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Une réalité importante de la vie chrétienne, c’est le sacrement de réconciliation.

 

Pour un chrétien, la confession se place au centre de son vécu spirituel. La vie chrétienne est impensable

sans cette grâce de réconciliation avec Dieu et les hommes. Elle ne peut être obtenue par aucune

entente ou compromis à la manière des hommes d’état, mais plutôt par la transformation du coeur tout

entier qui s’accomplit grâce au repentir vécu dans le sacrement

 

Une crainte sérieuse: les chrétiens fidèles ne comprennent pas toujours la confession comme ils devraient la

comprendre dans l’esprit de l’Evangile, souvent ils s’en approchent même d’une façon superficielle et

erronée, II n’est pas rare qu’on aborde ce sacrement comme une corvée pénible qu’il faut accomplir tant

bien que mal. Lorsque dans un groupe de chrétiens la conversation porte sur la confession, on entend

fréquemment dire qu’elle n’est au fond qu’une énumération de péchés suivie de l’absolution et de la

pénitence. D’autres croient n’avoir commis aucun péché ou se considèrent même sans péché, aimant

souligner avec présomption n’avoir jamais tué personne, n’avoir rien volé ni mis le feu quelque part. Ils

s’imaginent que c’est cela la confession. On trouve rarement quelqu’un qui parlera des péchés d’omission.

Les libres-penseurs préconisent que la confession est un fardeau inutile pour les croyants. Il suffirait de se

confesser directement à Dieu sans passer par son intermédiaire, le prêtre, un homme comme tous les autres.

 

• Des réflexions semblables nous confirment ce qui a été dit plus haut, c’est-àdire que la confession est

prise à la légère et d’une façon erronée. Tout d’abord il faut comprendre la confession comme une rencontre

de l’homme pécheur avec Dieu miséricordieux, comme le retour du fils prodigue à la maison du bon père. La

matière à confession n’est pas seulement le péché à accuser mais aussi une bonne action omise. Avant tout,

le péché est un manque d’amour envers Dieu et le prochain, car l’AMOUR est le plus grand commandement

de la Loi; pour le chrétien, c’est l’Evangile de Jésus. Par conséquent, le plus grand péché contre la Loi, c’est le

manque d’Amour. Car celui qui ne pèche pas contre l’Amour serait en vérité sans péché. Mais un tel homme

n’existe pas!

 

Celui qui n’a pas accompli entièrement le commandement de l’Amour, même s’il n’a fait aucun mal, ne

peut se considérer sans péché.

 

Nous sommes tous pécheurs. Nous sommes tous blessés par le péché. Le blessé a besoin du médecin et

d’un remède. Le malade a besoin d’être guéri. C’est le secret de la confession: elle guérit, rétablit,

cicatrise les plaies de notre coeur blessé et ranime notre être malade. Le médecin guérisseur est le

Seigneur Dieu lui-même, le prêtre- confesseur n’est que son intermédiaire.

 

Si on pouvait comprendre la confession dans cette optique, chaque démarche de pardon du chrétien

serait alors mieux acceptée et beaucoup plus profonde, con trairement à ce qui se produit générale

ment.

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VOTRE COEUR EST COMME UNE FLEUR

 

La voyante de Medjugorje Marija Pavlovic, raconte: “Pendant une prière, j’ai vu trois fois une fleur

comme dans une image. La première fois, elle était belle, fraîche, colorée; j’en étais ravie. Puis j’ai vu cette

même fleur fermée, fanée, ayant perdu toute sabeauté; j’en étais triste. Alors j’ai vu une goutte d’eau

tomber sur la fleur fanée qui s’ouvrait. De nouveau, je la voyais dans toute sa fraîcheur et tout son éclat

antérieurs. J’ai essayé de comprendre la signification de cette image, mais je n’y arrivais pas. J’ai décidé

alors d’en demander la signification à la Vierge pendant une apparition. Je lui ai dit: “Gospa, que signifie ce

tableau que j’ai vu pendant ma prière?” Gospa a dit en souriant: “Votre coeur est comme une fleur, chaque

coeur est magnifique, plein de beauté; mais quand il est blessé par le péché, il se ferme et perd tout son éclat.

Cette goutte tombée sur la fleur pour la ranimer signifie la confession. Quand vous êtes dans le péché, vous

avez besoin d’aide de l’extérieur car vous ne pouvez pas vous en sortir par vous-mêmes.”

 

Cher ami, je suis convaincu que cette expérience racontée par la voyante Marija peut être transposée

dans la réalité de ta vie. Tant de fois, tu as senti ton coeur comme une fleur magnifique, plein de joie et

de paix, prêt à s’ouvrir aux autres pour les aimer sans condition. Mais tu as sûrementvécu des moments

où ton coeur blessé s’est fermé. Il a perdu lajoie, l’espérance, la paix et l’amour. Ce sont toujours des

moments difficiles et pénibles pour toi et tes proches. Puis il s’est passé quelque chose où de nouveau,

ton coeur s’est épanoui, ranimé, rempli de joie et ouvert aux autres comme une fleur. Je désire t’aider à

prendre soin de ton coeur tout comme un arbre en fleurs apporte des fruits d’amour, de bonté, de

pardon, de miséricorde, de paix, de charité, de force et de sagesse. Il veut t’aider à te passionner pour le

travail dans le champ de ton coeur; le geste en vaut la peine. Seuls les fruits du travail dans notre coeur

peuvent nous rendre heureux!

 

Même si on doit toucher les racines du mal en profondeur, ce n’est pas pour te faire peur ni pour te

juger, mais pour rallumer en toi l’ardeur du renouveau de ta vie. Cela se fera, quand on a compris que

Dieu est AMOUR, MISERICORDE et PARDON. Quand on ta recommencé à aimer Dieu comme un

Père préoccupé du bien de ses enfants. II les attend patiemment et va à leur rencontre pour les

embrasser. Par conséquent, Je veux aider chacun de nous à rencontrer le Dieu créateur, Celui qui

renouvelle tout et qui apprécie ses créatures. II a de la peine quand ses enfants sont effrayés et

tourmentés.

 

Je crois que chacun de nous a affronté cette question qui l’a tourmentée: “Pourquoi le péché existe-t-il?

Pourquoi une telle chose est-elle considérée comme un péché et est-elle défendue?... Certains disent:

Cela est certainement une invention pour nous effrayer, nous freiner et mieux nous commander.

N’avons-nous pas déjà douté au fond de nous que le péché aurait été inventé par nos aînés?... Que les

parents, l’Eglise ou quelqu’un d’autre en se référant à Dieu, s’en servaient pour exercer plus facilement

leurs pouvoirs sur nous?

 

Un prêtre, Slavko Barbaric raconte: Je voudrais vous raconter ce qui s’est passé dans mon coeur!

Durant mes années d’étude au séminaire, une question très simple me tourmentait: “Pourquoi telle

chose est-elle péché?” Je n’ai jamais osé poser cette question à haute voix de crainte de paraître stupide

ou même athée. Pourtant cette question me hantait et me préoccupait durant toutes mes années

d’étude! Une

 

fois prêtre, j’ai toujours essayé de prendre au sérieux le sacrement du pardon. Mais mon interrogation

s’intensifiait. En écoutant les nombreuses expériences au confessionnal, j’ai réalisé au fond de moi que la

plupart des gens ne comprenaient vraiment pas en quoi consistait le péché. Leurs confessions devenaient

une routine et rien n’assurait un repentir sincère.

 

Jeune prêtre, j’ai vécu une crise profonde. Je me suis demandé pourquoi alors la confession?... De

l’autel, nous annonçons la bonne nouvelle, nous parlons du péché, nous invitons les gens à corriger leurs

mauvaises habitudes. Dans la confession, j’ai rarement entendu un pénitent se référer aux paroles de Jésus

ou à l’homélie pour se décider à changer ses mauvaises habitudes. Je me suis demandé intérieurement:

“Pourquoi prêcher?... Pourquoi confesser?...” Je souhaitais voir au moins quelques progrès d’une confession

à l’autre! Etant donné que je n’en voyais aucun, la question devenait de plus en plus complexe et pénible.

Maintenant je suis conscient que là commence le drame de nombreuses vocations sacerdotales quand elles

ne découvrent pas le sens de la confession. D’une façon particulière dans le ministère de la réconciliation, je

remarque aussi que beaucoup de chrétiens, surtout les jeunes, ont de la difficulté à se confesser. Ils

rencontrent les mêmes obstacles et se trouvent devant les mêmes dilemmes: “Pourquoi dois-je me

confesser à un prêtre?” C’est pourquoi la plupart se limitent à dire des choses sans importance et cachent ce

qui est réellement essentiel. Tous les jeunes, particulièrement les adolescents, passent par cette crise où ils

cessent de se confesser. Les prêtres, d’après leur expérience, constatent que certains se confessent d’une

façon superficielle et légère, pendant que d’autres ne le font pas du tout.

 

Je me souviens d’une personne qui m’a demandé de lui parler du sacrement de réconciliation en

soulignant son désir de ne pas se confesser. Voici sa première question : “Pourquoi dois-je me confesser

à un prêtre qui n’est qu’un humain comme moi? Je peux le faire directement à Dieu.” Je me suis arrêté

immédiatement etje me sentis pris au piège, car c’était aussi ma question. Je ne savais pas quoi

répondre. Alors je lui ai dit: “Moi aussi j’ai le même problème avec la confession. Pourquoi les gens

doivent-ils se confesser à un prêtre qui n’est qu’un homme? Est-ce dû uniquement à la curiosité qui les

pousse à désirer connaître nos fautes?... Je pense que personne n’avance rien de nouveau. Le prêtre

connaît tous les péchés et tous les actes humains!... C’est aussi mon problème.” A son tour, elle s’est tue

momentanément, et nous nous sommes compris, car il y a là autre chose . Il ne s’agit pas seulement de

la question: “Pourquoi se confesser?”, mais d’un élément plus profond. Il s’agit de la rencontre entre le

blessé et le Médecin; le pécheur et le Saint; l’affligé et le Consolateur; l’humilié et Celui qui élève les

humbles; l’affamé et Celui qui rassasie; l’égaré et Celui qui quitte les 99 brebis pour chercher celle qui

est perdue; l’être dans les ténèbres et Celui qui est la Lumière; le dérouté et Celui qui est la Voie; le

mourant et Celui qui est la Vie; l’abandonné et Celui qui est l’ami de l’homme.

 

Dans un échange prolongé, nous avons vécu la guérison et obtenu une meilleure compréhension du

sacrement de réconciliation.

 

Dans la recherche sur la vraie réponse à ma question concernant le sacrement de réconciliation et la

façon de se confesser, j’ai eu l’occasion de rencontrer le plus grand théologien de notre siècle: Hans Urs

Von Balthazar; je lui ai dit: “Depuis que je suis à Medjugorje, et même avant, j’ai rencontré des

personnes qui viennent se confesser uniquement pour répondre au message qui nous invite Ma

confession mensuelle. Elles disent: “Je n’ai rien à me reprocher, mais je viens quand même me

confesser.” J’ai demandé à ce théologien quelle attitude je devrais prendre face à ces pénitents, quelles

paroles je devrais leur dire.., il a souri doucement et m’a répondu: “Ne vous inquiétez pas, Père, quand

les gens vous disent ne pas avoir de péchés à confesser, remerciez le Seigneur avec eux. Puis posez leur

cette question: “Dans toutes les occasions avez-vous aimé Dieu par-dessus tout et votre prochain

comme vous-mêmes? Demandez... puis écoutez la réponse, car lequel d’entre nous peut dire avoir aimé

parfaitement?... Si la personne ne peut l’affirmer, elle a des choses à se reprocher, demandez pardon

pour elle”. A ce momentlà, j’ai compris les paroles des Saintes Ecritures où l’on dit que:

 

“7 fois le juste tombe, mais il se relève”. (Pr 24, 16) “Tenez-vous sur vos gardes. Si ton frère vient à

t’offenser, reprends-le; et s’il se repent, pardonne-lui. Et si, sept fois le jour, il t’offense et que sept fois il

revienne à toi, en disant: «Je me repens», tu lui pardonneras.” ( Le 17, 3-4)

 

Même si l’on prétend ne haïr personne, il peut nous arriver de ne pas aimer tout le monde comme nous-

mêmes et Dieu pardessus toute chose. Je crois ne pas juger en disant que personne au monde ne peut

déclarer:“Mon amour est parfait; mon désir de paix et de réconcilia-tion est tellement grand que je n’ai

rien à répondre à la question: «As-tu toujours aimé Dieu par dessus toute chose et ton prochain comme

toi-même?»”

 

Cependant cette question n’est pas posée dans le but de chercher le péché en toute occasion, en tout et

partout, mais plutôt de trouver les moyens pour faire du bien. En effet, on ne souligne jamais assez que le

christianisme n’est pas à tout prix la recherche du péché pour effrayer l’homme; il n’est pas là non plus pour

juger, mais pour sauver tout le monde. Le christianisme est la lumière qui éclaire l’homme dans les ténèbres,

l’amour qui sauve de la haine, la paix offerte à l’homme troublé, un tout qui se donne à l’être humain brisé et

torturé, la miséricorde pour toutes les victimes de la cruauté, le pardon pour l’être endurci dans son

entêtement.

 

Par conséquent, comme le médecin n’est pas là en premier lieu pour découvrir la maladie, mais pour

prescrire le remède, ainsi en est-il de la confession. Le médecin n’est pas coupable parce qu’il découvre

la maladie, mais il a du mérite quand il arrive à trouver le remède approprié. Le malade peut exprimer

le doute et penser que le médecin a peut-être causé sa maladie; mais ce serait injuste et ce jugement

n’aiderait aucunement à sa guérison. Cela s’applique au christianisme, non pas pour le défendre mais

pour mieux le comprendre. Lorsqu’il parle du péché et qu’il invite à la confession, ce n’est pas pour

dévoiler le péché, mais pour offrir le salut. En offrant ce sacrement, le christianisme apporte plus

facilement de lumières sur le péché et sur l’homme qui se laisse détruire par lui. Le point de départ du

christianisme n’est pas le mahide et le péché, mais la santé et la sainteté. Le christianisme n’a pas besoin

du pécheur pour remplir sa mission, mais de l’homme capable de grandir dans l’amour et de développer

toutes les valeurs positives.

 

En d’autres mots, ma propre question, comme celle de nombreux fidèles sur la confession, aurait sa

raison d’être, si nous considérions ce sacrement du point de vue du péché ou de l’infraction commise.

Mais là n’est pas le but de la confession ni la mission universelle du christianisme. La confession est

fondée en tant que sacrement de RÉCONCILIATION, elle est nécessaire à l’homme, car ainsi

seulement, il peut grandir jusqu’à la plus parfaite image de l’homme révélée et réalisée en Jésus-Christ.

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LA VRAIE DEMANDE

 

“Alors, vous qui dites: «Aujourd’hui, ou demain, nous irons dans telle ville, nous y passerons un an, nous

ferons du commerce, nous gagnerons de l’argent!», et qui ne savez même pas, le jour suivant, ce que

sera votre vie, car vous êtes une vapeur qui paraît un instant et puis disparaît! Au lieu de dire: « Si le

Seigneur le veut bien, nous vivrons et ferons ceci ou cela.», vous tirez fierté de vos fanfaronnades. Toute

fierté de ce genre est mauvaise. Qui donc sait faire le bien et ne le fait pas se charge d’un péché.” (Jn 4,

13-17)

 

Dans ses expériences spirituelles, Thérèse d’Avila a noté cette pensée: “Quand il s’agit de lutter entre le

bien, et le mal, pour le bien c’est facile; mais lorsque nous nous débattons entre le bon et le mieux pour

le meilleur, alors la situation est tout à fait différente.” Si on comprenait bien cette pensée venant de son

expérience, on ne se poserait plus la question: “Est-ce que je hais Dieu ou quelqu’un d’autre, car la haine

vient du mal et détruit chaque personne indépendamment du fait qu’elle soit croyante ou non. Alors la

question du chrétien serait: “Aimes-tu Dieu par-dessus toute chose et ton prochain comme toi-même?”

Le christianisme, selon l’enseignement du Christ, est l’école de l’amour. Quand on parle de la haine, il

s’agit de la maladie comme telle qu’il faut éviter ou soigner. La question du chrétien n’est pas: “Ai-je

volé les affaires des autres ou pris ce qui ne m’appartient pas?” mais “Ai-je fait un bon usage des choses

matérielles qui étaient mises à ma disposition?” Cela signifie que même quand je dis n’avoir pas volé, je

n’ai pas encore répondu à la question chrétienne: “Qu’ai-je fait de ce qui était mis à ma disposition?”

Même si l’homme peut dire: “C’est à moi, je l’ai hérité de mes ancêtres, je n’ai volé ma richesse à

personne, ou bien, je l’ai gagnée à la sueur de mon front”, il n’a pas atteint le niveau de la compréhension

chrétienne des biens matériels.

 

Le chrétien ne se pose pas cette question: “Ai-je blasphémé Dieu, ai-je dit des mensonges, des

calomnies, des racontars?” Mais il se demande: “Qu’ai-je fait et comment me suis-j e servi du don de la

parole?” Même si je peux dire que je n’ai jamais blessé personne, la question dii chrétien demeure: “Ai-

je pris l’habitude de louer le Seigneur, de Le glorifier? Ai-je su donner des conseils aux autres, leur

adresser une parole d’encouragement?” Nous avons tous expérimenté quelquefois la vérité de ces

questions et de ces réflexions sur nousmêmes. Si quelqu’un passe près de nous sans nous saluer, sans

rien dire, nous nous sentons blessés, humiiés,méprisés, même si la personne affirme ne nous avoir fait

aucun mal.

 

La vraie question envers la vie n’est pas: “Ai-je détruit ma vie ou celle des autres?” mais “Qu’ai-je fait ou

omis pour que ma vie et celle des autres puissent s’épanouir harmonieusement?” Dès que nous commençons

à nous questionner sur la vie de cette façon, nous comprenons mieux les questions qui touchent l’alcool, la

drogue et toutes les autres jouissances désordonnées. II est évident que le fait de boire n’est pas un péché,

car Dieu a créé la boisson et la soif. Mais quand l’individu n’est plus guidé par l’instinct naturel de son corps,

se laissant entraîner par la pas2sion, il se détruit lui-même, il anéantit ses possibilités de croissance, il bloque

et empêche le positif, il entre dans un état de destruction. Quand celle-ci existe, on l’appelle le péché. Etant

donné que le mal est présent, la notion du péché est aussi présente, mais toujours en relation avec le sain, le

bon, le noble et le transparent.

 

II est donc regrettable pour le chrétien de comprendre sa foi uniquement dans la lutte contre le péché.

Il en deviendra vite fatigué, craintif, haïssable, perdant toute la motivation et le sens véritable de sa

mission chrétienne. En ce monde, il sera semblable à tous ceux qui ne connaissent pas le Christ.

 

Comprendre notre mission chrétienne sous cet aspect unique de la lutte contre le péché, nous amène à

ressembler au jardinier qui sans cesse arracherait les mauvaises herbes et les plantes nocives de son

jardin, au lieu de s’efforcer à planter des arbres fruitiers. Un telj ardinier devrait se poser la question:

“Pourquoi durant toute ma vie, nettoyer mon jardin sans que jamais rien ne change?... Ce sont toujours

ces mêmes mauvaises herbes qui poussent”. Il finirait par perdre le goût de sarcler pour le reste de sa

vie ou bien abandonnerait ce travail inutile. Cependant s’il déposait dans la terre labourée le bon grain

qui commence à croître, il ne se fatiguerait plus en nettoyant son jardin et en créant des conditions

favorables à la semence.

 

La vie chrétienne est donc la lutte pour les valeurs positives et non pas contre le péché. Cette lutte dure

jusqu’à la mort et peut nous demander le sacrifice de notre vie pour les autres. C’est là toute la beauté

de notre profession de foi, de nos exercices spirituels, de nos prières, du jeûne, de la confession. C’est un

appel à des actes héroïques d’amour.

 

J’ajoute une autre image comme ilustration: Si quelqu’un vous disait: “Dieu m’a donné des jambes pour

ne pas tomber”, vous ne seriez pas d’accord avec lui. Vous essaieriez de lui montrer que les jambes sont

faites surtout pour marcher. S’il gardait la conviction : “Qu’on a des jambes pour ne pas tomber”, il

devrait rester. assis durant toute sa vie car dès qu’il se lèverait, il risquerait de tomber. Mais le

problème est plus grave avec celui qui reste toujours assis sans bouger qu’avec celui qui, en marchant,

tombe parfois. En transposant cette image au niveau de la compréhension chrétienne, nous pouvons

dire: “Celui qui de peur de ne pas tomber ne se lève pas, se nuit davantage à lui-même que celui qui se

lève et marche tout en prenant le risque de tomber parfois”. QUE FAIS-TU DE TES TALENTS

 

Jésus a raconté beaucoup de paraboles pour expliquer les secrets du royaume. Une de ces paraboles est

celle des talents. La voici telle que nous le transmet l’Evangile:

 

«En effet, il en va comme d’un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses

biens. A l’un il remit cinq talents, à un autre deux, à un autre un seul, à chacun selon ses capacités, puis il

partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même

celui des deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un s’en alla creuser un trou

dans la terre ety cachal’argent de son maître. Longtemps après,, arrive le maître de ces serviteurs et il règle

ses comptes avec eux. Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança et en présenta cinq autres, en disant:

“Maître, tu m’avais confié cinq talents; voici cinq autres talents que j’ai gagnés.” Son maître lui dit: «C’est

bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle enpeude choses, surbeaucoupje t’établirai; viens te réjouir avec

ton maître.” Celui des deux talents s’avança à son tour et dit: «Maître tu m’avais confié deux talents; voici

deux autres talents que j’ai gagnés.” Son maître lui dit: “C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en

peu de choses, sur beaucoup je t’établirai; viens te réjouir avec ton maître.” S’avançant à son tour, celui qui

avait reçu un seul talent dit: “Maître, je savais que tu es un homme dur: Tu moissonnes où tu n’as pas semé,

tu ramasses où tu n’as rien répandu; par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre: le voici, tu as ton

bien.” Mais son maître lui répondit: “Mauvai8 serviteur timoré! Tu savais que je moissonne où je n’ai pas

semé et que je ramasse où je n’ai rien répandu. Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers: à mon

retour, j’aurais recouvré mon bien avec un intérêt. Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui ales

dix talents.” Car à tout homme qui a, l’on donnera et il sera dans la surabondance; mais à celui qui n’a pas,

même ce qu’il a lui sera retiré. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres du dehors: là

seront les pleurs et grincements de dents.” ( Mt 25, 14-30)

 

Qu’est-ce qu’il y a d’important à observer dans cette parabole? L’homme avec cinq talents en obtient

cinq autres? Celui avec deux talents en gagne deux et des villes nouvelles? Celui avec un seul talent n’a

pas détruit son talent, ne l’a pas perdu, au contraire, il l’a conservé et l’a remis intact à son patron

comme il l’avait reçu? Le maître n’est pas content. II le reprend de son serviteur et le donne à celui qui

en a déjà reçus. Cette parabole est surprenante, on pourrait même la qualifier d’injuste. Est perdant

celui qui n’a rien et gagnant celui qui possède!

 

Cependant quand on regarde et observe cette parabole à la lumière de la confession, il est facile de

comprendre, qu’il ne s’agit pas d’une injustice de la part du maître. Jésus ne l’a pas justifié ou plaidé en

sa faveur, mais II a apporté une nouvelle compréhension du devoir de l’homme.

 

Seul celui qui travaille progresse. Rien ne lui fait peur, même pas une perte. Celuici peut faire quelque

chose de bien, il grandit et en sera récompensé. Par contre, celui qui garde ses dons pour lui-même ne

grandit pas, décroît et commet déjà un péché grave. “Qui reste debout doit faire attention de ne pas

tomber!”

 

Dans cette parabole, nous pouvons comprendre pourquoi la paresse compte parmi les péchés capitaux.

Il ne s’agit pas de F dormir une heure de plus, d’être en retard à l’école, de ne pas finir à temps ses

obligations! La paresse est l’attitude de l’homme face à sa collaboration avec Dieu. Si je collabore au

développement de mes talents,je suis docile. Si je ne m’y efforce pas, je suis un paresseux; en tant que

tel, je ne pourrai jamais devenir une personne adulte créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est

la plus forte résistance à la volonté de Dieu, il est jaloux des talents qu’il a déposés dans notre coeur. il

n’est pas indifférent devant notre comportement. Quel père est insensible face à la manière dont ses

enfants grandissent et progressent! Quel jardinier resterait indifférent devant la graine d’une fleur qui

déciderait de ne croître qu’à moitié et de ne pas désirer atteindre la plénitude de sa beauté? il serait

sûrement attristé et dévalorisé de voir sa confiance déjouée et d’avoir travaillé en vain. L’homme est

créé pour grandir. Lors de la création, Dieu a jugé que tout était bon. Il a dit aussi: “Grandissez”, c’est le

commandement de Dieu, c’est la loi intérieure de toute la création, elle vaut surtout pour l’homme. Tout

por soi les lois de la croissance. il n’existe aucune semence au monde qui puisse dans des conditions

favorables résister àla croissance! Seul l’homme dans sa liberté peut dire: “Je refuse de grandir”. Il peut

décider de ne pas croître; autrement dit, il peut se laisser aller à la paresse. De cette manière, il s’oppose

à la volonté de Dieu qui a défini depuis les origines les lois de la croissance à toute la création.

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LE PÉCHÉ LE PLUS GRAVE

 

Une question m’a souvent tourmenté: “Quel est le péché le plus grave?” Je l’ai demandé aux autres, j’ai

cherché dans les écritures. À différentes époques,j’ai trouvé des réponses diverses. Maintenant il me semble

avoir trouvé la vraie réponse. Toutes les oeuvres des ténèbres ne sont que la conséquence; la cause en est

toujours plus grave et plus dangereuse que le résultat lui-même. Pour éviter de tels résultats, il faut en

détruire la cause. Voici ce que je veux dire: Tous les péchés possibles ne sont que le résultat du manque

d’amour et tous les problèmes que nous rencontrons proviennent de ce manque d’amour.

 

Quand il n’y a pas d’amour, les portes sont grandes ouvertes au mal et à toutes sortes de péchés. Les

guerres, les conflits de famille et d’individus, les misères: injustices, assassinats, avortements; tout

résulte du manque d’amour envers la vie, le Créateur de la vie et de l’univers. Cela signifie que le

manque d’amour est le péché le plus grave. Le manque d’amour est plus dangereux que la haine, car à

tout moment, il peut arriver que la haine triomphe de l’amour. Mais où il y al’amour, tout se purifie et

se guérit! Cependant, si l’amour n’a jamais grandi, il n’y a aucun espoir de règlement et l’on s’enfonce

davantage dans un mal profond.

 

Nous pourrions mieux le comprendre avec cette comparaison: Il est plus dangereux de vivre privé de

lumière sans chercher à s’en sortir que de se trouver un instant dans les ténèbres sans issue apparente.

Dieu a soufflé dans le coeur humain non seulement le don de l’amour, mais aussi le désir profond d’être

aimés et d’être acceptés par les autres. Nous ne pouvons jamais rester insensibles au fait que nous

sommes aimés ou non.

 

Par le baptême, nous est donnée la semence divine de l’amour, de la foi et de l’espérance. Dieu a

préparé la terre pour qu’elle puisse croître et se développer. En faisant tout pour faire germer cette

semence, nous devenons de plus en plus à l’image et à la ressemblance du Père; sinon l’amour, la foi et

l’espérance restent des talents cachés et enfermés. Peut-être sontils bien conservés, mais ils ne portent

pas de fruits parce qu’ils sont inexploités.Quand cela se produit avec le don de l’amour, nous pouvons

dire que le péché fondamental est accompli. C’est le point de départ de toutes les autres misères et

destructions.

 

Si on ne s’occupe pas continuellement de la croissance de l’amour, alors la mort spirituelle y est déjà

entrainant tous les autres maux. Cependant, il n’existe pour l’homme rien d’aussi important que de se

passionner pour sa propre croissance dans l’amour. Alors il fait tout pour grandir et mener à maturation

ce don de l’amour envers lui-même, Dieu, son prochain et toute la création. il peut se tenir enfin debout,

sur ses propres jambes, capable d’affronter tous les obstacles que le monde lui dresse. L’amour n’est

pas mûr quand il dépend constamment de l’amour des autres. Si nous répondons par la même mesure à

ceux qui ne nous aiment pas, alors notre amour est conditionnel. Il ne se distingue pas de l’amour des

païens qui n’aiment que ceux qui les aiment et ne prêtent qu’à ceux dont ils attendent le retour.

 

Etre passionné pour l’amour et s’efforcer de le fortifier, signifie se qualifier pour les plus belles oeuvres

dans une vraie lutte efficace contre la destruction; autrement dit, contre le péché lui-même.

 

Il serait facile maintenant d’imaginer pour un instant que cessent toutes les guerres, que soient

rassasiés tous les affamés, que soient accueillis et soignés avec dignité tous les malades, que trouvent une

maison d’accueil tous les rejetés, que soient respectés dans leur liberté tous les persécutés, que deviennent

heureux tous les affligés et que retrouvent la santé tous les blessés. Seul l’amour peut le faire. Si nous ne

sommes pas convaincus que ce rêve puisse se réaliser, cela signifie que nous n’avons pas encore une idée

juste du pouvoir de l’amour; cet amour gravé dans notre coeur comme nous l’enseigne saint Paul: “L’amour

de Dieu a été répandu dans nos coeurs” (Rm 5, 5).

 

Sans amour, toutes nos peines intérieures et nos difficultés extérieures tomberont sur nous pour nous

anéantir.

 

Par conséquent, le péché, quelle que soit sa nature, reste le plus grave danger. II étouffe toujours

l’amour dans le coeur.

 

“Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie etqueje connaîtrais tous les

mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes,

sue n’ai pas la charité,jene suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je

livrerais mon corps aux flammes, sije n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

 

La charité est longanime; la charité est serviable; elle n’est pas envieuse; la charité ne fanfaronne pas,

ne se gonfle pas; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas

compte du mal; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit

tout, espère tout, supporte tout.

 

La charité ne passe jamais. Les prophéties? elles disparaîtront. Les langues? elles se tairont. La science?

elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie. Mais quand viendra ce

qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en

enfant, je raisonnais en enfant, une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Car

nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A pré sent,je connais

d’une manière partielle; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

 

Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles,

c’est la charité”. (ICor 13, 1-13)

 

“Je n’ai pas peur de ce que j’ai fait, mais de ce que j’ai omis de faire” (Patrick Lennen, évêque)

 

L’amour descend dans nos coeurs sans aucune condition de notre part... Le monde s’est enchaîné dans

le mal, les conflits, la haine... II n’existe aucun homme, aucun système politique capable d’arrêter le

désordre dans le monde. Seul l’amour de Dieu, cette épée portée dans ses mains et aiguisée par sa force

divine peut le faire. L’amour descend dans nos coeurs sans aucune condition de notre part.. .Saint Jean

écrit: “LUi nous a aimés le premier.” (Jn 5, 19)

 

Son amour est le gage, la condition préalable pourla croissance de notre amour. C’est là l’unique,

l’inédite, l’immense possibilité pour l’homme de grandir en tant que chrétien et de devenir entier une

fois pour toute.

 

Nous pouvons maintenant constater que le christianisme ne cherche pas l’homme pour le modeler selon

sa forme ni selon sa mesure arbitraire. Cependant, l’homme a besoin du christianisme pour alimenter

l’amour déjà enraciné dans son coeur parla force de l’amour divin. Lorsqu’on prend conscience que ce

grain d’amour est déjà semé et capable de grandir dans notre vie, on devrait inlassablement veiller à sa

bonne terre.

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TRAVAILLER LE COEUR

 

Lorsque nous écoutons l’appel de la Sainte Vierge qui nous invite à travailler notre coeur comme on

travaille dans les champs, alors il est possible de comprendre ses désirs et la manière de les réaliser.

Celui qui a travaillé dans les champs a appris par expérience que si la terre n’est pas bien préparée, il

est inutile de semerla meilleure graine. Le travail est vain si onne déracine pas les mauvaises herbes,

car elles continueront à pousser et étoufferont complètement la bonne semence. Celui qui néglige son

jardin, sa vigne, son champ, et s’y rend de temps en temps seulement, ne pourra jamais cueillir de bons

fruits en abondance. Au contraire, celui qui nettoie constamment, laboure sa terre, prend soin de sa

plante, aura un jour la satisfaction d’une bonne récolte. Il est très important pour chaque chrétien de

comprendre cet appel, d’y adhérer de toutes ses forces et de travailler son coeur. Aucune tâche n’est

difficile quand on comprend le sens. Ainsi le chrétien pourra supporter tout effort et toute fatigue pour

cultiver le plus beau fruit qu’est l’amour. C’est dans la nature de l’homme de rester infatigable quand il

est passionné pour une idée. Il ne s’en lasse pas facilement et trouve suffisamment de motivation et de

force pour persévérer. Dans le cas contraire, quand il ne connaît pas le sens de sa recherche, il laisse

tout tomber. Donc, le problème n’est pas dans le fait d’avoir suffisamment de forces pour accomplir une

action, mais d’avoir un stimulant pour mettre cette force en mouvement. D’autre part, c’est un fait que

l’homme au fond de son âme cherche incessamment la réalisation de l’amour dans sa vie, il le recherche

même s’il paraît agir contre cet amour en restant dans la haine et le mal en général.

 

C’est vrai aussi que l’homme ne peut être détruit en vivant dans cet état extrême où l’on ne distingue

plus l’amour de la haine, l’acceptation du rejet, la chaleur du froid, lajoie de la tristesse, le respect du

mépris. Autrement dit, le christianisme est toujours prêt à accueillir l’homme en tout temps et en toute

occasion, car au fond de lui, l’homme désire incessamment goûter aux fruits de l’amour et de lia paix.

 

C’est pourquoi chaque coeur humain est un champ fertile pour l’oeuvre de la foi: nettoyage, émondage

et semence de la nouvelle graine divine. Il est important de comprendre l’art de tailler les arbres, la

nécessité d’émonder et de couper les branches car en dépend la qualité du fruit et de la vigne.

 

Les lois de la croissance humaine et de la semence des valeurs chrétiennes dans nos vies sont

semblables aux lois qui gouvernent le processus de la maturation de la nature. La purification réveille de

nouvelles forces, les libère, pousse l’homme à grandir et à s’épanouir. Dans le cas contraire, c’est la

dégradation et la destruction, non pas seulement de l’individu, mais aussi de la famille et des peuples

entiers.