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Jeudi, semaine I

Mc 1,40-45

Ne pas exclure.

«Frémissant de pitié, pris aux entrailles>.... d'autres traductions expriment encore mieux le bouleversement de Jésus.

Pourquoi une si forte compassion? Parce que la lèpre entraînait une telle exclusion que cela équivalait à une mort sociale. En regardant cet homme, Jésus mesure la désespérance de son rejet par tout le monde. C'est cela qu'il veut guérir: l'exclusion.

Il y a en ce moment une forte réaction contre l'exclusion. On a failli exclure les malades du sida, mais on s' est repris. On a compris que les SDF risquaient une mort sociale. On essaie d'aider les divorcés remariés en luttant contre le rejet que les milieux chrétiens pratiquaient encore tout récemment. Un ami alcoolique guéri me décrit les combats actuels pour arracher ces malades à la déchéance. Dans la même lutte contre toute exclusion on affine l'attitude à tenir envers les personnes homosexuelles.

Est-ce que cela veut dire que désormais il faut tout accepter? Non, mais se garder de la dérive vers l'exclusion. Quand le pape parle aux jeunes, bien souvent on lui crie: «Jean-Paul, n'exclus personne ! »

Devant Jésus bouleversé par la situation du lépreux, osons vérifier nos comportements. Ne suis-je pas en train d'exclure? Et pour quelles raisons?

Si tout va bien, remercions le Seigneur pour cette grande grâce d'avoir spontanément une charité sans rejets. Si nous découvrons dans notre vie la moindre tendance à exclure, regardons Jésus en train de toucher le lépreux.

 

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