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LA RELATION AUX AUTRES:

« Apprendre à faire plaisir, à faire attention aux autres, ne pas penser qu'à soi... » Vous y veillez sûrement, mais c'est toujours à recommencer, toujours à répéter. Savent-ils que d'autres enfants, dans le monde, vivent de manière bien différente ? Qu'en pensent-ils ? Comment réagissent-ils ?

Pour entrer dans une relation à Dieu, les enfants ont besoin d'être aidés, soutenus. Nous vivons dans le bruit, « dans la course contre la montre ». Comment pouvez-vous, en famille, faciliter cet accès à la prière ? (privilégier des moments de calme, proposer un temps de silence.... un coin de chambre, même petit, aménagé pour cela, ex. : une croix, une image, ou même un signe).

· en parlez-vous parfois ensemble ?

· évidemment il serait important de pouvoir prier ensemble de temps en temps, mais est-ce possible ?

LE PARDON :

Pardonner, ce n'est pas évident, c'est souvent difficile, même pour un enfant. Pourtant nous faisons tous cette expérience d'être pardonné, et de pardonner sinon, la vie serait intolérable.

Mais, pourquoi pardonnons-nous ? Comment ?

La manière dont nous vivons le pardon en famille peut aider l'enfant dans toutes ses relations avec Dieu et les autres...

Quel est cet homme : il dit le pardon de Dieu:

Ainsi que le suggère le texte du paralysé guéri par Jésus, pardonner c'est donner la vie ou la redonner. C'est permettre à quelqu'un de paralysé par la culpabilité, la solitude, de se mettre debout et de repartir.

Les contemporains de Jésus pensaient que seul Dieu pouvait pardonner -redonner la vie - <C'est Dieu qui est maître de la vie>.

Or Jésus pardonne. Pour qui se prend-il ?

Les témoins de la scène n'en reviennent pas. Certains s'indignent «il blasphème », c'est-à-dire il usurpe la place de Dieu... On voit déjà se dessiner le procès de Jésus accusé de blasphème et de mensonge... Qu'est donc exactement cet homme?

OBJECTIF

Entrer plus avant, avec les enfants, dans cette découverte du Messie : un Messie qui ose prononcer des paroles que Dieu seul peut dire «Tes péchés sont pardonnés. » Il provoque le scandale, la révolte de ceux qui, en toute bonne foi, croient que Dieu seul peut pardonner les péchés.

Les aider à accueillir pour eux-mêmes cette parole de Jésus « Lève-toi et marche », et à célébrer le pardon que Dieu leur donne.

Faire réfléchir les enfants sur le pardon dans leur vie de tous les jours, pardon à la fois important et difficile.

Pour l'éducation d'un enfant il est très important qu'il découvre que les adultes peuvent se tromper et donc avoir besoin de demander pardon quand ils ont tort. L'adulte se grandit aux yeux de l'enfant. Il peut aussi arriver qu'un enfant ait une attitude déroutante pour ses parents, ses éducateurs. Il faut d'abord essayer de comprendre son comportement avant de sanctionner.

Après cette prise de conscience, les enfants sont invités à évoquer entre eux les moments où eux-mêmes ont été pardonnés ou ont pardonné à quelqu'un.

· Quels gestes de paix ont-ils reçus ou donnés?

· Quelles paroles ont été exprimées?

Ce pardon les a-t-il rendus plus heureux?

Nous avons tous besoin d'être pardonnés,

- il est toujours difficile de pardonner,

- en même temps c'est indispensable, cela peut rendre heureux celui qui

pardonne et celui qui est pardonné.

Faire découvrir Jésus-Christ comme celui qui donne le pardon de Dieu. Nous voici à un moment clé de la découverte du Messie.

PAROLE DE DIEU

MARC 2, 1-12

- Pourquoi Jésus dit d'abord «tes péchés sont pardonnés)?; Dieu n'est pas un Dieu qui punit (ce que pensaient beaucoup de contemporains de Jésus>, c'est un Dieu qui pardonne.

- Pourquoi les scribes pensent que Jésus blasphème. (Ils pensent que Jésus prend la place de Dieu qui seul peut pardonner.>

- Que dit alors Jésus? Pourquoi ?

Il leur donne un signe que sa parole est vraie et efficace. Il vient montrer que Dieu est celui qui veut que les hommes vivent: il guérit. Il est aussi celui qui nous pardonne toujours.

Dans le texte, la guérison du paralysé est signe du pardon de Dieu.

Permettre aux enfants de prendre un peu conscience que le péché est ce qui les paralyse dans leur relation à Jésus-Christ et à célébrer le pardon que Dieu nous donne.

Aider les enfants à bien distinguer:

- les bêtises (on ne l'a pas fait exprès),

- la faute (on sait que c'est interdit: on le fait quand même),

- le péché : quand la faute est vécue dans une relation à Dieu ; quand on refuse ce à quoi Dieu nous appelle. On en prend conscience, soit sur le moment, soit après coup, en réfléchissant à ce qu'on a fait, en se référant à Dieu, par exemple pendant un moment de prière.

Ne nous arrive-t-il pas, à nous aussi, d'être ainsi paralysés? En quoi ?

Par quoi? Que veut nous dire Jésus par tout son comportement, par ses paroles? Il nous libère de ce qui nous paralyse.

Est-ce que nous le lui demandons?

Montrer que les chrétiens célèbrent Dieu qui leur pardonne. Inviter les enfants à une célébration du pardon.

Se reconnaître pécheur, aimé par Dieu et pardonné, c'est essentiel pour un chrétien, mais cela se fait lentement pour un enfant de 9-10 ans, au fur et à mesure de sa découverte de Dieu.

Cela suppose en effet:

- que l'enfant ait la conviction d'être aimé de Dieu,

- qu'il ait conscience de ne pas toujours répondre à son amour et la certitude que Dieu lui pardonne s'il à le désir de se convertir.

- et aussi qu'il sache distinguer ce qui est maladresse, bévue, faute, péché.

Il nous faut prendre le temps d'éduquer la conscience morale de l'enfant et donc la possibilité qu'il porte en lui du choix de ses actes, envers Dieu, envers les autres.

Les chrétiens participent à:

- soit une célébration « non sacramentelle », qui permet de prendre conscience que nous sommes pécheurs, aimés par Dieu et pardonnés, d'exprimer par un geste notre accueil du pardon de Dieu et notre désir de nous convertir,

- soit la célébration plénière, avec absolution et aveu verbal, célébration communautaire ou une rencontre personnelle avec le prêtre,

CELEBRATION

OBJECTIF

Faire vivre aux enfants une célébration du pardon, c'est leur permettre de proclamer que Dieu nous aime, nous accueille. Dieu nous aime sans nous juger, sans nous condamner. Devant un tel amour, nous prenons conscience de tout ce qui nous sépare de lui, de la distance que nous mettons entre lui et nous, entre nous et les autres: le péché. C'est l'attitude du pécheur pardonné que nous cherchons à éduquer.

Ainsi nous voulons:

1. Célébrer l'amour que Dieu à pour nous et prendre conscience de notre péché.

2. Nous savoir pardonnés parce que Dieu nous aime.

3. Changer quelque chose en nous et dans notre vie.

Cette célébration est une initiation à la célébration du sacrement de la Réconciliation. Si les enfants ont une maturité déjà suffisante, le schéma que nous proposons peut être utilisé pour une célébration sacramentelle en y incluant l'aveu à un prêtre et la formule de l'absolution.

« Nous sommes là tous ensemble, avec nos joies, avec notre volonté de vivre mieux avec les autres, avec l'amour qui est dans notre coeur.

Mais nous sommes là aussi avec parfois l'envie de faire du mal ; avec les moments où nous refusons de faire ce que Jésus nous demande, les moments où nous n en avons plus le courage.»

Prêtre:

Dieu notre Père, tu nous vois ici rassemblés pour te dire merci pour l'amour que tu nous montres encore par ton Fils Jésus; lui qui à accueilli tout le monde, les malades, les exclus, les pécheurs. Nous nous présentons devant toi tels que nous sommes. Nous croyons que tu veux nous donner ton pardon.»

LIRE ET COMPRENDRE

1. LA COMPOSITION DU TEXTE

Le récit est centré sur un paralysé nommé cinq fois. Il est décrit par le rapport qu'il entretient avec son brancard, nommé quatre fois : il y est d'abord couché, puis appelé à s'en saisir et à l'emporter, ce qu'il exécute en fin du récit. La partie centrale du texte fait intervenir le terme de péché et le verbe pardonner, répétés chacun quatre fois. C'est aussi dans cette partie que figurent quelques scribes qui ne disent rien, mais raisonnent en eux-mêmes; leurs raisonnements, cités deux fois, ont une place importante.

Le récit signale deux mouvements de foule : celle qui s'est rassemblée dans la maison et s'est massée devant la porte ; celle qui entoure le paralysé porté par quatre hommes. Outre Jésus, le paralysé et les scribes, sont encore nommés, Dieu et le Fils de l'homme.

2. CE QUE LE TEXTE VEUT FAIRE SAISIR

a) Des gens, qui ne sont pas autrement présentés, ont une telle confiance en Jésus qu'ils surmontent tous les obstacles pour transporter jusqu'à lui un paralysé, couché sur son brancard. Leur but est d'atteindre Jésus : «ils le lui amènent, ils ne peuvent l'approcher. Ils défont le toit au-dessus de Jésus et descendent le malade ». Jésus y voit le signe de leur foi, une foi en sa personne.

b) Cette foi conduit Jésus à déclarer au paralysé: «Mon fils, tes péchés sont pardonnés.» La tournure passive réclame de restituer Dieu comme sujet du verbe: tes péchés sont pardonnés par Dieu, c'est-à-dire Dieu t'a pardonné tes péchés. Jésus prétend donc pouvoir dire le pardon de Dieu; c'est en approchant avec foi de sa personne que ce pardon est proclamé.

c) Puisque, selon la mentalité de l'époque, la maladie et l'infirmité étaient comprises comme la conséquence du péché, le pardon des péchés entraînait la guérison. L'ordre de Jésus: «Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi», avait pour but de manifester la réalité du pardon reçu de Dieu.

d) Mais la présence insolite de scribes dans l'assistance et les raisonnements qu'ils sont censé tenir conduisent Jésus à affirmer son propre pouvoir de pardonner les péchés sur la terre. La guérison du paralysé vient alors comme la preuve de ce pouvoir.

A vrai dire, Jésus ne pouvait pas être accusé de blasphème. Il n'avait pas dit «Je te pardonne tes péchés » - ce qu'il ne dit d'ailleurs jamais dans les évangiles - mais «tes péchés sont pardonnés » par Dieu. Mais il était Si exceptionnel qu'un homme puisse dire le pardon de Dieu qu'on en venait facilement à lui attribuer d'être celui qui pardonnait. Ainsi, lorsque Jésus dit à la pécheresse «Tes péchés sont pardonnés, les invités de Simon se disent aussi : « Qui est cet homme qui va jusqu'à pardonner les péchés ? » (Luc 7, 48-4).

Remarque

Jésus emploie pour se désigner le titre de «Fils de l'homme». Cette expression provient du livre du prophète Daniel où elle s'applique au peuple de Dieu, triomphant par sa foi de la persécution religieuse qu'il subit (Daniel 7; 13-14, 23-27). Jésus emploie ce titre dans une situation semblable lorsqu'il annonce son triomphe après sa mort (Marc 14, 62).

Mais assez souvent ce titre n'est qu'une manière voilée de parler de lui à la troisième personne; il peut alors être remplacé par le pronom «je». Ainsi, tandis que Luc écrit: «quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu» (Luc 12, 8), Matthieu écrit pour sa part: «Je me déclarerai pour lui» (Matthieu 10, 32). En se désignant ainsi Jésus laisse pressentir le mystère de sa personne. Même pour ses contemporains ce titre était obscur; après l'avoir entendu l'utiliser, la foule lui demande: «Oui est-il, ce Fils de l'homme ?» (Jean 12, 34). A cause de cette obscurité il n'est pratiquement pas employé, en dehors des évangiles, dans le Nouveau Testament.