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nouvelle évangélisation-retour

La mission en Afrique aujourd'hui defis et prospectives dans les pays d' expression francaise.

 

 

 

Introduction

 

1. Il m'a été demandé de donner un témoignage de mon expérience de la vie et l' activité missionnaire en République Démocratique du Congo, mon pays et d'en tirer des défis et des prospectives pour l'Afrique d'expression française.

Je remercie les organisateurs de ce Congres International, et en particulier Son Eminence le Cardinal SEPE, Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, d'avoir bien voulu faire appel a ma modeste contribution dans cette haute Rencontre organisée a l' occasion du 40e anniversaire du Décret Conciliaire« Ad Gentes ».

La premiere partie de mon exposé considere l' expérience de la mission au Congo telle qu'elle fut inaugurée par les Instituts missionnaires et telle que je l'ai vécue dans un de ces Instituts en tant que membre de l' «Institut missionnaire du Coeur Immaculé de Marie, CICM. », ou je viens de célébrer le jubilé d'or.

 

2. La deuxieme partie livre mon expérience de la mission en tant qu'éveque diocésain pendant 25 ans en charge d'un diocese en situation vraiment missionnaire.

La troisieme partie considere la mission telle qu'elle que je l'ai vécue durant 35 ans d'épiscopat dans la Conférence épiscopale nationale de la République Démocratique du Congo (CENCO), a la tete des commisstons épiscopales de doctrine et de l' évangélisation et comme Vice- Président de la Conférence. Je suivrai l'activité missionnaire tout au long de l'histoire de l'évangélisation.

Dans la quatrieme partie je résumerai les défis rencontrés en proposant des prospectives pour l'avenir de l'activité missionnaire en Afrique française.

 

le PARTIE : EXPERIENCE DE LA MISSION DANS L'INSTITUT MISSIONNAIRE CICM .

 

Ouverture du charisme missionnaire aux congolais

 

2. Avec cinq autres compagnons,je viens de célébrer le Jubilé d'or de la profession religieuse en tant que premiers missionnaires congolais, membres de l'Institut missionnaire du Coeur Immaculé de Marie (CICM), l'un des instituts missionnaires fondateurs de l'Eglise du Congo depuis 1888.

Ayant fait la profession religieuse le 8 décembre 1955, a Luluabourg, au Congo, dix ans avant le document conciliaire « Ad Gentes », ordonné pretre le 2 mars 1958,je nourrissais l'espoir d'aller en mission ad extra en Haiti ; mais les supérieurs me destinaient a la spécialisation comme futur formateur.

C'est en 1953 que le Cardinal Préfet de la Congrégation de Propaganda Fide, par son rescrit du 25 novembre 1953, accordait au Supérieur Général l'autorisation d'ouvrir l'institut et son charisme missionnaire ad extra a l'Eglise du Congo qu' elle évangélisait depuis 1888.

L'évangélisation du Congo avait commencé en 1880, les différents instituts missionnaires reçurent chacun une région du pays pour l' évangélisation. Suivant les directives de la Congrégation de Propaganda Fide, ils évangélisaient principalement par la parole, l' éducation des enfants et les reuvres de charité. Les priorités pastorales furent d'abord la formation des catéchistes et ensuite celle du clergé local.

Les Petits Séminaires furent fondés dans les différents Vicariats, tandis que les Grands Séminaires étaient régionaux. Ainsi la Congrégation CICM fonde le Grand Séminaire RégionaI de Kabwe destiné a accueillir les candidats issus des différents Petits Séminaires (1). Le premier pretre autochtone du Kasayi, au centre du Congo, Mr l' Abbé Charles MBUYA est ordonné le 2 juillet 1934 ; tandis qu'a l'Est du Congo, le premier pretre congolais, Mr l'abbé KAOZE était ordonné déja en 1919.

L'instauration de la vie religieuse aura lieu bien tard pour répondre aux besoins multiples de l'évangélisation. C'est ainsi par exemple qu'en 1928, l'institut religieux de Saint Joseph est fondé a Mikalayi par S.E.Mgr Auguste De Clercq, pour accueillir les candidats Freres.

 

4. En 1954 la Congrégation CICM ouvre le charisme de la mission ad gentes aux congolais en fondant son noviciat a Luluabourg. Elle l' avait fait déja aux Philippines en 1953, elle le fera aux Etats - Dnis en 1958, en Haiti en 1981, au Brésil et en Indonésie en 1982, en République dominicaine en 1987, et enfm a Taiwan en 1988.

 

IIe P ARTIE : EXPERIENCE DE LA MISSION D' UN EVEQUE MISSIONNAIRE

 

Un diocese en état de mission

 

5. Apres ma premiere étape de formateur des futurs pretres au Seminaire Régional de Kabwe et de Malole, la deuxieme est celle de ma charge épiscopale du jeune diocese de LUIZA, situé en milieu rural, aux frontieres sud du Congo, rassemblant une multitude de tribus.

La mission consistait avant tout a rassembler les diverses tribus en une Eglise Famille de Dieu, comme une « ecclesia ex omni tribu, lingua et populo ». Confronté au manque total du personnel autochtone, je m' attachais principalement a la formation des laics engagés pour le service des communautés chrétiennes, et a susciter des vocations sacerdotales et religieuses. N'ayant que deux pretres locaux, il fallait sensibiliser les communautés chrétiennes ainsi que les vingt missionnaires au probleme des vocations sacerdotales.

Ainsi furent fondées a tour de role deux maisons du Petit Séminaire diocésain, dans la parti e orientale et occidentale pour ce diocese qui chevauchait sur deux provinces civiles, séparées par de grandes rivieres et exigeant une double administration.

Ensuite fut fondée la premiere Propédeutique du pays en vue de l' encadrement spirituel des candidats séminaristes bien sélectionnés, issus de divers instituts d'enseignement secondaire, avant et pour leur entrée au Grand Séminaire. Institution qui ne tarda pas a etre généralisée pour toute l'Eglise du Congo.

Initiatives missionnaires .

 

a). Fondation d'instituts religieux missionnaires locaux

 

6. En 1980, la congrégation missionnaire des « Freres Serviteurs du Fils de Dieu » (CFD) vit le jour, et dix ans apres, celle des « Soeurs Servantes du Fils de Dieu» (SFD).

 

Les membres sont destinés de préférence au service multiforme des communautés et les milieux défavorisés et périphériques, au Congo, partout en Afrique et ailleurs dans le monde, ou l' on fait appel. Portés par le charisme de la mission, ils sont animés d'une spiritualité centrée sur le Christ, Fils de Dieu, et d'une mystique de la creche et de l'atelier, vécues dans la dynamique pascale(2). A présent les Freres, au nombre de 75 et les Soeurs au nombre de 42 ont leur présence missionnaire dans quelques dioceses du Kasayi, du Congo, ont été au Burundi avant la guerre, en Italie et en Sicile ou, a l' appel de certains dioceses, ils exercent les soins des maisons de vieillards.

L'esprit missionnaire qui est l' alpha et l' oméga de leur action les conduit de préférence vers la périphérie, la ou les communautés ont le plus besoin de l'Evangile, surtout de l'Evangile de la fraternité, de l'unité, et du développement intégral de l 'homme.

b). Les premiers pretres diocésains étudiants de la Missiologie

 

7. Le diocese de Luiza a été le premier au Congo a envoyer des pretres diocésains pour se spécialiser en Sciences de la Mission a l'Université Urbanienne de Rome. Aujourd'hui des chaires de Missiologie existent dans le Grand Séminaire Interdiocésain de Malole- Kananga, aux Facultés Catholiques de Kinshasa ainsi qu'a l'Institut Africain des Sciences de la Mission (I.A.S.MI) dirigés par les Oblats de Marie Immaculée a Kinshasa.

 

c). Une expérience du« Séminaire Missionnaire Jean-Paul II»

 

8. La création, en 1988, du« Séminaire Missionnaire Jean-Paul II» (3) pour la formation des jeunes clercs et religieux; comme futurs missionnaires a la disposition des Eglises locales africaines et de l'Institut des Serviteurs du Fils de Dieu, fut une initiative soutenue par un consortium de trois éveques. Alors qu' on commençait la construction des batiments propres sur le terrain acquis 'ad hoc', l'expérience dut s'arreter a la fm du cycle de Philosophie, pour diverses raisons, dont les principales furent l' incompréhension devant la nouveauté de l'initiative, l' immaturité du sens missionnaire des jeunes Eglises, et le manque de soutien financier.

En effet malgré la déclaration percutante du Souverain Pontife le Pape Paul VI a Kampala en 1969, disant: «Africains, vous etes désormais vos propres missionnaires », et les directives du document conciliaire« Ad Gentes» en 1964, la conscience, ainsi que la conviction du caractere missionnaire de l'Eglise particuliere n'est pas encore profonde dans nos jeunes Eglises.

Un événement comme le« Congres international de Missiologie« Tertio Millenio » de juillet 2004 était alors inimaginable (4). Seul Son Eminence le Cardinal MALULA, avec ses intuitions prophétiques qu' on lui reconnait, s'intéressait a l'initiative et se demandait s'il ne fallait pas en faire un « Séminaire Missionnaire National », ce qui était notre espoir des le début du projet.

Le Séminaire ayant cessé de fonctionner, les étudiants continuerent leur formation dans les grands séminaires de la région. Et devenus pretres, ils se font remarquer aujourd'hui par leur grande disponibilité pour oeuvrer de préférence dans les milieux périphériques et défavorisés. Car, comme nous le constatons aujourd'hui, des pretres diocésains et meme des missionnaires abandonnent les milieux pauvres et périphériques de nos dioceses.

9. Dans la perspective d'avenir, il serait bon que naissent aujourd'hui des initiatives missionnaires comme celle du « Séminaire Missionnaire » en vue de mettre en exergue et de réveiller dans les jeunes Eglises leur caractere missionnaire. Nous souhaitons que l'Esprit Saint, Protagoniste de la Mission, puisse allumer des étincelles en souff1ant la ou il veut, comme il veut et quand il veut - « multifariam, multisque modis »- pour manifester le caractere missionnaire des Eglises particulieres et a partir d'elles.

C'est leur devoir propre dont elles ne peuvent se dessaisir du fait de la présence des instituts missionnaires implantés dans leur sein.

Certes, le manque de moyens matériels est un handicap réel pour l'accomplissement de la mission des jeunes Eglises ; mais le commandement du Seigneur urge: «Allez donc». Ce« donc », loin d'etre une pure conclusion du pouvoir universel du Seigneur, veut etre une expression de l'urgence de l'exécution du commandement, comme il est explicité dans l'Evangile de Luc : «N'échangez de salutations avee personne en chemin» (Le 10,4).

Cela veut dire qu'il n'y a pas de temps a perdre dans les salutations juives d'habitude longues sur la route.

 

d). Oeuvres missionnaires :

 

10. Une des oeuvres fondamentales d'évangélisation que nous avons été heureux de réaliser avec une équipe, est la traduction de la Bible en tshiluba, langue usuelle dans la liturgie et la pastorale pour la province ecclésiastique du Kasayi. La premiere édition totale est apparue en 1994, et la seconde révisée, en 2004. En 1975 apparaissait la premiere édition du Nouveau Testament et des Psaumes. Les textes bibliques liturgiques, eux, existaient en traductions partielles en 1964.

La création de l'Université du Kasayi, en 1991, a l'occasion du premier centenaire de l' évangélisation du Kasayi est une activité missionnaire initiée par les Eveques de la Province ecclésiastique du Kasayi comme un couronnement de la gigantesque oeuvre d'éducation de la jeunesse accomplie par les missionnaires durant cent ans.

 

 

 

IIIe PARTIE: LA MISSION DANS L' HISTOIRE DU CONGO

ET L’ACTIVITE MISSIONNAIRE DE LA CONFERENCE EPISCOPALE.

 

A.- Premiere phase de l'évangélisation du Congo (1491-1759)

 

1l. A présent nous pouvons aborder en bref l' expérience de la Mission dans l 'histoire de l' évangélisation du Congo.

La premiere phase de l' évangélisation du Congo commença au XV e siecle avec l'arrivée des premiers missionnaires franciscains portugais dans l' ancien royaume du Congo, dans la province de Soyo, le 29 mars 1491. Peu apres, le roi et sa famille furent baptisés et le royaume devint chrétien.

Durant cette phase, se succéderent des missionnaires franciscains, jésuites, capucins, venant du Portugal et ensuite de l'Italie. Elle allait durer deux siecles, le 15e et le 16e siecle. A cause de diverses crises, malgré les efIorts missionnaires parfois héroiques, elle connut le déclin vers l'année 1759, qui la mena a la disparition totale, ne laissant guere de trace profonde.

 

 

B.- Deuxieme phase de l'évangélisation du Congo

 

12. C'est en 1880 que commença réellement l'évangélisation du Congo et de l' Afrique centrale, lorsque la Congrégation de Propaganda Fide décida, par son décret du 9 septembre 1865, la reprise de l'activité missionnaire au Congo. Et celle-ci partait a la fois de l'Quest, avec l'arrivée des Spiritains français, le 12 mai 1880, et a l'Est avec l'arrivée des Peres Blancs en novembre 1880.

Le premier Centenaire de cette évangélisation fut célébré en 1980. A cet événement, le Pape Jean- Paul II déclara : «Ils (les missionnaires) ont voulu des le début implanter l 'Eglise, faire naitre une Eglise locale. La moisson fut grande...Aujourd'hui l'arbre de l'Eglise s'est solidement enraciné dans le pays ...De vos familles zairoises sont issus des évéques, des prétres, des religieuses, des catéchistes, des laics engagés ...Et l'Evangile a imprimé sa marque dans la vie et dans les moeurs» (

Cette phase, malgré des ombres, s'est fait remarquer par le témoignage vibrant de la vie des missionnaires, l' émergence des Eglises particulieres, l' engagement du laicat, les efforts pour l'inculturation, et le surgissement des communautés ecclésiales vivantes (CEV), les témoignages de sainteté (la Bienheureuse Sr ANUARITE NENGAPETA et le Bienheureux BAKANJA), ainsi que par la préoccupation pastorale du développement intégral de l 'homme (5).

 

 

 

C. L'activité missionnaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo

 

(CENCO).

 

- De 1880 a 1990.

 

13. Nous pouvons distinguer deux grandes étapes de l'action missionnaire dans la période qui s'étend de 1880 a 1990.

La premiere étape va du début (1880) jusqu'a l'Indépendance politique du Congo en 1960, c'est le temps des «Vicaires et Préfets Apostoliques du Congo belge et du Ruanda-Urundi ».

La seconde étape va de l'Indépendance en 1960 jusqu' en 1990 : c'est le temps de la hiérarchie propre du Congo. La Conférence épiscopale du pays, emboitant le pas des missionnaires et Vicaires Apostoliques qui avaient posé les fondements essentiels de l'Eglise, a continué la mission d' évangélisation dans la conscience d'etre, a leur tour, de véritables Peres fondateurs de l'Eglise dans la nouvelle évolution de la société congolaise.

 

Points majeurs

 

14. Nous pouvons relever les points majeurs.

- A vant l'Indépendance, la mission est confrontée aux problemes de la propriété familiale et du travail, de l' émancipation politique et de l' engagement chrétien dans la vie civique (4).

- A l'Indépendance (1960-1961), on définit la nature et la mission de l'Eglise dans la nouvelle société (6).

- Apres l'Indépendance, la mission s' applique a donner aux agents de l'évangélisation une formation adaptée aux signes du temps et a leur indiquer les nouvelles voies d'engagement chrétien (6).

 

 

 

Fondements

 

15. Se fondant sur le ConcHe du Vatican II, L'épiscopat veut assoir l'Eglise sur les bases solides et la défendre contre les mouvements messianiques

qui surgissent dans la société. Des enseignements de type doctrinal sont donnés pour asseoir la foi des chrétiens (7) et pour redresser la vie de la Nation (8). En meme temps, est levée l' option pastorale fondamentale de l'Evangélisation en profondeur par la création des communautés ecclésiales vivantes, par l'inculturation. Dans ce but, des documents sont élaborés, tel: « le rite zairois de la messe» appelé officiellement : « Le Missel romain pour les dioceses du Zaire » (9), et les directives sont données en vue de la «prise en charge matérielle de l 'Eglise par ses propres fideles » (10). En tout cela est visée la mise en reuvre d'une Eglise mure et adulte au Congo.

A tous les états de vie des fideles sont donnés des enseignements et directives de base: notamment concernant la formation d'un laicat adulte et d’un clergésolide, le ministere et la vie des pretres, la vie consacrée, la famille et le mariage chrétiens (11).

 

 

 

- De 1990 a 2005

 

16. C'est le temps du processus de la démocratisation du pays en commençant par la Conférence Nationale Souveraine. Des Déclarations et Messages de la CENCO se succedent a un rythme accéléré pour accompagner la marche de la société et baliser la route par des principes chrétiens (12).

En outre, a la suite du grand événement de Pentecote pour l' Afrique lors de l' «Assemblée spéciale des éveques pour l'Afrique », la perspective de l'évangélisation s'oriente résolument vers l'édification partout en Afrique d'une Eglise Famille de Dieu, option qui devient désormais le phare de toute l'activité missionnaire de l'Eglise. Pour concrétiser cette préoccupation, la Conférence produit le document tres important, devant désormais diriger sa mission évangélisatrice, a savoir : la « Nouvelle Evangélisation et Catéchese dans la perspective de l'Eglise Famille de Dieu en Afrique : lnstructions a l'usage des agents de l'Evangélisation et de la catéchese en République Démocratique du Congo ». (13).

Et c'est avec cette préoccupation qu'elle entre dans l'orientation du Pape JeanPaul II concemant l' évangélisation au 21 e siecle et au début du 3e millénaire.

 

IVe PARTIE : DEFIS ET PROSPECTIVES POUR L'ACTIVITE MISSIONNAIRE AU CONGO ET EN AFRIQUE AU 21e SIECLE.

 

17. Partant de l' expérience rapportée dans ce qui précede, nous pouvons relever a présent quelques défis et prospectives pour l' avenir de la mission au Congo et en Afrique d' expression française.

La mission évangélisatrice au Congo a eu des le début la grande" préoccupation de l'implantation de l'Eglise et ensuite de son enracinement dans la vie du peuple congolais. C'était son auto- évangélisation ou évangélisation ad intra.

 

Quant a la mission ad extra, par laquelle l'Eglise particuliere manifeste sa nature missionnaire d'une maniere particuliere, elle l'a exercée plutot par le biais des instituts missionnaires implantés en son sein, auxquels elle donne ses enfants, et qui, apres leur formation, les présentent parfois a l' éveque diocésain pour leur ordination sacerdotale et leur envoi en mission.

Nous remarquons aussi que l'épiscopat n'a pas eu a traiter un theme centraI sur la mission ad extra. L'Eglise de la R.D.C. vient de tenir, en 2004, un« congres intemational de Missiologie » et les Oblats de Marie Immaculée a créé au Congo l' «Institut Africain des Sciences de la Mission » (I.A.S.MI).

La direction nationale des Oeuvres Pontificales Missionnaires existe et s'organise encore pour mieux exercer sa charge d' animation des dioceses du Congo.

Nous pouvons dire que l'Eglise locale du Congo a exercé la mission « extra» de quelque maniere par la solidarité entre les Eglises du Nord et du Sud dans l'envoi des pretres fidei donum et par des conventions de solidarité entre Eglises soeurs.

 

Il y a encore du chemin a faire pour la mission ad extra de nos jeunes Eglises.

A présent pour l'avenir de l'activité missionnaire en ce 21 e siecle, voici quelques prospectives principales qui me semblent revetir le bénéfice de l'urgence.

 

 

 

 

 

 

 

 

1. La formation missionnaire de tous les fideles

 

 

18. Le Christ est venu pour chasser les ténebres et devenir « la lumiere du monde» (Jn 8,12; 1,4-5). Dans cette Afrique des ténebres comprises dans tous les sens, l' évangélisation en profondeur en ce 21 e siecle commence par la formation des hommes et de tous les fideles a la vérité, et a la vérité entiere, qui est le Christ.

 

a)-Communautés chrétiennes

 

19. Et d'abord les communautés chrétiennes doivent etre missionnaires par une formation appropriée qui les aide a s' ouvrir aux autres en dépassant leurs propres besoins et leur cercle proche pour voir loin. De CEV (communautés ecclésiales vivantes), elles doivent exprimer leur vitalité par l' activité missionnaire; elles deviendront des CEVM (communautés ecclésiales vivantes et missionnaires). Elles s' ouvriront ainsi davantage aux Oeuvres Pontificales missionnaires.

 

b)-Maisons de formation

20. Il en est de meme des maisons de formation sacerdotale, noviciats et scolasticats, en particulier dans les séminaires ou le cours de missiologie figurera dans la Ratio Studiorum comme une discipline phare qui balise les autres cours de l' ecclésiologie. Et meme, a l' exemple de l' expérience du diocese de Luiza (p.6), l' on pourrait envisager un Séminaire missionnaire national

ou régional pour le service de l'Eglise au niveau d'un pays ou d'une région.

Il en serait ainsi par exemple, pour l' Afrique Centrale au niveau de l' ACEAC, et pour l'Afrique de l'Ouest au niveau de la CERAO.

 

c)-Laics

21. Les fideles laics ont eu un role important des le début de l' évangélisation du Congo. Les catéchistes ont donné le meilleur d'eux-memes, si bien que c'est a leur action que les communautés chrétiennes doivent en grande partie leur dynamisme et vitalité ; comme je l'ai expérimenté dans les communautés demeurées sept ans sans pretres ni religieuses et qui ont gardé leur vitalité chrétienne grace a l'action d'intrépides catéchistes et des responsables des MAC.

 

C'est pour valoriser et sauvegarder le role des fideles laics dans l'Eglise que la CENCO a pris l'option pastorale de préférer cet acquis a l'institution du diaconat permanent.

 

d)-Contenu général de la formation

22. Le contenu général de la formation missionnaire, comme l'a dit le Pape Jean-Paul il, sera

« centrée sur le Christ lui-meme» (NMI 29), lui, le premier missionnaire du Pere. Il a appelé ses apotres «pour etre ses compagnons et pour les envoyer precher» (Me 3,13-15). De meme la formation mettra en reliefla familiarité avec la personne du Christ en vue d'une expérience vivante de l'envoi par lui a sesfreres, ne portant avec soi que le seul flambeau de la foi, afin de faire surgir partout une communauté locale sans frontieres rassemblée autour du Pere. Et bien plus qu'une simple communauté, il s'agit d' « édifier l 'Eglise famille de Dieu, en exc/uant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif, en pronant la réconciliation et une vraie communion entre les différentes ethnies, en favorisant la solidarité et le partage en ce qui concerne le personnel et les ressources entre Eglises particulieres » (EIA, 63). En d'autres mots il s'agit de batir sur le Christ, témoin de l'amour sans frontieres du Pere.

Cette activité formatrice, pour réussir dans une Afrique malade de toutes sortes de divisions, visera avant tout la détribalisation et la déclanisation de la vie par la foi, référence continuelle au Christ et a son Evangile. Car en Afrique, le sang de l' ethnie et de la tribu parle plus fort et plus vite que l' eau du bapteme et le sang du Christ. Cette formation s'avere urgente, d'autant plus que l'ignorance de l'Eglise seme la confusion dans les mreurs des chrétiens, qui identifient facilement l'Eglise a la société civile. Il faut bien qu'ils soient convaincus que la voie du salut en Jésus- Christ est la communion fraternelle entre les ethnies et les peuples. La mission en ce 21 e siecle doit s' employer a former les fideles a la l'Eglise Famille de Dieu.

 

23. Voila pourquoi l'option pastorale d'édifier l'Eglise Famille de Dieu en Afrique, pronée par Ecc/esia in Africa, demeure vraiment une option pastorale de grande importance et incontournable pour la nouvelle mission de l'Eglise dans l' avenir chrétien de l' Afrique en ce 21 e siecle. Elle appelle non seulement la communion ecclésiale de tous les fideles, mais aussi la solidarité pastorale des éveques entre eux et avec les pretres, et de ceux-ci entre eux et avec les fideles laics. Selon l'Exhortation post-synodale« Ecclesia in Africa », des études sont a mener a tous les niveaux, et cela se fait déja en Afrique, pour l'approfondissement de la réalité profonde de l'Eglise Famille De Dieu.

 

2. Eglises régionales pour la mission

 

24. Poussant plus loin les exigences de l'édification de l'Eglise Famille de Dieu, cela conduit a la communion entre les Eglises particulieres et locales. Il ne suffit pas que chaque Eglise particuliere devienne une famille de Dieu, mais que cela se réalise aussi au niveau plus large d'une région entiere pour les Eglises particulieres qui partagent les memes défis et les memes préoccupations. La mission peut alors exiger des méthodes nouvelles, telle une certaine organisation de type régional, associatif d'Eglises particulieres d'une ou de plusieurs régions, et meme d'un continent, tenant compte des criteres plus larges, qui ne sont pas seulement géographiques, mais aussi culturels, économiques, sociaux, historiques et politiques (cfRM 82) (14).

Cette coopération missionnaire permettra de faire face aux défis de la mondialisation a venir. On mettra en valeur l'association des organisationsrégionales actuelles, de maniere par exemple que l' ACEAC et la CERAO s'unissent en partageant et en assumant ensemble leurs responsabilités missionnaires dans l'ouverture de l'une sur l'autre."Cependant, étant donné les diversités incontrolables de l' Afrique, il faudrait privilégier les associations a taille humaine pour l' efficacité de la mission.

La coopération entre Eglises du Sud a une signification ecclésiale plus claire que celle qui existe entre Eglises du Nord et du Sud, ou les relations inter-ecclésiales se trouvent parfois ambigues par le fait de la colonisation historique.

 

3. La mission des jeunes Eglises.

 

25. Ce qui se dessine déja aujourd'hui, c'est que l'élan missionnaire partira désormais de plus en plus des Eglises particulieres elles- memes, plutot que des seuls individus charismatiques. Les Eglises particulieres, en effet, qu' elles soient de vieille ou de fraiche date, anciennes ou jeunes, sont porteuses de tous les charismes de l'Esprit Saint qui les habite et les conduit dans la vérité tout entiere de la mission (cf Jn 16.13).

L'évangélisation du Congo et de l' Afrique Centrale a été initiée par des instituts charismatiques, c'est- a dire les missionnaires, qui suivaient les pas de la colonisation et du commerce, selon le découpage de l' Afrique et la répartition ecclésiale des territoires a chaque institut.

Dans l' avenir, la mission en Afrique relevera de plus en plus de la responsabilité d'Eglises particulieres qui, dans la réalisation de leur mission, sont appelées a dépasser les frontieres des pays découpés arbitrairement et a rechercher peu a peu la solidarité et l' échange du personnel et des ressources. Aux formes actuelles en balbutiement de fidei donum, et de jumelages entre Eglises du Nord et du Sud, vont succéder de véritables organisations d'Euntes portant ensemble le commandement du Seigneur, dans la concertation, la collaboration de plus en plus larges, recherchant une plus grande efficacité.

 

4. Sous-développement

 

26. Un des grands défis que l' évangélisation de l' Afrique ne peut éluder ni a laquelle elle ne peut se dérober, c'est bien le probleme du sousdéveloppement économique des pays avec tout son cortege de fléaux.

 

Cela amene le manque de moyens financiers pour que l'Eglise puisse se prendre elle-meme en charge. « Il importe que l'Eglise d'Afrique résorve l'épineux probleme des moyens financiers et applique une pastorale incisive », disait le Cardinal Sepe Préfet de la Congrégation pour l' évangélisation des Peuples, dans son message au Congres international de Missiologie « Tertio millennio» de Kinshasa en 2004.

 

Mais comme le probleme du sous-développement dépend aussi du monde intemational, il faut viser la mondialisation de la missione La mission ad intra et ad extra doit amener non seulement les responsables des pays en voie de développement a une gestion juste, mais aussi les dirigeants du monde et les sociétés multinationales a une action qui permette de mettre les ressources naturelles du pays au profit du peuple de maniere significative.

Dans ce contexte du sous-développement, la plupart des dioceses africains sont loin de se suffire matériellement et encore moins d'apporter a l'Eglise universelle une contribution substantielle attendue, digne et respectable. Un des grands défis de ce 21e siecle consistera dans l'éducation des communautés chrétiennes et du peuple de Dieu pour la prise en charge matérielle de leur Eglise. Nous développerons ce point tout a l 'heure.

Par ailleurs, le probleme du sous-développement s' aggrave encore par des crises qui rongent nos sociétés a cause des guerres, des conflits, des fléaux de la corruption et de l'injustice. Le sous-développement devient alors le berceau préféré de la pauvreté, de la misere, de la maladie et de la faim.

C'est pourquoi ce dont l'Afrique a besoin avant tout en ce 21 e siecle, c'est de la PAIX. Il faut se garder de toucher a l'intégrité du territoire congolais et a la vie du peuple. La mission doit precher l' évangile de la paix. A cet effet, elle assurera au peuple de Dieu la formation a la paix, a la réconciliation, a la tolérance, a la fraternité.

 

5. la prise en eharge matérielle de l'Eglise par ses propres fideles.

 

27. Au probleme du sous-développement est lié celui du manque de moyens financiers pour la prise en charge matérielle de l'Eglise par ses propres fideles. Au sous-développement économique est associé aussiJe sousdéveloppement menta!. Il est urgent que la culture de la cueillette ou la mentalitéd'assistés, héritée du temps de la premiere évangélisation cede pIace a la culture du don et du partage. Cela ne semble pas facile a réaliser. Les efforts mis en pIace pendant dix ans par l'Episcopat congolais pour amener les fideles a cela n'a donné en général que des pietres résultats. Le manuel de la « Prise en charge matérielle de l'Eglise par ses propresfideles », publié en 1995 par l'épiscopat congolais, contient des enseignements juridiques et théologiques, des directives courageuses et réalistes, ou est mise en exergue la responsabilité du peuple de Dieu, intégré dans l'édification de l'Eglise Famille de Dieu, et des actions concretes a mener ; il insiste sur la formation et la conscientisation des communautés comme moyen prioritaire.

Cependant, malgré les difficultés réelles de la mentalité d'assistés, de la crise économique prolongée par des guerres continuelles, de la représentation négative du travail de la terre, les éveques du Congo gardent l'espoir que la mission aboutira a des résultats eseomptés moyennant la mise en pIace des stratégies a court et a long terme. Une formation généralisée et répartie sur la durée pourra amener la communauté chrétienne a devenir une vraie matrice créatrice de la vie du fidele responsable.

 

6. Le déficit d'un leadership pour le pays

 

28. Un autre défi majeur pour la mission en 21 e siecle est le manque d'un leadership chrétien, épris de l'amour de la patrie et capable de prendre en mains le destin de tout un peuple pour le conduire selon le droit et dans la paix. Les dirigeants de nos pays négligent l' éducation de enfants, laissant tout le poids de la scolarisation des enfants aux seuls parents. Ceux-ci ne pouvant plus l'assurer financierement, la scplarisation devient sélective, seuls quelques enfants d'une famille peuvent etre supportés par les parents ; et les victimes sont évidemment les filles, qui sont sacrifiées. L' école risque de devenir seulement pour les riches.

La vie politique est aussi un service de la charité. Le Saint Pere Benoit XVI dit ceci : « L' ordre juste de la société et de l'Etat est le devoir essentiel de la politique. Un Etat qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait a une grande bande de vauriens, comme l'a dit unjour saint Augustin: »Remota itaque justitia quid sunt regna nisi magna latrocinia »( 'Deus Caritas est', n.28 a). Souvent « les dirigeants de nos pays et tous les acteurs politiques, économiques et culturels n'ont eu d'intéret que d'eux-memes» (Jubilé de Platine n.7, p.21).

Nos sociétés africaines encore en maturation et en mutation socio-politique exigent la formation du laic au niveau de ses responsabilités temporelles.

La création des Hautes Ecoles préparera les laics a la charge, a la gestion et a l'administration de la chose publique et contribuerait beaucoup a relever le défi du grand déficit d'un véritable leadership africain pour nos pays. La doctrine sociale de l'Eglise sera au centre de leur formation, pour apprendre entre autre la prévention des conflits, la résolution des tensions et l' éducation a la paix, a la bonne gestion etc.

 

7. La femme dans l'avenir de la mission

 

29. Dans nos sociétés africaines, c'est sur la femme que pese le plus la condition du sous-développement aInsi que la coutume qui persiste. Bien qu'y ayant un role bien honoré comme porteuse et protectrice de la vie, conservatrice des valeurs traditionnelles, et nourriciere de la ville dans le commerceinformel, la femme demeure victime d'abus de la coutume et de la modemité par son idéologie de chosification et d'exploitation pour les intérets égoistes, personnels et idéologiques. A cela il faut ajouter les mauvais traitements de la guerre et des conflits.

Il appartient a la mission de demain de rétablir la femme dans sa dignité, dans son role d'animatrice de la vie, et dans son charisme de la charité, de la paix et de l' espérance. Dieu a restauré la dignité de la femme dans la Vierge Marie ; c'est pourquoi elle a chanté dans son 'Magnificat' : « toutes les générations me diront bienheureuses »(Lc l ,48). Elle chantait la sa mission dans le monde et dans l'Eglise a travers toutes les générations.

« Ce qui urge le plus, présentement, disait le Pape Paul VI, c'est, de toute évidence, l'immense travail d' éveil et de promotion féminine, a la base, dans la société civile tout autant que dans l'Eglise : (...) travailler partout a faire découvrir, respecter, protéger les droits et les prérogatives de toute femme, dans sa vie célibataire, conjugale, éducative, professionnelle, civique, sociale, religieuse» (PAUL VI,« Discours a la Commission d'étude sur la femme dans la société et dans l'Eglise », le 31 janvier 1976).

La femme devra etre formée a tous les niveaux de sa vie. D'ou l'importance de diverses Organisations des femmes ainsi que de foyers et familles pour la formation multiforme de la femme dans les communautés urbaines comme dans les communautés villageoises.

Des Mouvements chrétiens tels, la« Fraternité des Foyers Chrétiens », les« Mamans Catholiques », les « Mamans Catéchistes » seront mieux encouragés pour la formation intégrale poussée de la femme dans son milieu et sa profession pour rendre de meilleurs services a la mission de l'Eglise et de la société.

 

 

8. Prolifération des sectes

 

30. Un autre défi de la mission au 21e siecle ce sont les sectes.

Le phénomene des sectes appara!t sous divers aspects. L' aspect du sousdéveloppement économique et mental n'est pas le moindre. En effet, sans vouloir exagérer, je fais une constatation : la misere généralisée dans la société et la crédulité traditionnelle peuvent amener le pullulement des sectes qui pronent les miracles et les solutions faciles aux problemes de la vie.

Dans un coin reculé de mon diocese, longtemps demeuré sans sectes, j'ai vu toutes sortes de sectes apparaitre soudainement avec l'ouverture du trafic jusque- la inexistant du diamant brusquement découvert dans la région. Par ailleurs, la grande étendue de nos dioceses et paroisses laisse beaucoup de communautés éloignées du pretre ; elles deviennent ainsi la proie facile des sectes. Quant au fait de voir le milieu des intellectuels envahi par les sectes mystico-philosophiques, il s'agit de l'insuffisance de la formation chrétienne des cadres qui, apres l'école primaire, n'ont plus reçu d'autre formation s'ils n'ont pas fréquenté un mouvement de jeunes. D'ou l'importance des Mouvements des jeunes, comme celui des chorales des jeunes.

Encore ici on rencontre l'importance de la formation chrétienne intégrale des fideles en ce 21 e siecle et surtout de la formation biblique poussée.

 

9. Inculturation

 

31. Nous ne pouvons terminer sans mentionner le défi de l'inculturation pour la mission de demain.

Cela a déja été traité et bien traité par Mr le conférencier Prof. ILUNGA.

Il faut que l' évangile rencontre la culture africaine. Notre Saint Pere le Pape Benoit XVI, dans la premiere partie de sa premiere encyclique « Deus caritas est », fait une longue place a la culture quand il cherche a expliquer le mot « caritas » et cite entre autres : Virgile, le philosophe allemand Nietzsche, Descartes, Aristote, Platon, Salluste (« Deus caritas est» n.3.4.5.9.11.17).

Il faut que l'Evangile s'incarne dans la culture africaine, la féconde, la transfigure de l'intérieur en la purifiant pour produire l'homme africain nouveau, revetu des valeurs chrétiennes. Si la premiere évangélisation s'est montrée réticente et meme négative vis- a vis de la culture africaine, la mission au 20e siecle a produit des reuvres d'inculturation, telles le« le rite zairois de la messe» appelé officiellement: « Missel Romain pour les dioceses du Zaire », les traductions de la Bible dans toutes les grandes langues du Congo, les témoins de la sainteté (Bienheureux Anuarite et Bakanja), le

« CENTRE D'ETUDES DES RELIGIONS AFRICAINES, (le CERA) » pour approfondir le dialogue avec des religions traditionnelles de l' Afrique.

La mission au 21 e siecle continuera ce travail a tous les niveaux : théologique, liturgique, juridique, artistique, en suivant les traces du Christ, qui dans son mouvement de« katabasis,et anabasis (cfEp 4,8-10), c'est- a dire dans son itinéraire d'incarnation et d'ascension, de passion et de résurrection, a élevé l 'homme et l'a promu dans la gloire. Cet itinéraire du premier Missionnaire et Fondateur de la mission est incontournable hier, aujourd'hui et demain au 21e siecle et dans tous les siecles.

 

Conclusion

 

32. A présent, je conclus en disant que le 21e siecle est le siecle de l' Afrique, l' Afrique de l'espérance. L'Eglise en Afrique a encore beaucoup a dire au sujet de sa mission.

 

Dans cet exposé, j' ai essayé de présenter brievement la vie et l' activité et la mission de l'Eglise au Congo depuis les débuts, et j' ai relevé quelques défis auxquels est confrontée la mission en ce 21 e siecle dans l'Afrique centrale. Je me suis efforcé d'en esquisser quelques solutions comme prospectives de la mission demain.

En terminant je confesse que la mission est en marche. Elle n'a pas encore dit son dernier mot.

C'est pourquoi l'Eglise d'Afrique continuera d'écouter et de suivre l'invitation

du Maitre a Pierre : « Duc in altum » pour la mission !

« Duc in altum », toi, l'Eglise du Congo ! Le chemin est encore long! « Duc in altum », toi, l'Eglise de l'Afrique centrale!

«Duc in altum », toi, l'Eglise d'Afrique ! Tu as encore beaucoup a dire ! « Duc in altum », toi, l'Eglise universelle !

Oui, « duc in altum » en ce 21 e siecle !

 

Rome, le 10 mars 2006.

 

+ Godefroy Mukeng-a Kalond Archeveque de Kananga

nouvelle évangélisation-retour

 

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