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CROIS ET AIME (Saint AUGUSTIN)

 « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Marchons par la foi tant que nous voyageons loin du Seigneur jusqu'à ce que nous parvenions à la vision où nous le verrons face à face. En marchant par la foi, faisons le bien. Et le faisant, que notre amour pour Dieu soit pur, et notre amour pour le prochain généreux. Nous n'avons rien à offrir à Dieu; mais puisque nous avons de quoi donner au prochain, en donnant àcelui qui est pauvre, nous mériterons un jour celui qui est le grand riche. Que chacun donne de ce qu'il possède; ce qu'il a en plus, qu'il le distribue à l'indigent. En voici un qui a de la fortune qu'il nourrisse le pauvre, qu'il l'habille, qu'il bâtisse une église, qu'il fasse avec son argent tout le bien qu'il peut. Un autre est un homme de bon conseil qu'il dirige son prochain, qu'il chasse les ténèbres du doute par la lumière de sa foi. Un autre est riche en doctrine : qu'il puise dans le cellier du Seigneur, qu'il nourrisse les âmes de ses compagnons, qu'il fortifie les fidèles, ramène les égarés, recherche ceux qui se perdent, qu'il fasse autant de bien qu'il peut. Les pauvres, eux aussi, ont de quoi s'aider les uns les autres celui-ci peut prêter ses jambes au boiteux; celui-là ses yeux à un aveugle pour le conduire; un autre peut visiter les malades; un autre ensevelir les morts. Tous peuvent servir leurs frères et il serait vraiment malaisé de trouver quelqu'un qui n'aurait rien à donner à un autre. Tant est vraie, enfin, cette grande recommandation de l'Apôtre : Portez les fardeaux les uns des autres, et ainsi vous accomplirez la loi du Christ.

 

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