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UNITÉ DE L'EGLISE catholique. (Saint CYPRIEN)

 « Quant à sa tunique, comme elle était sans couture, ils dirent: Ne la déchirons pas. »

Il y a une seule Eglise qui, par sa fécondité toujours croissante, embrasse une multitude toujours plus ample. Le soleil envoie beaucoup de rayons, mais sa source lumineuse est unique; l'arbre se divise en beaucoup de branches, mais il n'a qu'un tronc vigoureusement appuyé sur des racines tenaces; d'une source découlent bien des ruisseaux; cette multiplicité ne s'épanche, semble-t-il, que grâce à la surabondance de ses eaux, et pourtant tout se ramène à une origine unique. Séparez un rayon solaire de la masse du soleil, l'unité de la lumière ne comporte pas un tel rayonnement. Arrachez une branche à un arbre et le rameau brisé ne pourra plus germer. Coupez in ruisseau de sa source, l'élément tronqué tarit. Il en va de même de l'Eglise du Seigneur elle diffuse dans l'univers entier les rayons de sa lumière, mais une est la lumière qui se répand ainsi partout, l'unité du corps ne se morcelle pas. Elle étend sur toute la terre ses rameaux d'une puissante vitalité, elle épanche au loin ses eaux surabondantes. Il n'y a cependant qu'une seule source, qu'une seule origine, qu'une seule mère. Le sacrement de l'unité, ce lien d'une concorde indissolublement cohérente, nous est représenté dans l'Évangile par cette tunique de notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle n 'est point divisée déchirée, mais qui, tirée au sort pour savoir revêtirait le Christ, arrive intacte à celui qui devient le maître, sans qu'elle ait été abîmée découpée. Le peuple du Christ, lui non plus, peut être divisé. Et sa tunique, une, d'une le pièce, d'un seul tissu, figure la concorde si cohérente de notre peuple, à nous autres qui avons revêtu le Christ. Indivisible est l'unité; un corps ne peut perdre sa cohésion ni être mis en pièces, ses entrailles déchirées et dispersées en morceaux. Tout ce qui s'éloigne du centre de la vie ne saurait vivre et respirer à part, il perd la substance de son salut.

 

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