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DES YEUX POUR VOIR ET POUR AIMER

Des yeux pour voir et pour aimer.

Quatre mots importants pour dire la foi chrétienne

voir - différence - conversion - relecture.

L'homme et la différence des regards

L'éventail des possibilités du regard humain. La différence des regards est une chance. Pourtant elle peut se révéler difficile; il faut pouvoir aller au-delà des apparences... prendre en compte aussi ce qui est invisible, différent, inattendu... renoncer aux peurs, aux préjugés. Le carnet de vie fera entrer les jeunes dans l'expérience de la différence des regards.

 

Dieu et le regard des hommes.

Est-il possible de voir Dieu ? C'est la question que les incroyants ne manquent pas de nous adresser, selon l'expression : "Je ne crois que ce que je vois".

Voir Dieu, c'est voir celui qui nous entraîne à convertir sans cesse notre regard. Il nous convertit à accueillir la différence des autres et la "Différence " que Dieu représente pour nous. Dieu est toujours celui que nous avons à « voir comme l'Autre. Il est toujours différent de ce que nous pensons de lui. La Bible témoigne d'une étonnante histoire de conversion du regard des hommes sur Dieu, le « toujours-différent ».

L'Église, communauté de croyants différents et reconnus

L'Église est le peuple par excellence du regard. Regard sur le monde, sur l'homme, et sur Dieu. Regard toujours en état de conversion, toujours en éveil àla différence des autres et de Dieu. Comme Bartimée, l'Église demande à Jésus

Apprends-nous à voir. « Depuis la différence des regards des évangélistes jusqu'à l'expérience formidable du Concile Vatican Il en passant par l'aventure de Vincent de Paul parmi tant d'autres , l'Église est le peuple de la diversité des regards, seule capable de témoigner de l'Altérité de Dieu.

Nous sommes invités à être attentifs aux différents regards et aux regards différents, que les autres portent sur les réalités. Nous pouvons, nous-mêmes, regarder telle situation ou tel événement de différentes manières. Chacun ne peut voir qu'une partie de la réalité, mais ensemble, nous apprendrons à voir en profondeur. Nous voulons vivre une « catéchèse du regard «. La catéchèse du regard est une école de tolérance dans un monde où l'intolérance a une grande place, mais elle est d'abord une recherche de Dieu qui est Dieu caché (Isaïe 45,15), que personne n 'a jamais vu (1 Timothée 6,16). Il a envoyé Jésus, son Fils, pour se rendre visible (Jean 12,45) en attendant que les hommes le voient face à face. Ils verront son visage... et il n aura plus de nuit... (Apocalypse 22,5)

L'ÉVANGILE reprend La prière de Bartimée, qui devient notre prière. Jésus vient guérir notre regard et nous apprendre à voir. Nous avons besoin que quelqu'un nous apprenne à voir. En apprenant à voir et à aimer l'autre, nous apprenons à aimer Dieu. Celui qui n 'aime pas son frère qu 'il voit est incapable d'aimer Dieu qu'il ne voit pas (1 Jean 4,20). Le Saint-Esprit nous est donné pour vivre la « différence « comme une richesse.

Nous recherchons les causes de ces différences: la culture, le milieu familial, l'histoire de chacun, l'environnement social, l'âge, les mentalités, les origines, les conditions de vie, la religion, etc.

L'expression «les yeux du coeur» apparaît dans ces pages. La qualité du coeur, et les sentiments qui l'animent, ont une influence sur le regard. L'homme regarde la vie et les autres avec joie ou tristesse, avec bienveillance ou agressivité, avec amour ou jalousie...

Les différences entre les quatre évangélistes témoignent, dès les débuts de l'Église, du respect de la variété des expériences communautaires et des expressions de la foi. Chaque évangile est enraciné dans des communautés chrétiennes différentes et dans des cultures particulières. Aujourd'hui encore, l'Église fait de gros efforts pour rejoindre les peuples en respectant leur histoire et leurs traditions. Comme au jour de la Pentecôte, chacun doit entendre la Bonne Nouvelle dans sa « langue maternelle ». L'unique et même foi est annoncée dans toutes les langues.

La grande diversité de l'Église, qui est une richesse voulue par Jésus. Le pape et les conciles sont au service de l'unité dans le respect de la diversité. Saint Vincent de Paul, par exemple, invente des chemins nouveaux pour rejoindre tous les hommes et leur annoncer la Bonne Nouvelle dans le respect de leur culture et de leur sensibilité. Pour répondre aux besoins du peuple, il crée une congrégation, il ouvre des maisons d'accueil. Saint Vincent de Paul est un témoin de l'amour de Dieu envers les pauvres.

POUR COMPRENDRE L'ÉVANGILE

Bartimée (Marc 10, 46-52)

LA COMPOSITION DU TEXTE

1. Le récit fait intervenir Jésus, Bartimée et le groupe les disciples et la foule qui ne sont pas distingués par la suite mais désignés par les expressions : beaucoup de gens (v. 48), on (v. 49). L'événement se passe à la sortie de Jéricho, sur la route qui conduitJésus àJérusalem où il subira sa passion : l'épisode qui suit est l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Le texte répète trois fois le verbe « appeler» (v. 49).

2. On peut lire le texte comme un récit bien marqué de guérison : Aveugle, assis au bord de la route... il se mit à voir, et il suivait sur la route (v. 46 et 52) ; la formule : Va, ta foi t'a sauvé se retrouve dans des récits de guérison (Marc 5,34). On remarque pourtant l'absence de réaction de la foule, fait courant dans ce genre de récit (Marc 1,27 ; 2,12 ; 7,37).

3. On peut lire le texte comme un récit de vocation: Bartimée est appelé par Jésus et il le suit comme un disciple; comparer l'appel des quatre pêcheurs du lac (Marc 1,16-20) ou celui de Lévi (Marc 2,14). La triple répétition appeler correspond à cette lecture.

4. Le groupe les disciples et la foule intervient deux fois ; d'abord brutalement pour faire taire Bartimée avec les mots employés parJésus pour intimer silence à l'esprit impur à la synagogue de Capharnaüm (Marc 1,25) ; ensuite avec bienveillance quand Jésus demande de transmettre son appel à l'aveugle (v. 48 et 49). Le changement d'attitude du groupe vis-à-vis de Bartimée est donc conditionné par l'appel de Jésus.

5. Le texte est donc complexe en ce qu'il imbrique deux genres de récit et introduit des changements d'attitude à la fois chez Bartimée et chez le groupe foule et disciples . Comme c'est l'appel de Jésus qui provoque ce double changement, c'est le récit de vocation qui donne au récit sa couleur déterminante.

CE QUE LE TEXTE VEUT FAIRE SAISIR

1. Bartimée est dans une situation désavantageuse : aveugle, il ne peut travailler et doit donc mendier ; il éprouve à la fois la honte qui s'attache à la mendicité (Luc 16,3) et le poids du jugement, partagé par beaucoup à l'époque, qui pensaient que sa cécité était la punition de son péché (voirJean 9,1-3) ; aveugle, il doit s'informer pour connaître celui qui passe, entouré d'une telle foule. La réponse qu'il a reçue est neutre : Jésus de Nazareth , l'homme originaire de ce village.

2. Or, c'est Bartimée, pourtant désavantagé, qui voit plus clairement que le groupe « les disciples et la foule qui est Jésus : le Messie. C'est ce que signifie le titre qu'il lui donne : Jésus, fils de David . Ce titre sera repris lors de l'entrée de Jésus à Jérusalem : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! (Marc 11 ,9-1 0), et par Jésus lui-même: Comment les scribes peuvent-ils dire que le Messie est le fils de David ? (Marc 12,35).

3. Le groupe veut le faire taire, de manière brutale, car le titre de Messie est compromettant. Les Romains qui occupent le pays se méfient de ceux qui se présentent comme le Messie, comme un roi descendant du roi David, bref comme un roi des Juifs (Marc 15, 2 ; 15,26). Bartimée ne se décourage pas et continue à crier. L'opposition de la foule met sa foi en évidence.

4. Il est clair que si Jésus ne prend pas l'initiative, Bartimée restera dans sa situation tandis que le cortège passera. La parole de Jésus fait rebondir le récit: Appelez-le! Bartimée est appelé, mais aussi le groupe que Jésus invite à lui transmettre l'appel. Le revirement du groupe en faveur de l'aveugle montre qu'il a entendu l'appel pour lui-même : Confiance, lève-toi; il t'appelle. Quant à Bartimée, il jette d'abord son manteau. C'est son seul bien, la couverture qui le protège du froid, la nuit et que la loi interdit de prendre en gage après le soir (Exode 22,25-26). Les récits de vocation montrent que les appelés quittent tout pour suivre Jésus (Marc 1,18 1,20; 2,14). Bartimée fait ainsi avant de bondir vers Jésus.

5. A la question de Jésus: "Que veux-tu que je fasse pour toi ? ", l'aveugle répond: Rabbouni, que je voie «, ce qui signifie mon maître (Marc 9,5 ; 11,21; 14,45). En réponse à sa prière, Jésus lui dit: Va! ta foi t'a sauvé «. La foi de Bartimée a été mise en évidence dans le récit: c'est son regard de foi sur Jésus de Nazareth qu'il reconnaît comme le Messie, c'est sa foi persévérante malgré les réprimandes de la foule mais elle ne s'arrête pas là : loin de s'en aller, l'aveugle guéri de sa cécité suit Jésus sur la route, comme un disciple, et sur la route qui mène Jésus à sa passion Ce qui est l'acte de foi que Jésus attend (le ses disciples : Si quel qu 'un veut marcher derrière moi, qu 'il renonce à lui-même..... (Marc 8,34). Après avoir appelé les quatre pêcheurs du lac, puis Lévi qui exerçait le métier méprisé de collecteur d'impôts, Jésus appelle comme disciple un mendiant aveugle : son appel ne tient pas compte de la situation physique, sociale ou religieuse de ceux qu'il appelle.

6. L'imbrication dans le texte d'un récit de guérison et d'un récit d'appel nous permet de découvrir qu'un homme, humainement bien désavantagé, est capable de voir plus clairement que les disciples et la foule - que Jésus est le Messie. Mais c'est l'appel de Jésus et la guérison qu'il opère - qui lui permettent de voir, encore mieux, que ce Messie est celui qui monte àJérusalem pour y être rejeté, pour souffrir et mourir et qui lui donnent la force de l'y suivre.

C'est cela même que Pierre, après avoir reconnu en Jésus le Messie, avait tant de peine à accepter (Marc 8,27-33). Tandis que les yeux de l'aveugle s'ouvrent, le regard du coeur des disciples et de lu joule sur Bartimée est totalement transformé : grâce à la parole de Jésus, ils accueillent le regard de foi de Bartimée sur Jésus et deviennent les intermédiaires de son appel. Tous, dans le texte, doivent à Jésus de voir autrement. C'est pourquoi il n'y a pas de réaction de la foule après la guérison de l'aveugle elle n'est pas seulement le témoin de cette guérison, mais elle en est aussi la bénéficiaire.

LE GRAND CHÊNE DE LA FORÊT

Le grand chêne tremble de toutes ses feuilles. Depuis ce matin, des hommes tournent autour de lui. Ils parlent haut et fort. Ils parient d'argent. Le transporteur viendra avec son camion dès que l'arbre sera débité. Le bûcheron proteste que son travail n'est pas assez payé. Le marchand de bois pense à ses bénéfices. Après bien des discussions, les trois hommes s'en vont. Le grand chêne souhaite ne plus jamais les revoir.

Un peu plus tard, ses amis passent lui dire bonjour comme d'habitude. Le garde forestier le rassure. Il connaît sa longue histoire depuis plus de cinq siècles. Il ne lui arrivera rien. Il le défendra. Une jeune poète vient lui lire ses poèmes. Le peintre et l'enfant s'assoient sur la mousse. Ils le regardent avec admiration. Un homme et une femme passent et le frôlent sans l'apercevoir.

LES REGARDS DES HOMMES SONT DIFFÉRENTS

IL Y A PLUSIEURS MANIÈRES

DE REQARDER LA VIE DE TOUS LES JOURS

Celui qui n'a ni salaire ni travail ne regarde pas la vie comme celui qui a une grosse fortune. Celui qui est cloué sur un lit d'hôpital par la maladie, ne regarde pas la vie comme celui qui est toujours en bonne santé. L'ouvrier ne regarde pas la vie comme l'ingénieur, le scientifique comme le banquier, l'enseignant comme le médecin, celui qui travaille en usine comme celui qui travaille dans les champs.

Au cours de la vie, notre regard évoluera. Il se transformera à cause de ce que nous vivrons. Le métier que nous ferons nous donnera un certain regard sur la vie et sur les autres. Il ne suffit pas de voir ou de croiser les autres -pour les connaître et pour les comprendre. Nous devons franchir des portes, dépasser nos peurs, renverser des préjugés, casser nos habitudes et oser la rencontre.

En apprenant à regarder ce qui est visible, L nous apprenons à voir ce qui est invisible aux yeux. Nous apprenons à regarder avec les yeux du coeur. Ce n'est pas la couleur de nos yeux qui nous permet de comprendre et d'aider les autres mais la qualité de notre coeur. Les yeux du coeur nous aident à dépasser les barrières et les apparences. Les yeux du coeur nous apprennent à aimer et à admirer.

LES DIFFÉRENTS REGARDS DE L'ÉQUIPE

Dans un premier regard Mickaël partage un fait qu'il a vécu dans la semaine. Julie dit qu'elle connaît la famille de Cédric. Son papa est à l'hôpital. Sa maman travaille pour nourrir ses cinq enfants; c'est un deuxième regard. David a un cousin qui vit la même situation c'est un troisième regard.

Magalie est dans la même classe que Cédric. Elle ne savait pas tout cela. Cédric lui semblait bizarre il ne dit jamais rien. Maintenant elle le voit autrement; c'est un quatrième regard. L'animateur propose de lire l'évangile de Bartimée. Jésus vient guérir les yeux des hommes ; c'est un cinquième regard.

Pendant la prière, nous avons parlé de Cédric à Dieu. Nous lui avons demandé pardon pour nos jugements. Nous l'avons remercié pour le regard nouveau apporté grâce à l'équipe c'est un sixième regard.

DES YEUX POUR VOIR

Il ne s'agit pas d'écrire tout ce qui est partagé mais d'écrire quelques lignes pour garder en mémoire l'essentiel. Le carnet de vie nous aide à faire une expérience d'Église en vivant un temps de partage et d'accueil fraternel. Ensemble, nous apprenons à voir, à partager à nous écouter, à comprendre et à regarde les autres comme Dieu nous y invite. Nous apprenons à voir la vie ordinaire de tous le jours. Nous regardons les événements et la vie avec nos regards différents. Nous avons besoin des yeux des autres pour voir la vie dans toutes ses dimensions. En regardant nos cartes de relations, Mickaël nous parle de Cédric : « Cédric est toujours seul. Il est triste et timide. Il ne parle à personne. Quelques-uns se moquent de ses habits parce qu'ils ne sont jamais neufs et jamais à sa taille...Ensuite, chacun prend la parole. Nous avons six regards différents

IL Y A PLUSIEURS MANIÈRES DE FAIRE LE CARNET DE VIE

· à la manière dont la Bible a été écrite.

L'Ancien Testament, le Peuple de Dieu a reconnu que Dieu lui parlait en étant attentif événements de l'Histoire et en gardant en mémoire ce qu'il avait vécu. En faisant notre et, nous serons attentifs à la présence de Dieu, Il deviendra notre ami, nous pourrons lui parler - et l'écouter. Il pourra nous parler.

Pendant réunion, nous apprenons à ouvrir les yeux sur ce que nous vivons, à partager et à nous écouter. Ensemble, nous écrivons quelques sur notre carnet. Nous partageons l'évangile et Jésus vient éclaircir notre vie.

A la maison, nous prions en lisant ce que nous avons écrit. Un peu plus tard dans le trimestre, pour préparer une célébration, nous relisons ce que nous avons écrit sur notre carnet. Notre manière de voir a changé. Nous ré-écrivons quelques phrases sous forme de prière ou de poème. Les prières et les poèmes nous aident à voir et à réécrire la vie autrement. Ils nous aident aussi à célébrer.

Dieu nous invite à nous convertir, à changer notre coeur et à transformer notre regard. Nous découvrirons que Dieu nous fait confiance. Il nous confie des responsabilités. Il nous envoie vers les autres pour leur dire qu'il les aime tous. Il nous demande de vivre avec les autres des relations de fraternité et de joie. Allez-dire...

Les évangiles sont quatre livres situés au début du Nouveau Testament, dans la deuxième partie de la Bible. Les apôtres ont rassemblé peu à peu de petites communautés de croyants à travers l'empire romain. Ils ont témoigné auprès de ces premières communautés, des paroles et des gestes de Jésus. Quatre chrétiens ont mis par écrit le témoignage des apôtres pour garder fidèlement le message de Jésus. On les appelle les quatre évangélistes.

QUATRE TÉMOINS DIFFÉRENTS

Nous avons peu de renseignements sur la vie des quatre évangiles. Grâce à leurs écrits, nous découvrons que les premières communautés chrétiennes ont vécu la foi mais de manières différentes selon les pays, les traditions, les cultures et même selon l'origine sociale des croyants.

Marc est juif d'origine. Il écrit son évangile autour des années 70. Il reprend le témoignage des apôtres Pierre et Paul. Il a été longtemps leur compagnon de voyage à travers l'empire romain. Il écrit certainement à Rome. Il connaît la mentalité des habitants de Rome et les persécutions que subissent les chrétiens. Pour soutenir ses frères dans la foi, Marc montre que Jésus, rejeté et persécuté, vient servir et sauver tous les hommes.

Matthieu est l'un des douze apôtres. Il écrit dans les années 80, pour les communautés chrétiennes composées de gens d'origine juive mais aussi d'origine païenne, qui ont fui la Palestine à cause des guerres et des persécutions. Matthieu montre à ses frères juifs que Jésus réalise la promesse de Dieu à son peuple. Il soutient le courage et l'espérance des premiers chrétiens.

Luc n'est pas juif d'origine, contrairement à Marc, Matthieu et Jean. Il écrit un évangile et les Actes des Apôtres dans les années 80. Il parle et écrit en grec. Il est probablement médecin de formation. C'est un ami de Paul. Il écrit pour les communautés chrétiennes d'origine grecque. Il insiste sur l'importance de vivre la foi en communauté. Il rappelle que le message de Jésus-Christ est destiné aux hommes du monde entier quelle que soit leur origine. Il fait une place particulière aux pauvres et aux petits.

Jean est le fils de Zébédée et le frère de Jacques. Il travaille dans la petite entreprise de pêche familiale sur le lac de Tibériade. Il est encore jeune, lorsqu'il répond à l'appel de Jésus. Il le suivra jusqu'au bout. Il sera le seul disciple au pied de la croix qui n'aura pas abandonné Jésus.

L'évangile de Jean est rédigé dans les années 90 à Éphèse, ville de Turquie. L'auteur insiste sur l'amour et la fidélité de Dieu. Les communautés chrétiennes de Jean connaissent de graves difficultés, des divisions et des persécutions. L'évangéliste rappelle que Dieu n'abandonne jamais son Église comme il n'a jamais abandonné le peuple de la Bible.

LES EVANGILES SONT D'ABORD UNE VIE

Il ne suffit pas de lire les évangiles pour les comprendre. C'est en marchant avec Jésus comme les apôtres que nous vivrons une relation profonde avec Dieu et avec les autres hommes. En suivant Jésus, nous comprendrons le message des évangiles. En catéchèse nous apprenons à lire les évangiles et à vivre ensemble en chrétiens. Nous apprenons à «faire Église «. Après Pâques, Jésus ressuscité confie des responsabilités à ses amis. Il nous confie encore des responsabilités aujourd'hui.

EVANGILE

Maintenant, réfléchissons. Au début, Bartimée voit mieux que la foule qui est Jésus car il le voit avec les yeux du coeur, avec un regard de foi. Pourtant, après avoir répondu à son appel et avoir été guéri, il le voit encore autrement puisqu'il le « suivait sur la route ". Au début, les disciples et la foule ne voient pas Bartimée avec les yeux du coeur. Quand Jésus l'a appelé et qu'ils lui ont transmis l'appel, leur regard sur Bartimée en est transformé. Peut-être aussi leur regard sur Jésus, à la fin du récit, quand Bartimée suit Jésus sur la route. C'est l'appel de Jésus et la réponse que lui donnent Bartimée et la foule qui permettent aux disciples de voir autrement.

LES PREMIÈRES COMMUNAUTÉS

Après la résurrection de Jésus, les apôtres annoncent l'Évangile à travers l'empire romain. Ils fondent des communautés de croyants dans tous les pays. Les Actes des Apôtres donnent un aperçu rapide de la vie des premières communautés (Actes 2, 42-47).

LA DIVERSITÉ DES COMMUNAUTES

En choisissant ses apôtres, Jésus appelle des hommes différents. Il est attentif à la diversité. Il leur demande d'aider les communautés à vivre leurs différences en restant unies. Chaque communauté vit sa propre histoire en restant unie aux autres communautés. Les premiers chrétiens ont la même foi mais ils l'expriment et ils la vivent de manières différentes selon qu'ils sont originaires de Palestine, de Syrie, d'Asie Mineure, de Grèce ou de Rome. Dans les communautés, le respect des différences témoigne de l'amour de Jésus pour chaque personne.

Aujourd'hui, les chrétiens vivent aussi leur foi dans une grande diversité. Nous découvrons la diversité des chrétiens dans notre ville, notre secteur, notre diocèse et dans toute l'Église. Le pape et les évêques sont au service des différences, dans le respect et le souci de l'unité de toutes les communautés.

En 1962, l'Église a vécu un événement important. Le pape Jean XXIII a réuni tous les évêques du monde dans une grande assemblée appelée " Concile Vatican II. Ils étaient plus de 2 000 évêques réunis à Rome. Ils ont partagé et débattu pendant 3 ans (1962-1965). Le partage a transformé leur regard sur la vie, sur le monde et sur l'Église. Les textes écrits pendant le concile nourrissent toujours la foi et le dynamisme des chrétiens. Ils invitent les chrétiens à un regard de tolérance, de compréhension, d'écoute et de dialogue avec le monde, avec les hommes, avec les autres religions.

DES JEUNES VIVENT LEUR FOI

A notre tour, nous sommes invités à vivre notre foi dans des groupes qui respectent notre sensibilité et nos richesses. Comme les autres chrétiens, nous nous retrouvons à la messe du dimanche pour rencontrer Dieu et vivre dans son amitié. Nous pouvons nous informer sur les groupes de jeunes qui existent autour de nous. Nous serons étonnés des possibilités offertes aux croyants pour qu'ils vivent une foi dynamique et joyeuse.

SAINT VINCENT

Dieu fait avec Vincent ce qu'il a fait avec son peuple. A la lumière de la Bible, Vincent reconnaît que Dieu lui parle à travers les événements et les pauvres qu'il rencontre. Dieu sait attendre. Il sait que la vie d'un homme avance d'étape en étape. Il sait que le coeur de l'homme est capable de transformations. A partir de 1625, la vie de Vincent est transformée. L'Histoire l'appellera désormais Monsieur Vincent ". Il travaille à former des jeunes qui deviendront des prêtres passionnés de Dieu et des pauvres. Il crée des maisons pour secourir les jeunes en difficulté et pour accueillir les nombreux enfants abandonnés dans les rues. Avec Louise de Marillac, il fonde une congrégation de religieuses qui travaillent dans les hôpitaux et dont la tâche est de « servir les pauvres. Pendant 35 ans, Monsieur Vincent lutte sur tous les fronts de la misère et de la souffrance. Il meurt en 1660. C'est un homme qui a profondément marqué son époque et l'Église.

Prier et Célébrer

Le carnet de vie nous fait découvrir un aspect de la messe du dimanche.

Lorsque nous sommes invités par des amis, nous préparons un cadeau ou un bouquet de fleurs. De même, nous préparons la messe et nous répondons à l'invitation de Jésus avec ce que nous avons préparé. Le carnet de vie est comme le cadeau que nous voulons offrir à Dieu. En écrivant sur le carnet de vie, en partageant en équipe ce que nous avons écrit, nous nous aidons à vivre la messe. Nous sommes heureux de venir confier à Dieu tout ce que nous avons partagé.

INVITATION A LA PRIÈRE PERSONNELLE

Tu lis le texte de Bartimée (Marc 10, 46-52). Tu laisses l'évangile ouvert et tu places à côté ta petite veilleuse allumée. Tu pries Jésus qui est présent dans ton coeur: Jesus, comme Bartimée, je te demande d'ouvrir mes yeux pour voir ceux qui m'entourent. Tu me donnes des yeux pour voir et pour aimer Apprends-moi à voir avec les yeux du coeur Ouvre mes yeux pour voir ce qui est beau, ce qui peut grandir, ce qui peut être amélioré. Aide-moi à connaître Dieu ton Père pour l'aimer comme toi. Apprends-moi à dire: Notre Père...

Tu continues ta prière.

INVITATION A LA PRIÈRE EN ÉQUIPE

Nous ouvrons notre carnet de vie. Nous relisons ce que nous avons écrit. Le carnet de vie fait en équipe, c'est-à-dire « en Église ", c'est la Bible qui continue. Le carnet de vie, c'est Dieu qui nous apprend que notre vie a du poids et qu'elle a beaucoup de prix à ses yeux. Le fondateur de la JOC répétait souvent : « La vie d'un jeune travailleur vaut plus que tout l'or du monde. " Nous faisons silence et nous laissons Dieu nous parler. Il vient visiter notre équipe. Il vient nouer des relations avec nous. Ensemble, nous lui disons merci...

INVITATION A LA MESSE DU DIMANCHE

Les membres de l'équipe se donnent rendez-vous pour participer à la messe du dimanche. Nous préparons la messe en écrivant des prières et des poèmes à partir de ce que nous avons écrit sur notre carnet de vie. Ensemble, nous choisissons la prière et le poème que nous lirons à la messe après la communion.

...........AUX PARENTS

NOTRE VIE DE TOUS LES JOURS

Lorsque plusieurs personnes sont témoins d'un événement, habituellement aucune ne raconte les faits de la même façon. Toutes ces personnes sont sincères, mais elles regardent les événements avec ce qu elles sont, leur tempérament, leur histoire, leur situation, leurs conditions de vie, leur culture, leur milieu social. L'être humain a un regard limité et il a du mal à accepter ses limites. Chacun pense avoir raison. Cette attitude est souvent la cause d'incompréhensions et d'intolérance. Pourquoi les hommes ont-ils tant de mal à être tolérants et à accepter leurs différences?

LA VIE DE NOS ENFANTS

L'apprentissage du regard est une école difficile nous apprenons ce chemin avec les enfants. Ils découvrent que tous n'ont pas le même regard sur la vie. Celui qui n'a ni salaire ni travail ne regarde pas la vie comme celui qui a une bonne situation et un avenir assuré. Le malade ne regarde pas la vie comme le bien portant, l'ingénieur comme le garde forestier, le savant comme le philosophe. L'apprentissage du regard est une école de la tolérance dans un monde où l'intolérance fait tant de mal. Avec les jeunes, nous apprenons à regarder avec « les yeux du coeur». Ce n'est pas la couleur des yeux qui permet de comprendre et d'aimer les autres, mais la qualité du coeur.

LA DÉCOUVERTE DE L'ÉVANGILE Marc 10,46-52

Avec l'évangile proposé dans le dossier, les jeunes réfléchissent sur la situation d'un aveugle appelé Bartimée. Ils découvrent que les personnes qui entourent l'aveugle passent près de lui sans faire attention. Elles ont des yeux mais ne savent pas voir. Par contre, l'aveugle est capable de "voir" la réalité en profondeur. Jésus guérit Bartimée. Il ne regarde pas ce qui se voit mais le coeur de l'homme. C'est pourquoi il appelle l'aveugle à le suivre, c'est-à-dire à devenir son disciple. Jésus n'hésite pas à appeler un homme désavantagé, méprisé par les autres, et sans ressources. Jésus vient guérir les yeux des hommes et leur apprendre à voir autrement.

LA RECHERCHE DE NOS ENFANTS

Les enfants ont "leur carnet de vie et de partage". C'est un cahier personnel qu'ils font en réunion de catéchisme. Ils sont invités à l'ouvrir à nouveau à la maison pour relire ce qu'ils ont écrit, noter leurs réflexions et pour prier le soir. Les jeunes ont besoin de sentir notre intérêt face à ce qu'ils font à l'école, au sport, au catéchisme. Ils ont besoin de nous sentir disponibles pour parler avec eux de ce qu'ils découvrent et des questions qu'ils se posent.

NOTRE VIE DE PARENTS

Depuis toujours, l'homme se pose des questions sur Dieu. Certains disent qu'ils ne croient que ce qu'ils voient. Celui qui croit en Dieu est appelé à changer son regard sur les autres et à transformer peu à peu sa manière de vivre. Cette démarche n'est pas toujours facile et certains s'arrêtent en chemin. Pourtant, le croyant n'est pas laissé à ses seules forces, il a une communauté ou une cellule d'Église pour l'accueillir et le soutenir. Connaissons-nous des chrétiens avec lesquels nous serions heureux de parler; de partager, de réfléchir sur la vie et sur la foi ? Avons-nous déjà fait l'expérience que notre regard sur une personne ou sur un événement avait changé ? Si nous le souhaitons, nous pouvons participer à un groupe de chrétiens sur la paroisse, être actif dans la communauté.

Le texte du philosophe ALAIN (1868-1951) nous interroge sur la qualité de notre regard.

«Ce que je crois, finit souvent par être vrai. Si je me crois haï, je serai haï; pour l'amour; de même. Si je crois que l'enfant que j'instruis est incapable d'apprendre, cette croyance écrite dans mes regards et dans mes discours le rendra stupide au contraire, ma confiance et mon attente sont comme un soleil qui mûrira les fleurs et les fruits du petit bonhomme.

Je prête, dites-vous, à la femme que j'aime, des vertus qu'elle n'a point mais si elle sait que je crois en elle, elle les aura. Plus ou moins mais il faut essayer; il faut croire. Le peuple, méprisé, est bientôt méprisable ; estimez-le, il s'élèvera. La défiance a fait plus d'un voleur ; une demi-confiance est comme une injure ; mais si je savais la donner toute, qui donc me tromperait ? Il faut donner d'abord...