de la cabane que nous avons faite cabane, de même, tu es maître toi qui nous as créés. C'est peu toutefois que nous soyons maîtres de tout ce que nous avons. Peu de temps seulement, nous sommes maîtres du canot que nous avons fait canot, et de la cabane que nous avons faite cabane; peu de temps seulement en sommes-nous les maîtres. Quant à toi, pour toujours tu seras le maître de nous qui sommes appelés hommes.Et pendant qu'on est encore en vie,pourrait-on douter que tu n'en sois le maître ?

Et pour lors, principalement, tu es le maître quand nous avons à mourir. Toi seul, tout à fait, tu es le maître parfaitement; il n'y en a aucun autre que toi.Tu es principalement celui que nous devrions craindre.Tu es principalement celui que nous devrions aimer.Parce que c'est toi qui es très puissant, et véritablement c'est toi aussi que nous aimons extrêmement. C'est pourquoi maintenant, d'une façon particulière, je rends grâce de ce que tu as voulu que je te connaisse. Extrêmement tu nous aimes enfin, maintenant, je me consacre à toi, moi que voici enfin, maintenant je te fais mon maître; tu es principalement le maître de moi que voici. Ordonne seulement de moi que voici. N'importe que je souffre; je penserai seulement il y avisera, le maître absolu de moi que voici. Voilà donc que grandement je remercie! Voilà que je te connais pour ce qui regarde tes desseins. Je ne veux pas songer Si en notre famille il arrivera quelque chose. Je penserai seulement il y avisera, Dieu qui nous aime. Je ne veux pas maintenant examiner ce qu'il en est véritablement du paradis. Je présumerais par trop de moi, si je pensais que je recherche ce qu'il en est. Aussi bien, je ne suis rien, cela seul me devrait suffire, de savoir ce qu'il en est de tes commandements. Enfin voilà que maintenant je crois, et tout de bon. Il n'y a rien du tout dont je doute aucunement. Car tu n'es point menteur, tu dis toujours la vérité, quoi que tu dises. Cela me suffit que tu aies dit : je ne vous refuserai rien dans le ciel.

 

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