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UN PASTEUR. (saint JFAN-MARIE VIANNEY)

 « Donnez et on vous donnera. »

Il n'y a qu'à aller jusqu'au bout de soi-même. Vous avez prié, vous avez pleuré, vous avez gémi, vous avez soupiré. Mais avez-vous jeûné, avez-vous veillé, avez-vous couché sur la dure, vous êtes-vous donné la discipline? Tant que vous n'en serez pas venu là, ne croyez pas avoir tout fait. Le bon Dieu m'accorde bien à peu près ce que je lui demande sauf quand je prie pour moi. Il y a deux cris dans l'homme le cri de l'ange et le cri de la bête. Le cri de l'ange, c'est la prière; le cri de la bête, c'est le péché. Ceux qui ne prient pas se courbent sur la terre, comme une taupe qui cherche à faire un trou pour s'y cacher. Ils sont des terrestres, des abrutis, et ne pensent qu'aux choses du temps. Comme cet avare qu'on administra un jour : lorsqu'on lui présenta à baiser un crucifix d'argent : «Voilà une croix, dit-il, qui pèse bien dix onces. » Dieu tient l'homme intérieur comme une mère tient la tête dc son enfant dans ses mains pour le couvrir de baisers et de caresses. On aime une chose à proportion du prix qu'elle nous a coûté; jugez par là l'amour que notre Seigneur a pour notre âme qui lui a coûté tout son sang! Aussi est-il affamé de communications et de rapports avec elle.

 

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