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Quête du BONHEUR. (Saint AUGUSTIN)

 « Heureux les invités au repas du Seigneur. »

Je le sais, mes frères, heureux. Mais qu'est-ce l'homme ?

Que vous voulez tous vivre, mais qu'est-ce qui fait le bonheur de l'homme.

Tu cherches l'or, parce que tu penses que l'or te rendra heureux. Mais l'or ne rend pas heureux. Pourquoi veux-tu en ce monde une position élevée? Parce que tu penses que l'estime des hommes et les fastes du monde te rendront heureux. Mais les fastes du monde ne rendent pas heureux... Pourquoi chercher le mensonge?

Qu'est-ce donc qui te rendra heureux? Si tu le veux, je vais te montrer comment être heureux; suis bien.

Le Christ est venu vers nos misères : il a eu faim, il a eu soif, il s'est fatigué, il a dormi, il a fait des miracles, il a enduré la souffrance, a été flagellé, couronné d'épines, couvert de crachats, souffleté, il a été fixé au bois, blessé par la lance, déposé au tombeau; mais ressuscitant le troisième jour, finie la souffrance, morte la mort!

Aussi fixez maintenant votre regard sur sa résurrection, car Dieu a magnifié son Christ, au point de le ressusciter des morts et de lui donner de siéger à sa droite dans le ciel. Il te montre par là ce que tu dois goûter si tu veux être heureux.

Dans la vie d'ici-bas, tu ne peux pas être heureux, personne ne le peut. Tu cherches une bonne chose, mais cette terre-ci n'est pas le pays de ce que tu cherches. Que cherches-tu? Le bonheur. Il n'est pas d'ici.

Si le Christ a trouvé le bonheur ici-bas, tu l'y trouveras aussi. Ce qu'il a trouvé dans ton pays de mort, écoute-le. En venant ici d'un autre pays, il n'a pu trouver que ce qu'il y avait ici en abondance: peines, douleurs et mort. Voilà ce que tu as ici, voilà ce qu'il y a ici en abondance. Il a mangé avec toi ce qui se trouvait en abondance dans la pauvre maison de ton malheur. Il y a bu du vinaigre, il y fut nourri de fiel, voilà ce qu'il a trouvé dans ta pauvre maison.

Mais il t'a invité à sa table magnifique, où il est lui-même le pain. Descendant chez toi, et trouvant le malheur dans ta pauvre maison, il n'a pas dédaigné de s'asseoir à ta table, telle qu'elle était et il t'a promis la sienne.

Croyez, dit le Seigneur, croyez que vous arriverez au bonheur de ma table, quand je n'ai pas dédaigné le malheur de votre table. Il a pris ton malheur, il te donnera son bonheur. Oui, il te le donnera. Il nous a promis sa vie. Ce qu'il a réalisé est encore plus incroyable. Il nous a donné sa mort comme une avance. C'est comme s'il nous disait : je vous invite à ma vie, là- personne ne meurt, là -se trouve le vrai bonheur, là- la nourriture ne se corrompt pas, là -elle refait, là -elle ne manque pas.

Voyez où je vous invite : à l'amitié du Père et, de l'Esprit Saint, à un repas éternel, à mon amitié fraternelle; enfin, je vous invite à moi-même, à ma propre vie. Vous ne voulez pas croire que je vous donnerai ma vie? Prenez en gage ma mort.

Maintenant donc, que nous vivons dans cette chair périssable, mourons avec le Christ en changeant de vie. Vivons avec le Christ, en aimant la justice. Nous ne trouverons pas le bonheur si nous n'allons pas vers lui, qui est venu à nous, et si nous ne commençons pas de vivre avec lui, qui est mort pour nous. 

Seigneur Jésus, tu es vivant; en toi la joie éternelle!

Tu es vivant, ô Christ, alléluia!Toujours auprès de Dieu,

Toujours parmi nous, alléluia!

 

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