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Pâques en PRISON. (Message du Brésil)

Jour de la résurrection : je vous souhaite d'être aussi joyeux que je le suis. Ce matin, dès l'aurore, nous avons chanté et prié pour que tout, en nous et autour de nous, passe de la souffrance à la joie, de la captivité à la liberté, de la mort à la vie, de l'indifférence à la lutte. En choeur, nous improvisons des Sambas. Un des nôtres joue de la guitare. Seule note discordante : l'absence d'un de nos camarades; on l'a ramené mercredi. Il vivra probablement la passion dans sa chair.

Je suis convaincu de n'avoir jamais aussi intensément vécu la Semaine Sainte. Notre situation est semblable â celle du Christ; nous participons mieux à ses souffrances. Elles se prolongent en nous.

Mais nous sommes pressés de toutes parts, mais pas écrasés; ne sachant qu'espérer; mais non lésespérés; persécutés, mais non abandonnés; terrassés, mais non annihilés. Nous portons partout et ujours en notre corps les souffrances de mort de afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans nos corps.

Nous ne connaissons pas encore la Pâque libératrice, nous qui sommes prisonniers dans le Christ. Qu'elle arrive pour l'Église! Que notre activité serve à libérer la Parole divine de toute déformation et concession. C'est notre mission. Tant qu'elle ne sera pas remplie, nous n'avons pas à nous soucier de notre situation. Et ceci nous remplit de joie. Joie de pouvoir souffrir pour le Christ. Joie de mettre toute notre confiance en sa promesse de victoire. Cette victoire -vraiment attestée par la Résurrection. Que serait notre foi, si le Christ n 'était pas ressuscité?

Je vois ainsi ma vie comme une toute petite dans l'espace et dans le temps, toute petite qui n'a de sens que par la mort et la résurrection du Christ.

 

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