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Pour une ÉGLISE libre. (Saint ANSELME)

« Même en Israël, je n'ai pas trouvé une telle foi. »

» A son très cher Seigneur, Baudouin, par la grâce de Dieu roi de Jérusalem Anselme, serviteur de l'Église de Cantorbéry, souhaite d'être élevé de la royauté de la terre à celle du ciel. »  

Ne croyez pas, comme le pensent beaucoup de mauvais rois, que l'Eglise de Dieu vous a été donnée en servitude, comme a un suzerain; mais bien plutôt, qu'elle vous a été confiée, comme à son soutien et à son défenseur. Dieu n' aime rien tant, ici-bas, que la liberté de son Église. Et ceux qui cherchent à la dominer, plus qu'à veiller sur elle, prouvent, sans contredit possible, qu'ils s'opposent à Dieu. Oui, Dieu veut que son Épouse soit libre, et non pas esclave. Ceux qui la traitent avec égard, comme des fils leur mère, ceux-là se montrent vraiment ses enfants et les enfants de Dieu. Mais ceux qui dominent sur elle, comme sur une servante, se conduisent non pas en fils, mais en étrangers; c'est à bon droit qu'ils sont privés de l'héritage et de la dot qui lui sont promis. Telle vous l'aurez établie durant votre règne, en son renouveau, telle vous la transmettrez et la conserverez, pour longtemps, à la génération future. Ce dont je désire vous persuader, je prie le Dieu tout-puissant de vous en persuader luimême, et de vous conduire dans la voie de ses commandements, pour vous acheminer vers la gloire du royaume céleste. Amen.

 

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