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SERVIR LES AUTRES

Au siècle du roi soleil:

Jean-Baptiste de la Salle ouvre des écoles

pour les enfants qui en sont exclus.

Jésus a aimé les hommes et les femmes de son temps et de son pays, en vrai.

Il ne pouvait supporter la misère et l'injustice. Il a agi.

Ses disciples ne peuvent témoigner que Jésus est vivant s'ils se désintéressent des hommes et des femmes de leur temps et de leur monde. De fait, nous connaissons beaucoup de saints et de saintes de tous les temps qui ont servi leurs frères et soeurs d'humanité à la suite de Jésus le Serviteur. Nous regarderons la vie de Jean-Baptiste l'instituteur, au temps de Louis XIV, et la vie de quelques autres.

AU TEMPS DE JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE

C'est la France du Roi Soleil.

Le roi Louis XIV travaille beaucoup et, grâce à l'aide de son ministre Colbert, les finances de la France deviennent plus saines, les routes sont améliorées, l'agriculture encouragée. Il donne à notre pays une marine puissante.

A la cour de Versailles, le roi et ses courtisans vivent dans le luxe et organisent des fêtes éblouissantes. De grands artistes, et des écrivains travaillent pour le Roi.

Louis XIV veut que la France occupe la première place en Europe. Son ambition le pousse à faire la guerre de tous côtés. Mais la guerre est terrible, il faut augmenter les impôts, le peuple souffre de la faim.

Seuls les jeunes seigneurs et les enfants de familles nobles reçoivent l'enseignement de précepteurs. Les jeunes bourgeois, riches, fréquentent les écoles payantes, les collèges, les universités. Les enfants pauvres traînent dans les rues dès leur jeune âge, se livrant à n'importe quel petit métier, pour rapporter quelques sous. Jean-Baptiste de la Salle est amené par les événements à fonder des écoles gratuites pour ces enfants.

Ce qu'ils ont fait nous émerveillera sans doute. Peut-être penserons-nous que ce qu'ils ont fait est discutable. Bien évidemment. Outre qu'il faut analyser ce qu'ils ont fait dans le contexte historique qui est le leur, nous devons admettre que toute action est risquée et ambiguë. Les saints eux-mêmes peuvent se tromper ; ça nous rassure...

OBJECTIF

Découvrir, à travers la vie et l'action de Jean-Baptiste de la Salle, que des chrétiens ont toujours à être attentifs aux besoins de leurs frères en se mettant à leur service.

Le siècle du roi soleil.

· Laisser les enfants s'exprimer sur ce qu'ils en connaissent.

· Dire qu'il s'agit de Jean-Baptiste de la Salle que nous apprenons à mieux

connaître.

Faire prendre conscience aux enfants que dans notre monde, tout près de nous, des personnes vivent difficilement à cause de leur handicap, de leur situation économique, etc.

Découvrir que ces personnes ont besoin de notre respect, de notre compréhension, besoin aussi quelquefois que nous les aidions dans la mesure de nos possibilités...

Situer Jean-Baptiste de la Salle, dans son époque et de comprendre celle-ci.

Avoir le souci de faire le lien avec ce que les enfants apprennent en cours d'histoire. Faire connaître aux enfants un résumé de la vie de Jean-Baptiste.

Faire percevoir aux enfants en quoi Jean-Baptiste a été un vrai disciple de Jésus.

· A partir de ce qu'ils ont perçu, réfléchir avec eux quoi Jean-Baptiste de la Salle a été un vrai disciple de Jésus-Christ,

ex : son attention aux plus petits,

- sa recherche avec d'autres pour aider les enfants de son époque, son désir de se faire « pauvre » avec eux et de donner toute sa vie à Dieu.

· Découvrir avec les enfants que tout au long de sa vie, il a été aidé par d'autres chrétiens : Monsieur Nyel, les maîtres, les autres frères, etc.

C'est tout au long de sa vie que Jean-Baptiste a compris,

peu à peu, ce que Dieu attendait de lui

- Il s'occupe de ses frères et soeurs plus jeunes et il apprend

ainsi à bien connaître les enfants.

- Il voit des enfants de son époque qui ne peuvent pas aller

à l'école parce qu'ils sont pauvres, il rencontre

- un chrétien qui veut créer des écoles pour ces enfants

- des maîtres qui acceptent de leur faire la classe sans

gagner beaucoup d'argent, alors que lui, Jean-Baptiste, est riche.

En réfléchissant à tout cela dans sa prière, il comprend que toi, Seigneur, tu lui fais signe. Il te demande sans cesse: Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

Peu à peu, son désir de te suivre davantage, va le pousser à donner ce qu'il a et à devenir pauvre avec les pauvres un jour de famine, il franchit le pas.

Il propose ensuite aux maîtres qui le désirent de donner à Dieu toute leur vie pour que les enfants du peuple soient instruits.

SERVITEURS A LA SUITE DE JÉSUS

Tu viens de faire connaissance avec Jean-Baptiste de la Salle.

Il a été attentif aux besoins et aux souffrances des enfants de son époque.

Et aujourd'hui des chrétiens comprennent qu'il est impossible de vivre la Nouvelle Alliance sans être à la suite de Jésus le Christ, serviteur de ses frères.

MAÎTRE ET SEIGNEUR

Maître et Seigneur, chemin de clarté, Maître et Seigneur, tu viens nous parler Jésus Serviteur, tu montres la voie, Jésus Serviteur, éclaire nos pas.

1 - Serviteur près de ton Père, toi Jésus son Bien-Aimé, tu révèles à tous tes frères quel amour leur est donné. Fais-nous vivre en ta lumière, nous suivrons tes sentiers.

2 - Serviteur de tes disciples, tu leur as lavé les pieds. Ton exemple les délivre de la peur de s'abaisser. Comme Pierre fais-nous dire « Lave-moi tout entier.

3 - Serviteur de tous les hommes, Dieu puissant tu les grandis. Tu leur ouvres ton Royaume, ils sont riches de l'Esprit. Bienheureux les coeurs de pauvres qui voudront te servir.

Seigneur, donne-moi d'être attentif comme Jean-Baptiste à ce que tu attends de moi. Donne-moi la force de ton Esprit pour marcher à ta suite.

CE QUE J'AI FAIT POUR VOUS...

Jean-Baptiste de la Salle connaissait bien ce récit de l'Évangile de Jean. Ce récit nous parle d'un geste étonnant de Jésus.

Avant la fête de Pâques, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas, alors que le démon avait inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne àDieu, se lève de table, quitte son vêtement et prend un linge qu'il noue à la ceinture; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds de ses disciples

et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. il arrive devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! » Jésus lui déclara:

« Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant, plus tard tu comprendras. »Pierre lui dit: « Tu ne me laveras pas les pieds; non, jamais ! »

Jésus lui répondit: « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. »Simon lui dit: « Alors Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi la tête ! »

Jean 13, 1-11

A quel moment de la vie de Jésus se passe le récit ?

Que fait Jésus ? Pourquoi ?

Qui fait habituellement ces gestes dans les maisons juives, au temps de Jésus ? Pourquoi fait-il ce geste ? Que veut-il nous faire comprendre ?

Qu'est-ce qui vous étonne ?

FAITES-LE AUSSI

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à

table. Il leur dit alors « Comprenez-vous ce que je viens de faire?

Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

C'est un exemple que le vous ai donné, afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.

Amen, amen, je vous le dis: le serviteur n 'est pas plus grand que son maître, le messager n 'est pas plus grand que celui qui l'envoie.

Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique.

Jean 13, 12-17

Pierre sait bien que c'est un geste de serviteur que Jésus est en train de faire, cela le révolte de voir Jésus à ses pieds Ce n'est pas sa place à lui, le Messie, le Maître.

Non, Pierre ne peut pas comprendre qu'en faisant ce geste, Jésus pense à sa mort comme au moment où il partage le pain en disant:

Ceci est mon corps donné pour vous.»

Par son geste, Jésus veut nous dire:

Par amour pour vous, pour tous les hommes, j'ai accepté de prendre la dernière place, celle de l'homme condamné injustement, torturé, mis à mort comme un criminel.

· Relisez ce que Jésus dit à ses disciples.

Quel est le message important que Jésus nous laisse ?

· Recherchez ce que dit Jésus à ses apôtres après s'être donné lui-même en nourriture.

· Comparez cette parole avec le message de Jésus que vous venez de découvrir.

Seigneur Jésus, tu as tout donné pour nous c'est ce que tu nous dis en partageant ton Pain, en lavant les pieds de tes disciples.

Tu nous invites à ta suite, à donner notre vie à Dieu, notre Père,

à tous nos frères. « Faites ceci en mémoire de moi ; « Ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi.

Cet amour qui t'a poussé à te faire serviteur de tous, tu me le donnes chaque fois que je communie ; toi seul peux me rendre capable d'aimer un peu à ta manière.

PAROLE DE DIEU

Le texte de Jean 13.

Permettre aux enfants de saisir le geste étonnant de Jésus : le lavement des pieds.

Le geste de Jésus est un geste de serviteur; il est insolite parce que c'est Jésus, le Maître, qui le fait pour ses disciples. C'est un geste qui nous dit tout l'amour de Jésus pour nous. Par ce geste de service, Jésus veut nous dire que par amour pour les hommes, il a accepté de prendre la dernière place : celle du condamné, injustement mis à mort, rejeté par les chefs religieux de son peuple.

Mettre en valeur que la demande de Jésus: "Faîtes ceci en mémoire de moi", est la même dans les deux textes : la Cène et le lavement des pieds.

Il nous demande de faire les deux en mémoire de lui.

Les enfants auront sans doute beaucoup de mal à saisir toute la dimension du geste de Jésus. Ils peuvent au moins percevoir que lui, le Maître, prend la place du serviteur : il est celui qui est venu pour servir, non pour être servi cela parce qu'il nous aime.

Faire découvrir aux enfants que beaucoup de chrétiens, à la suite de Jésus, tout au long des siècles, ont été, comme Jean-Baptiste de la Salle, attentifs à leurs frères démunis. Elle présente quelques-uns d'entre eux.

Les enfants peuvent découvrir qu'aujourd'hui et près d'eux, des chrétiens continuent d'être attentifs aux besoins de leurs frères.

Et nous ? Que pouvons-nous faire ?

Il est important d'aboutir à une action concrète en lien avec le Secours Catholique par exemple, ou d'autres organisations.

Qu'est-ce que les enfants ont retenu de la vie de Jean-Baptiste de la Salle ?

Les enfants ont-ils un peu saisi le message de Jésus : « Ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi »?

LIRE ET COMPRENDRE

JEAN 13, 1-17

1. LA COMPOSITION DU TEXTE

Le texte situe le récit qu'il rapporte au cours d'un repas qui a lieu avant la fête de Pâques (v. 2 et 1). L'évangéliste signale par deux fois que Judas s'apprête à « livrer » Jésus (v. 2 et 11).

Jésus interrompt le repas pour laver les pieds de ses disciples. Son geste est encadré par deux formules contraires : il se lève de table, quitte son vêtement »; « il reprit son vêtement et se remit à table » (v. 4 et 1 2). Au cours de cette opération un dialogue s'instaure entre Jésus et Simon-Pierre. Revenu à table, Jésus tire les conséquences de son geste pour ses disciples (v. 12-17).

2. CE QUE LE TEXTE VEUT FAIRE SAISIR

a) Dans l'introduction qui précède le geste du lavement des pieds, l'évangéliste a accumulé les expressions qui annoncent la mort prochaine de Jésus

l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père » (voir Jean 1 2, 23-34 ; 1 6-32); « aima jusqu'au bout », ce qui signifie à la fois : jusqu'au terme de sa vie, et : jusqu'à cette preuve extrême de l'amour qui est de donner sa vie pour ceux qu'on aime (Jean i 5, 1 3) ; Judas a déjà « l'intention de le livrer » ; Jésus, sachant « qu'il retourne à Dieu ». Par cette accumulation l'évangéliste indique à l'avance la signification du geste de Jésus : il est l'acte symbolique de sa mort.

b) Lorsqu'on recevait un convive à sa table, la coutume voulait qu'on lui lave les pieds, rendus poussiéreux pour qui marchait pieds nus dans des sandales (voir Luc 7, 44). On commandait cette tâche à un serviteur. Il arrivait parfois qu'en signe de vénération pour leur maître, des disciples lui lavent les pieds. Mais le geste de Jésus est insolite. Insolite, parce qu'il était pratiqué avant le repas et non au cours du repas comme ici. Insolite surtout, parce que c'est Jésus, le Maître, qui lave les pieds de ses disciples.

c) Pour laver les pieds de ses disciples, Jésus « quitte » son vêtement, puis il le « reprend ». L'emploi de ces verbes est normal quand il s'agit d'un vêtement. Mais l'évangéliste utilise ces mêmes verbes pour dire que Jésus « quitte sa vie » (= donne sa vie) pour ceux qu'il aime (Jean 10, 11-15 17-18; 15, 13) ou que Pierre est prêt à le faire pour Jésus (13, 37. 38), et pour dire que Jésus a le pouvoir de « reprendre sa vie » au jour de sa Résurrection (10, 17-18). C'est un nouvel indice invitant à comprendre le lavement des pieds comme l'acte symbolique de la mort de Jésus.

d) Le dialogue entre Jésus et Simon-Pierre explicite encore cet acte symbolique. Pierre se récrie : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds » A quoi Jésus répond : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant, plus tard tu comprendras », c'est-à-dire : la signification de mon geste t'échappe aujourd'hui, mais par la suite il deviendra clair pour toi. Quand donc ? Lorsque Jésus sera allé « jusqu'au bout » de son amour, lorsqu'il aura été « livré », lorsqu'il « quittera sa vie » comme on se dépouille d'un vêtement, avant de la « reprendre » au matin de Pâques. Par deux fois déjà, l'évangéliste avait signalé que les actes symboliques de Jésus ne révéleront toute leur portée qu'au moment de sa mort et de sa résurrection : lorsque Jésus chasse les vendeurs du Temple (2, 22) et lorsqu'il est acclamé roi à son entrée à Jérusalem (12, 16). Le lavement des pieds aide à comprendre, après coup, que la mort par amour de Jésus sur la croix est le « bain » qui rend « pur (v. 10) ; que Jésus est « l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jean 1, 29) ; qu'il est l'agneau pascal dont le sang, sur la croix (Jean 1 9, 34-37), lave le monde entier de ses péchés.

e) Mais pour cela Simon-Pierre doit accepter de se laisser « laver » par Jésus s'il veut « avoir part » à l'amour sauveur de Jésus, recevoir sa part de la vie nouvelle du Christ ressuscité (v. 8).

f) En lavant les pieds de ses disciples, Jésus s'est conduit comme un serviteur ; mais ce service en signifie un plus grand : donner sa vie comme la plus grande preuve d'amour pour les hommes qu'il vient sauver. Pourrait-on « avoir part » avec Jésus, sans vouloir aimer comme il aime, sans accepter de devenir serviteur de nos frères, spécialement des plus petits et des plus démunis d'entre eux ? Le disciple-serviteur se croirait-il « plus grand » que son Maître-Jésus qui s'est fait serviteur (v. 14-16) ? Ce que Jésus commande, c'est de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (Jean 1 5, 1 2), non, bien sûr, de nous laver les pieds les uns aux autres. Mais par son geste il nous rappelle que l'amour vrai est un service, un service qui rend heureux et apporte la joie à qui le met en pratique.