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Samedi, semaine 2

Mc 3, 20-21

« Il a perdu la tête »

Selon les moeurs de l'époque, l'entourage de Jésus est large. C'est la «famille»: mère, cousins, cousines et, encore plus largement, tous ceux qui pensent avoir quelque droit sur lui. Un droit très fort puisqu'en apprenant la vie qu'il mène («même pas la possibilité de manger !) ils veulent se saisir de lui: «Il a perdu la tête.»

C'est toujours difficile de trouver la bonne attitude quand on fait partie de l'entourage d'un prêtre. Sollicitude étouffante de certaines mères et soeurs. Jalousie à l'égard de toute femme qui semble envahir un peu trop le presbytère ou le couvent.

Chaque prêtre a sa petite cour, toute disposée à l'accabler sous les flatteries et les conseils de prudence dès qu'il veut vraiment se donner. Il perd la tête! Et alors? Il suit Quelqu'un qui a perdu la tête avant lui.

En revanche, si cet entourage a le même tonus apostolique, quelle aide précieuse! Oui, on va essayer de le modérer, mais sans le paralyser et, chose hélas trop fréquente, sans l'entraîner peu à peu dans la médiocrité. Un prêtre qui ne perd jamais la tête n'est plus qu'un banal fonctionnaire.

L'équilibre n'est pas facile, il n'y a pas d'apostolat mesuré, il faut voir cas par cas comment on peut aider un prêtre à se donner, tantôt en le poussant, tantôt en le freinant. Heureux le prêtre qui vit dans un entourage où on le veut vraiment prêtre!

 

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